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BMW 3.0 CSL 2023 : en hommage à une icône

Par Nicolas Fourny - 09/05/2025

« BMW a choisi de ne pas partir d’une feuille blanche pour concevoir la 3.0 CSL des temps modernes, qui dérive donc directement du coupé M4 G82 »

Quand un constructeur témoignant d’une histoire aussi féconde que celle de BMW se risque à réinterpréter l’une de ses automobiles les plus mythiques, on peut s’attendre au pire, surtout à une époque – la nôtre, hélas – où l’on comptera bientôt plus de restomods vulgaires que de radars automatiques au bord de nos routes. Fort heureusement, la 3.0 CSL du XXIe siècle ne participe pas de la transposition hystérisée d’un modèle ancien : il s’agit davantage d’un clin d’œil magistral, tout à la fois respectueux du passé et résolument ancré dans la modernité. La CSL dévoilée en 2023 est une auto-citation, certes – mais, comme on va le voir, elle parvient à intégrer, sans les trahir, les spécificités de son ancêtre…

Les premiers pas d’une tradition

Avec Mercedes-Benz et Porsche, BMW est sans doute la firme européenne la plus respectueuse et la plus préoccupée de son patrimoine. Ouvert en 1973 juste à côté du siège de l’entreprise à Munich, le musée de la marque est certes plus petit que ceux de Stuttgart et de Zuffenhausen, mais il a au moins le mérite d’exister – rappelons que, de ce côté-ci du Rhin, on attend encore la création de bâtiments comparables pour Renault et Citroën… Et, parmi les autos et motos exposées par BMW, il est impossible de ne pas consacrer du temps au coupé 3.0 CSL qui, de 1972 à 1975, trôna tout en haut de la gamme des sportives à l’hélice. Rappelons qu’en ce temps-là, les voitures de la série E9 – des coupés dessinés par l’illustre styliste Wilhelm Hofmeister, auteur du fameux décrochement éponyme, et exclusivement animés par les six-cylindres maison – incarnaient déjà ce qui allait devenir l’une des grandes spécialités bavaroises : des GT noblement motorisées, élégantes, puissantes et gratifiantes à conduire, mais sans imposer les contraintes d’une sportivité exacerbée. En somme, un habile compromis entre le confort empesé des grands coupés Mercedes et l’austère vélocité des Porsche 911…

Pour la course et la route

Lancé en 1968, le coupé E9, selon les habitudes de la maison, va connaître plusieurs évolutions mécaniques tout au long de sa carrière. Au faîte de la gamme, le 2,8 litres M30 originel cède ainsi la place, dès 1971, à une version réalésée à 3 litres, qui atteint la puissance, déjà confortable pour l’époque, de 180 ch. C’est sur cette base, dénommée 3.0 CS, que la nouvelle division BMW Motorsport va développer une machine de compétition destinée à courir en Groupe 2, pour lequel la FIA ne délivre son homologation qu’après la construction d’au moins un millier d’exemplaires « de série » voués à une utilisation routière. Et pour transformer une lourde et imposante GT, par surcroît plus longue de 37 cm qu’une 911, en voiture de course – le moteur demeurant inchangé -, il n’existe comme chacun sait qu’un seul procédé valable : l’allègement ! Pour se muer de CS en CSL (le L signifiant Leichtbau, c’est-à-dire « construction légère »), le coupé BMW abandonne sa servo-direction et se dépouille d’une bonne part de ses insonorisants, tandis que les ouvrants passent de l’acier à l’aluminium, les confortables sièges avant de série cédant la place à des baquets moins tolérants pour les vertèbres, mais plus légers eux aussi. Résultat : dans cet équipage, l’auto pèse 200 kilos de moins que la 3.0 CS !

Un fantôme nommé CSL

Si la carrière commerciale de la CSL s’interrompt à la fin de 1975, son parcours en compétition durera jusqu’en 1979, avec de multiples succès à la clé, dont deux victoires de classe aux 24 Heures du Mans. Il n’est pas excessif d’écrire que la réputation dont BMW jouit aujourd’hui doit beaucoup à cette auto, devenue l’un des plus grands collectors de la marque ; à l’automne 2024, Bonhams a ainsi vendu une version « Batmobile » de 1974 pour un peu plus de 400 000 euros. Depuis lors, le fantôme de la CSL a souvent hanté les dirigeants de la division M ; de la sorte, les M3 E36 Lightweight de 1995, M3 E46 CSL de 2004 puis M3 E92 GTS de 2009 tentèrent successivement, sans pouvoir prétendre à la même aura, une réinterprétation du concept d’origine. Parallèlement, BMW s’était lancé dans une série d’hommages à sa propre histoire, par le truchement de concept cars tels que les M1 Hommage (2008), 328 Hommage (2011) ou, bien sûr, CSL Hommage (2015). Laquelle, contrairement aux précédents prototypes, a donc connu une transposition en (très petite) série, limitée à 50 exemplaires…

Un demi-siècle de gloire

L’auto étant destinée à être commercialisée, BMW a néanmoins choisi de ne pas partir d’une feuille blanche pour concevoir la 3.0 CSL des temps modernes, qui dérive donc directement du coupé M4 G82, même si la quasi-totalité des éléments de carrosserie ont été redessinés. Entièrement assemblée à la main, la nouvelle CSL évoque sans vergogne la variante dite « Batmobile » de son aînée, arborant notamment un double aileron à l’arrière. Bénéficiant – et c’est heureux – d’une calandre nettement moins hideuse que celle de la M4 de série, la livrée de la carrosserie reprend les couleurs fétiches de la division M et le nombre « 50 » figure sur les portières en référence au cinquantième anniversaire d’icelle. Sous le capot, le six-cylindres biturbo S58, poussé à 560 ch, est exclusivement associé à une boîte de vitesses manuelle à six rapports dont la commande s’orne d’un pommeau blanc, seule touche de retro design de l’engin. Tarifée à 765 000 euros en 2023, la 3.0 CSL est immédiatement devenue une automobile de collection particulièrement convoitée ; l’année même de sa sortie, RM Sotheby’s en a vendu un exemplaire pour plus d’un million d’euros. La perpétuation de la légende est à ce prix !

2993 cm3Cylindrée
560 chPuissance



Texte : Nicolas Fourny

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