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Jeep Renegade: escapade alpine

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 27 nov. 2014

Assis dans mon TGV, je prends mon courage à deux mains pour écrire cet article. J’ai pourtant les yeux qui tombent, car un voyage de presse (VP pour les intimes), ce n’est finalement pas de tout repos. C’est en effet au pas de charge que Boîtier Rouge a effectué ce premier déplacement : TGV, avion, 2×3 heures de route (dont une de montagne) pour aller à Tignes puis en repartir, re-avion, et re-TGV, le tout en moins de 24 heures.

C’est Jeep qui a dégainé le premier pour m’inviter à découvrir sa nouvelle Renegade, et j’ai sauté sur l’occasion en me demandant bien ce que j’allais pouvoir raconter sur ce dernier avatar de la légendaire marque américaine désormais dans le giron de Fiat. A vrai dire, je ne me sentais pas encore l’âme d’un essayeur-auto, bien que je rêvais de l’être petit garçon (je voulais faire « Dominique Chapatte » comme métier). Et finalement, je me suis pris au jeu !

Tout d’abord, c’est assez flatteur d’être invité par une marque à un VP : une sorte de reconnaissance bienvenue lorsqu’on travaille pour la gloire, en tout cas sûrement pas pour l’argent. Ensuite, c’est assez grisant de se retrouver « entre confrères », et de voir que Boîtier Rouge n’est inconnu pour personne ou presque. C’est l’occasion aussi de concrétiser des conversations, jusqu’alors virtuelles, par une rencontre physique ! Renaud et Cédric (POA), Carine (En Voiture Carine), Alexandre (Autocult), Adrien (ABC Moteurs), autant de blogueurs que je fréquente « online » et que j’ai retrouvé « en vrai » comme si on se connaissait tous depuis longtemps.

Il y a aussi toutes les petites attentions pas désagréables, hôtel 5 étoiles (jamais eu une chambre aussi grande de ma vie), restaurant gastronomique à 3000 mètres d’altitude, dernier verre au bar de l’hôtel entre happy few de l’automobile, qui montrent combien une marque prend soin de ceux qui vont parler d’elle. C’était d’ailleurs mon interrogation : je me sentais un peu usurpateur, ou profiteur, en arrivant à Roissy mercredi, car je n’avais aucune idée de ce que j’allais pouvoir tirer de ce court séjour. Comment justifier d’avoir été invité si je ne pondais aucun article ? Et pendant le vol en direction de Lyon, les questions fusaient dans ma tête : peut-on rester indépendant en de pareilles circonstances ? Allais-je faire un article juste pour remercier ?

Chose étrange, c’est en montant dans la nouvelle Jeep Renegade à l’aéroport Saint Exupéry de Lyon que mes craintes se sont envolées. En binôme avec Guillaume, journaliste au Journal du Dimanche, j’ai pu me rendre compte qu’après tout il ne s’agissait que d’un jeu, et qu’on pouvait garder sa liberté tout en bénéficiant de ces largesses. Petit à petit, à son volant, je me suis surpris à devenir « essayeur ».

Pour moi, la Renegade (prononcez : « Rénéguède ») évoquait jusqu’alors une version de la CJ5 des années 80 (que j’avais en Majorette), un 4×4 rustique au moteur glouton ! Autant dire que cette nouvelle Jeep usurpe un peu son nom puisqu’il s’agit d’un SUV compact. Pour se rattraper, la Renegade regorge de détails rappelant le glorieux passé de la marque (une façon de s’excuser, de se justifier?). Mais soyons clairs, ce nouveau modèle est un modèle de conquête, prêt à séduire une clientèle qui jusqu’alors ne roulait pas en Jeep. Fin octobre, la marque avait vendu un peu plus de 2400 voitures en France, dont 200 Renegade pourtant en concession depuis seulement début octobre. Autant dire qu’avec elle, Jeep compte changer d’échelle, du moins en Europe.

D’ailleurs, si la Renegade porte un patronyme bien ricain, elle est bel et bien européenne : fabriquée en Italie, aux côtés de la Fiat 500X avec laquelle elle partage la même plate-forme (« mais l’une est un SUV, tandis que l’autre n’est qu’un Crossover » assurent en cœur les GO de notre séjour), elle est la preuve tangible de l’intégration industrielle de FCA, après la réussite financière de la fusion. Elle sera ensuite fabriquée au Brésil et en Chine.

Mais venons-en au modèle en lui-même. A l’aller, sans doute moins habitué que les autres au jeu des « voitures musicales », j’ai donc hérité de la seule 2 roues motrices du lot, avec le petit moteur diesel 1,6 litres multijet de 120 ch. Autant vous dire tout de suite : ce n’est pas une sportive ! Mais est-ce vraiment ce qu’on attend d’elle ? D’ailleurs, tomber sur cette 4×2 n’était pas inintéressant : elle représentera entre 50 et 60 % des ventes. Son design « manga » à la mode l’indique : elle vise clairement une clientèle urbaine qui n’a pas forcément besoin d’une transmission intégrale. Au retour, j’avais pigé le truc, et je me suis pointé tôt pour choisir ma voiture avant les autres : une 4×4 2 litres Multijet de 140 ch ! Bon ben en fait, les performances sont équivalentes, l’une étant plus lourde que l’autre. Pas de vraies différences, si ce n’est sans doute sur terrain difficile. Mais comme il n’y avait pas vraiment de neige ni le temps d’aller par les chemin de traverses, impossible de vraiment tester ses capacités en tout-terrain. On nous a en en tout cas beaucoup parlé, entre l’apéritif au Vin de Savoie et la délicieuse côte de bœuf !

Esthétiquement, la Renegade est assez plaisante, et reprend certains traits typiquement Jeep. Trop peut-être, car ce qui la rend attirante aujourd’hui pourrait la démoder très vite. On sait comme le marché peut-être versatile, surtout sur ce nouveau créneau des SUV compacts, l’un des seuls en croissance en Europe actuellement. Une nouveauté chasse l’autre, et la concurrence y est rude. Mais pour l’instant, force est de constater que les têtes se retournent sur son passage : l’effet nouveauté, couplé à un faciès reconnaissable et à des couleurs chatoyantes (notre premier modèle était d’un orange pétant).

Bref, une chose est sûre : cette Renegade ne s’adresse pas vraiment au Jeeper, qui lui préférera toujours un Cherokee ou bien un Wrangler. En revanche, il y a fort à parier qu’elle remporte son petit succès, et qu’elle rende plus visible la marque en Europe et en France (en restant sur la tendance actuelle, Jeep pourrait donc quadrupler ses volumes de ventes). Après, c’est une question de philosophie, mais la Renegade est une alternative intéressante aux SUV compacts avec la Nissan Juke dans le viseur.



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