BMW M2 CS : la M3 réinventée
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BMW M2 CS : la M3 réinventée

Par Nicolas Fourny - 24/06/2025

« La M2 CS semble s’être totalement dépouillée de ses derniers complexes d’infériorité vis-à-vis du coupé M4 »

Quand BMW lance un modèle badgé CS (pour Competition Sport), c’est du sérieux. Apparu, à l’époque moderne, sous la forme d’un pack avec la M3 E46, ce logo revêt une tout autre signification que le navrant « M Sport » dont n’importe quel quidam peut orner une Série 1 de base. Les CS, ce sont des BMW M, des vraies, construites en petit nombre et destinées à exacerber les qualités de leurs matrices. C’est la première fois que le coupé M2 a droit à ce traitement et, comme on va le voir, il s’agit d’une évolution significative par rapport à la version de base – si l’on ose écrire, en considérant les ressources originelles de l’auto. De fait, en examinant la fiche technique de la CS, dont la parenté technique avec la M4 est devenue d’autant plus étroite, on peut légitimement se demander ce qu’il reste à celle-ci…

Un concept de légende

Une deux-portes compacte, surmotorisée et au châssis affûté : telle était la carte de visite de la première BMW M3, apparue en 1986. Une machine légère (1260 kilos à vide), aux dimensions raisonnables (4,34 mètres de long), animée par un l’explosif quatre-cylindres 16 soupapes S14. On connaît la suite : grand succès commercial, l’auto a également brillé en compétition avant, de façon quasiment inévitable, de connaître une inflation conjuguée de sa taille, de son poids et – fort heureusement – de sa puissance au fil des générations. Qu’on en juge : à l’heure actuelle, le coupé M4 (descendant légitime du coach établi sur la base de la Série 3 E30) qui, certes, pèse 1850 kilos, est animé par un six-cylindres biturbo développant 530 ch. « C’est le minimum pour déplacer une telle masse », persifleront sans doute les conducteurs de Lotus Elise – mais ce serait oublier l’impressionnante progression des performances chiffrées, sans parler du comportement routier, évidemment sans rapport avec celui d’une auto conçue il y a quatre décennies… Il n’empêche que, comme dans bien d’autres cas, la croissance ininterrompue du modèle a progressivement ménagé une place, plus bas dans la gamme, pour une voiture plus compacte, renouant de la sorte avec les fondamentaux de la M3 originelle ; d’où l’apparition, en 2011, du déjà mythique coupé 1M, suivi cinq ans plus tard par la M2 première du nom !

La petite sœur de la M3

Forte de 370 ch, la M2 reprenait scrupuleusement les substrats de l’ancêtre ; établie sur la base du modèle d’accès à la gamme BMW – la Série 1 en l’occurrence, qui était encore une propulsion en ce temps-là –, l’auto constituait le développement ultime de la Série 2, héritière directe de feu le coupé Série 1 dont la dénomination avait ainsi changé en vertu des élucubrations du marketing. Le nom « M2 », alors inédit, avait au moins le mérite de ne pas entretenir d’ambiguïté avec celui de la berlinette M1 de 1978, matrice de toute la lignée… Plus courte d’une vingtaine de centimètres que la M4 contemporaine, la M2 avait aussi le bon goût de coûter 30 % moins cher et offrait une puissance certes réduite, mais permettant néanmoins de s’amuser (et aussi de répliquer aux Audi RS3 et Mercedes A45 AMG)…

Avec les compliments du docteur Freud

Le renouvellement du coupé Série 2, intervenu en 2021, a tout naturellement engendré celui de la M2 G87, présentée pour sa part pour le millésime 2023. Il est permis de ne pas apprécier l’évolution esthétique de l’auto, dont les concepteurs étaient manifestement obsédés par la présence de leur engin sur la route, confondant peut-être charisme et agressivité. Élargie à l’excès, arborant des passages de roues surdimensionnés jusqu’à la caricature et affublée d’un mufle plus menaçant que gracieux, la M2 ferait presque passer, en comparaison, le très regretté coupé 1M pour une voiturette sans permis. Il est cependant un chapitre sur lequel le nouveau modèle met tout le monde d’accord – et c’est bien entendu celui des données objectives. Reprenant le S58 de la M4 G82, la M2, développant dorénavant 480 ch, ne s’en différenciait que par son niveau de puissance, traditionnellement plus modéré de façon à respecter la hiérarchie du catalogue BMW – car, tout à fait entre nous, les deux modèles partageant leur plateforme et l’essentiel de leurs liaisons au sol, il n’était pas difficile de rêver à une M2 encore plus épicée !

À l’assaut de la 911

Présentée lors du concours d’élégance de la Villa d’Este, en mai dernier, la M2 CS semble s’être totalement dépouillée de ses derniers complexes d’infériorité vis-à-vis du coupé M4. Il suffit de consulter la fiche technique de l’auto pour s’en convaincre : avec 530 ch et 650 Nm, la M2 ainsi gréée reprend exactement les valeurs de sa sœur de gamme. Sauf que, ne comportant que deux roues motrices, la CS s’affranchit du surpoids généré par la transmission intégrale de la M4, laquelle pèse tout de même 75 kilos de plus. Par surcroît, les ingénieurs l’ont dotée de plusieurs éléments réalisés en CFRP (alliage de polymère et de carbone), tels que le toit, le panneau de coffre ou les sièges. Malheureusement, les nostalgiques de la boîte manuelle en seront pour leurs frais : seule la transmission M Steptronic est proposée. Cela n’empêche pas la M2 CS de revendiquer des chronos identiques à ceux d’une Porsche 992 Carrera, tarifée 15 % plus cher que la Bavaroise, les deux autos étant hélas frappées du même malus… La commercialisation officielle débutera à l’automne prochain mais, si l’objet vous tente, un conseil : ne tardez pas à passer commande !

2993 cm3
Cylindrée530 ch
Puissance302 km/h



Texte : Nicolas Fourny

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