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Austin-Healey 100, 100-6 et 3000 : les “Big Healey”

Maxime Mouliney - 4 août 2022

Healey : un nom à la fois connu et énigmatique en tant que constructeur automobile, car toujours rattaché à une particule. Pourtant, certains de ses modèles l’ont élevé au même rang que Jaguar ou MG, c’est le cas des Big Healey.

La Donald Healey Motor Company doit son nom à son créateur, brillant pilote automobile victorieux du Monte-Carlo 1931. Au lendemain de la guerre, il crée sa compagnie, visant le marché du Grand Tourisme. De 1946 à 1951, Healey va construire quelques autos avec pour principal modèle la Nash Healey, fruit d’une collaboration avec le constructeur américain Nash.

Healey ne s’arrête pas là, exposant un prototype nommé « Hundred » (pour 100 miles/h) au salon de Earls Court en 1952. Devant l’accueil du public, Austin va proposer un accord de 20 ans au récent constructeur. Ainsi naît la marque Austin-Healey, dont le prototype du salon servira de base à la future Austin-Healey 100.

La naissance d’une marque de légende

Tout commence donc par l’Austin-Healey 100, lancée en 1953. Elle reprend les codes du roadster anglais, avec des petits airs de XK120 ou de Morgan : long capot, chromes, ailes bien arrondies et bien sûr absence de vitres latérales ! La ligne est mise en valeur par un optionnel bi-ton du plus bel effet, configuration la plus connue sur les Big Healey. Elle a alors tout pour plaire aux Américains, d’autant que le programme sportif est au rendez-vous avec des participations au Mans, aux 12h de Sebring (avec le regretté Stirling Moss) ou encore quelques rallyes. Assemblée par Jensen, elle est équipée d’un moteur assez puissant, gros 4 cylindres de 2.6L en provenance d’Austin permettant d’atteindre une puissance de 90ch et près de 170km/h en pointe, puis 110ch dès 1955, accolés à une boîte à 4 rapports plus fiable.

La 100 se démarque le plus de ses grandes sœurs par sa calandre.

En 1956, elle devient la 100-6, grâce à l’adaptation d’un 6 cylindres en ligne cubant la même cylindrée, mais atteignant 117ch. L’empattement est allongé et peut permettre l’installation de deux petits strapontins. Surtout, elle reçoit une nouvelle calandre et une prise d’air sur son capot bombé : elle devient plus agressive, mais aussi plus imposante. Cette calandre, qui reprend la forme ovoïde des modèles ayant couru à Sebring, la rend aussi plus moderne à mon goût. À l’intérieur, le bloc compteur reprend cette forme, entouré d’un jonc chromé. Les compteurs, à fond blanc, sont du plus bel effet et donnent un charme fou à l’ensemble, qui reçoit aussi une nouvelle commande de chauffage. L’évolution se passe à l’avant ! Le style extérieur sera presque figé à partir de cette version 100-6.

L’évolution se passe à l’avant ! Le style extérieur sera presque figé à partir de cette version 100-6. Le très bel intérieur des 100-6 et premières 3000. Remarquez le petit cendrier et la très sportive poignée de maintien.

1959 marque une année charnière pour le modèle comme pour son constructeur. Si extérieurement rien ne change, le moteur évolue pour passer à 3L, et les freins avant deviennent à disque pour lutter contre la prise de poids du modèle (entre les gros moteurs, les boîtes, voire les places arrière, elle prend 150 kg par rapport aux premières 100-4 et atteint presque les 1100 kg !). Cette année marque aussi l’arrivée de la petite Sprite (surnommée Frogeye). C’est à cette date que le grand roadster prend le nom affectif de Big Healey, pour le différencier de sa petite sœur et pour son nouveau gros moteur (surnom généralisé plus tard à toute la lignée). Toujours disponible en 2 places (code BN7) comme en 2+2 (pour des amputés probablement – code BT7), il dépasse quand même les 180 km/h grâce à ses 130ch, une vitesse conséquente en 1959, et qui ferait de vous un criminel aujourd’hui !

