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Anadol A6 Böcek : buggy à la turque !

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 4 juil. 2014

Si je vous parle de la Turquie, vous ne penserez pas tout de suite à son industrie automobile, malgré l’implantation de plusieurs marques internationales comme Ford, Fiat ou surtout Renault, mais plutôt au Bosphore, à Istanbul ou Izmir, voire à ses kebabs. Il faut dire que l’industrie turque ne compta qu’une seule et véritable marque nationale : Anadol (lire aussi : Anadol). Cette petite marque fondée par l’industriel Vebi Koç, associé à Bernar Mahum tenta pendant près de 25 ans d’exister grâce à des modèles originaux à la carrosserie en fibre de verre (grâce à l’association avec le constructeur anglais Reliant, lire aussi : Reliant).

L’histoire de l’Anadol Böcek est une histoire de « fils ». C’est à la demande de Rhami Koç, fils du fondateur, que Jan Mahum, le fils de Bernar et par ailleurs designer automobile, imagine cette petite voiture de plage au look inimitable et tellement moderne. Seule contrainte : réutiliser un maximum de composants des Anadol STC, afin d’en réduire les coûts.

La Böcek surfe sur la mode à l’époque de la voiture de plage et du buggy (qui cartonne aux Etats-Unis, notamment les Meyers). D’ailleurs, Böcek veut dire buggy en turc. Loin d’être une copie d’un modèle existant, elle propose une ligne moderne, tendue, carrée, rappellant aujourd’hui la Renault Espace première génération, voire le TGV.

L’idée a germé en 1973, pour aboutir à une production en 1975. Mais comme souvent, les bonnes idées se heurtent aux réalités. Celle qui devait relancer la marque turque en perte de vitesse ne sera produite que jusqu’en 1977, à seulement 203 exemplaires. Non seulement son marché était forcément limité par ses deux seules places et son manque de polyvalence, mais surtout, la deuxième crise pétrolière passa par là. Or la carrosserie, réalisée en fibre de verre, nécessite de la résine issue du pétrole, la rendant hors de prix.

Acheter une Böcek aujourd’hui relève de la mission impossible : jamais exportée, elle ne se trouve qu’en Turquie, où sa rareté la rend de toute façon introuvable. Quand bien même auriez-vous trouvé la perle rare qu’il vous sera extrêmement compliqué de l’immatriculer en France. Ne rêvez donc pas trop à ce drôle de petit buggy qui pourtant méritait un succès plus important. Dommage.

Lire aussi : Meyers Manx



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