Partager cet article
PGO : injustement méconnue
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 8 mars 2014Contrairement à l’Angleterre, la vie est dure en France pour les petits constructeurs automobiles qui peinent à vendre plus de quelques dizaines d’exemplaires par an. PGO en est un exemple flagrant malgré la qualité de sa production. Petite présentation de ce constructeur original à plus d’un titre qui gagnerait à être plus connu.
C’est en 1985 que l’entreprise PGO est créée par les deux frères Prévôt, Gilles et Olivier. A là lecture de cette phrase, vous venez de découvrir la signification de la marque. Elle est spécialisée dans la construction de répliques, notamment des Cobra mais aussi de la Porsche 356 (avec un moteur de Coccinelle à l’arrière).
En 1998, l’entreprise est reprise par deux hommes, Laurent Skrzypczak et Olivier Baudouin, qui abandonnent les reproductions de Cobra pour se concentrer sur les répliques de Porsche 356, mais l’idée d’en proposer une « interprétation » se concrétise en 2000 avec la présentation de la Speedster II, dotée d’un 2 litres 16 soupapes issu de la Peugeot 306 S16. C’est ensuite le moteur de la 206 S16 qui s’installa à l’arrière du petit véhicule. En février 2012, PGO signe un contrat de fourniture moteur avec BMW. Désormais, ce seront des 1,6 litres de 184 ch qui équiperont les Speedster, Cévennes et Hemera.
L’entreprise s’installe à Alès, dans le Gard, non loin de l’école des Mines, qui réalisera une version électrique de l’Hemera en 2013. En 2002, PGO s’introduit en Bourse (sur le marché libre, la côte sera suspendue en 2007 suite à un redressement judiciaire). En 2005, un fond d’investissement koweitien rachètera 51 % du capital. Depuis le capital s’est réparti entre plusieurs investisseurs, mais 42 % restent encore « flottant ».
En 2004, une anecdote fera beaucoup pour la notoriété de PGO. En effet, Porsche commence à être un peu énervé par la marque gardoise, et lui intente un procès en contrefaçon. Procès finalement perdu en appel par la firme allemande, condamnée à rembourser tous les frais de justice.
Une production de 100 exemplaire a été annoncée en 2004, mais il semblerait que l’entreprise d’Alès produise, bon an mal an une vingtaine de véhicules par an, avec 57 employé. Un chiffre d’affaire de 1,3 millions d’euros est déclaré en 2011. Les tarifs TTC s’étalant entre 40 et 45 000 euros hors options, la vente d’une vingtaine de véhicules pas plus se confirme par une simple division.
Depuis 2013 et les nouveaux moteurs BMW, de nombreuses améliorations ont été faites sur la gamme PGO, avec GPS à écran tactile, régulateur de vitesse, boîte 6 vitesses, pour des tarifs commençant à 43 000 euros pour un Speedster. Le poids reste sous la tonne, même si tous les modèles gagnent en embonpoint.
Les modèles PGO sont sans doute pénalisés par un réseau trop petit (trois adresses en France, avec un Show room à Neuilly, une concession à Lyon et l’usine à Alès). PGO compte aussi un importateur au Moyen Orient et un, plus étonnant, en Algérie. Pourtant, leurs tarifs, leur finition, et la garantie deux ans pièces et main d’oeuvre (assortie à un moteur de grande série reconnu par le réseau BMW) sont autant d’arguments. Laissez-vous tenter…
Lire aussi: l’essai de la PGO Cévennes C et la présentation des PGO Cévennes et Coastline
NDLR : depuis la rédaction de cet article, la vie de PGO aura été mouvementée, lire à ce sujet « PGO ça sent le sapin » et le renouveau de PGO.