Les BT7 ont une capote plus allongée et plongeante, mettant parfaitement en avant la ligne racée du modèle une fois capoté. Les 2 petits strapontins arrière, à réserver aux enfants ou aux bagages.

Les 2 petits strapontins arrière, à réserver aux enfants ou aux bagages

Le modèle continuera d’évoluer tout au long de sa carrière, jusqu’en 1967, pour rester à la page d’une concurrence toujours aussi rude et se démarquer de la lutte interne créée par la nouvelle MG B. Cette dernière qui tentera, sans réussite, de lui succéder en reprenant son moteur sur la MG C. Mais ceci est une autre histoire… La deuxième série de 3000 va passer à 3 carburateurs pour un gain de seulement 6 chevaux, mais le plus intéressant reste la nouvelle option de servofrein et surtout, en 1962, l’arrivée des vitres et d’une capote repliable, continuant ainsi l’embourgeoisement du modèle, mais permettant surtout un confort d’utilisation nettement supérieur. Le modèle se démarque par sa nouvelle calandre à barrettes verticales, qu’il gardera jusqu’à la fin. La 3000 mk3 arrive début 1964 et apporte la dernière grosse évolution du modèle. Exit les triple carbus compliqués à régler, remplacés par 2 carburateurs de taille supérieure, mais surtout, un nouvel arbre à cames, poussant le moteur à 150ch ! Elle devient donc la plus puissante de sa lignée, mais aussi la plus lourde en prenant quelques 50kg supplémentaires ! Si extérieurement elle reste quasi identique, l’intérieur change complètement d’ambiance : on quitte les années 50 pour rentrer dans les années 60. Le style se rapproche d’une Jaguar et reste élégant en mêlant bois et cuir sur la console, mais il y perd un peu en charme à mon goût. On peut aussi noter la présence d’un autoradio, mais il serait dommage de cacher le beau timbre de voix suave du moteur.

Changement radical à l’intérieur de la 3000 mk3, plus chic mais plus chargé que l’ancien.

Par rapport à la 100, la 3000 va surtout connaître une carrière en rallye, notamment avec une victoire au Liège-Rome-Liège en 1960 aux mains de Pat Moss (la sœur de Stirling, elle aussi dotée d’un bon coup de volant !). Cela reste vrai aujourd’hui car on voit beaucoup de Big-Healey engagées dans des rallyes historiques, mais surtout des rallyes d’endurance ! C’est d’ailleurs comme ça que je la trouve la plus sexy : une chic anglaise roulant à fond dans la poussière, prouvant ainsi sa fiabilité !

Avouons que le look racing lui va tout aussi bien !

Une 100 Sebring, tout aussi agressive avec son saute-vent

La Big Healey est donc un bon compromis, plus chic que les accessibles MG et moins onéreuse que ses mythiques concurrentes félines. D’abord, ses multiples versions et teintes vous donnent presque l’opportunité d’une auto à la carte !  Vous pouvez même pousser la personnalisation plus loin : look racing rallye, circuit ou chic avec un beau bicolore et des beaux cuirs. Les collectionneurs l’ont d’ailleurs vite compris, l’auto n’est donc pas rare en bon état car souvent restaurée, il est donc facile de trouver une survivante parmi les nombreuses produites : près de 15 000 exemplaires chacun pour les 100 et 100-6, et 43 000 modèles 3L, assemblés chez Jensen puis MG. Jensen avec qui Healey va aussi s’allier à la fin de son accord avec Austin en 1972, créant ainsi une troisième collaboration avec la Jensen-Healey !

Enfin, elle n’a pas connu la même envolée que beaucoup d’autres voitures de son prestige, restant relativement « accessible » au vu de son pedigree, avec une cote assez stable s’échelonnant entre 50 000€ et 70 000€ (certains modèles historiques prétendent au double). À vous de choisir la Big Healey qui vous convient le mieux, si vous en avez les moyens. Quoi qu’il en soit, le sport, le style, le son et le plaisir seront au rendez-vous !

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