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Hotchkiss M201 « MB » : la mûle de l’Armée Française

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 3 août 2022

Je me rappelle d’il y a peu de temps, lorsque la France s’insurgeait contre l’équipement en Ford Ranger de l’Armée Française (lire aussi : Les Ford Ranger de l’Armée Française), en remplacement partiel de ses antiques P4 de conception germano-autrichienne (lire aussi : Peugeot / Panhard P4). Que n’a-t-on pas dit à l’époque ? « Comment l’Armée peut-elle se fournir outre Atlantique (ce qui n’est pas exact) ? ». Surtout, tout le monde, montant sur ses grands chevaux, s’en prenait à une insitution qui avaient toujours fait preuve de pragmatisme en matière de véhicules légers dits « de liaison ». L’occasion d’un 14 juillet franco-américain était trop belle pour que je ne vous parle pas de la Hotchkiss M201, histoire aussi de rafraîchir la mémoir aux grognons de tous poils !

La 2ème DB était équipée essentiellement de Willys

Remontons au commencement de l’affaire… Et cela remonte loin. Rappelez-vous, le 18 juin 1940, De Gaulle restait le seul à oser proposer la poursuite du combat face au défaitisme ambiant. N’oubliez pas qu’en ce début d’été, il était bien seul et surtout sans matériel. Petit à petit, les Forces Françaises Libres (FFL) relevaient la tête outre-mer (Bir Hakeim notamment), puis la campagne d’Italie, s’incrustait au débarquement (Commando Kieffer, puis après coup la 2ème DB), pour laver d’une certaine façon l’affront de l’armistice de juin 40. Mais tant que Vichy gardait sous sa coupe l’Afrique du Nord et sa (petite) réserve de matériel, ces FFL valeureux dépendait du grand allié américain en terme de matériels : Sherman pour les chars, Jeeps pour les petits véhicules.

L’Armée se reconstituant en 1944 après les débarquements de Normandie et de Provence, intégrant les FFI en son sein, continua à se fournir chez le précieux alliés avec qui elle libérait la France. A la fin de la guerre, l’Armée Française est pour ainsi dire totalement équipée chez l’Oncle Sam. Adieu FM, Somua, Renault, Dewoitine, place aux Sherman, Jeeps, et autres Mustangs. Dans ce contexte, la passation de marché n’était pas vraiment la priorité, d’autant que dès 1945, les affaires se corsaient en Indochine.

Petit à petit, l’Armée Française recommença à se doter de matériels français, souvent issus de licences américaines mais adaptés et produits en France (le fusil de base de l’armée, le M1 par exemple, construit par la Manufacture d’Arme de Saint Etienne pendant des années, avant que le FAMAS n’en prenne la relève … dans les années 70). Bref, malgré une certaine dépendance des Etats-Unis, petit à petit l’industrie française tentait de relever les défis, et notamment la fourniture en grands nombres de véhicules légers. Deux guerres majeures (Indochine puis Algérie), une conscription massive (le format des forces à l’époque était sans commune mesure à ce qu’il est aujourd’hui), il fallait du matos, et vite !

Militaires français avec leurs M201 (image: véhiculesmilitaires.com)

Entraînés dans la reconstruction, la motorisation de la « populace » et engoncés par le Plan Pons (lire aussi : Le plan Pons), il fallait rapidement « fournir » l’armée en nouveau matériel… A la fin de la guerre, l’armée Française disposait de 22 000 Willys ou Ford « Jeep » bien rincées par les combats. Le renouvellement se fit d’abord par l’importation exclusive des Jeeps par Hotchkiss. Dès 1949, Delahaye tente d’imposer son VLR, sans succès… Mais au début des années 50, et avec l’intensification des guerres coloniales, il devient nécessaire de « remplacer » ce matériel usé.

M201 en action (images: Miligeep.com)

Ne l’oubliez pas, les militaires sont pragmatiques : pour patriotes qu’ils soient, il veulent (quelle que soit l’époque) le matériel le plus efficace pour les missions assignées. Plutôt que d’aller faire joujou avec des trucs pas fiables, l’Armée va opter pour un compromis : l’achat de modèles Hotchkiss M201 à partir de 1955, en fait une Willys de base fabriquée sous licence (et le petit nom de VLTT, véhicule léger tout terrain). Fabriquée en France certes, mais de conception intégralement américaine.

Un paquet de M201 à vendre par le domaine à l’époque du remplacement par les P4

Pour les besoins de l’Armée, Hotchkiss fabriqua 27 604 exemplaires de ce modèle M201 « licence MB » de 1955 à 1967. Des modèles qui resteront en service pour certains jusqu’en 2000, année de la fin de mon service militaire. Pour rentabiliser l’affaire (cela dit Hotchkiss survivra quelques temps grâce à ces commandes), la marque « française » (elle avait des origines américaines, nous y reviendront) proposa aussi une version civile.

Un Hotchkiss JH101 civil

La JH101 puis JH102 sera vendue jusqu’en 1969, aux entreprises, fermiers, et autres petits constructeurs (notamment Cournil, lire aussi : Tracteur Cournil), pour un total de 6081 exemplaires. Il faudra attendre la fin des années 70 pour que la Peugeot P4 commence à remplacer ces M201, sans être beaucoup plus françaises (un peu plus cependant, moteur et boîte venant de chez PSA).

La dernière M201 sera retirée du service actif en 2000, 45 ans après son lancement !

Comme quoi la polémique créée à l’époque du Ranger (deux ans environ) n’est pas nouvelle : qu’il soit dit une bonne fois pour toute qu’aucun véhicule léger type VLTT de l’armée française en dotation massive n’aura été jamais été totalement français depuis 1940 et la constitution des premières FFL ! Aujourd’hui, on assite à l’effet inverse dans le monde de la collection : des M201 transformées « pour le fun » en véhicules de la libération, au détriment de la réalité historique !

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