Citroën SM Mylord : cabriolet exclusif
CLASSICS
CITROËN
CLASSICS
FRANÇAISE

Citroën SM Mylord : cabriolet exclusif

Par Paul Clément-Collin - 29/07/2022

Au salon Rétromobile, on trouve évidemment les grands standards de la collection automobile, dont la Citroën SM fait partie. Mais il faut faire preuve d’attention et d’un goût pour les voitures décalées pour repérer certaines versions “spéciales”, hors-série et souvent connues que des initiés. L’énorme stand Citroën célébrant les 100 ans de la marque est monumental, mais c’est un peu à l’écart qu’on peut trouver une vraie perle rare : la Citroën SM Mylord, rare déclinaison cabriolet réalisée par le carrossier Henri Chapron.

Lorsque la SM est sortie en 1970, Chapron vivait déjà depuis quelques années une histoire d’amour avec Citroën, produisant pour son propre compte, puis pour le compte de la marque, les DS et ID Cabriolet. Avec la sortie de cet étonnant coupé, fruit de la collaboration de Citroën et de sa désormais filiale Maserati (pour le moteur), la France retrouvait un peu des couleurs dans le haut de gamme alors que Facel-Vega n’avait pas survécu aux années 60.

Pour le carrossier parisien Henri Chapron, la présentation de la SM est l’occasion inespérée de prolonger sa collaboration avec le constructeur de Javel. Pourquoi ne pas refaire le coup de la DS en décapsulant la SM. Citroën verrait sans doute d’un bon oeil cette initiative et lui en confierait sans nul doute la production. Ce n’était pas un luxe alors que les revenus du carrossier baissaient drastiquement.

Au salon de Paris 1971, Chapron pouvait présenter sa nouvelle création, la Mylord. Avec l’ablation du toit, ce cabriolet s’offrait un vrai coffre, tandis que la structure est renforcée pour une meilleure rigidité. La ligne différait visuellement de la version coupé : une fois capotée, la Mylord ressemblait plus à une voiture tricorps. Mais peu importait car décapotée, elle gardait une ligne fluide et gracile. Sous le capot, on trouvait l’inévitable V6 2,7 litres de 170 chevaux d’origine Maserati.

La Mylord fit sensation sur le salon, tout comme la version SM Espace du carrossier Heuliez (une sorte de targa). Pourtant, malgré le succès rencontré auprès du public, la Mylord fit un flop : coûtant le double d’une SM au tarif déjà salé, elle restait hors de portée du commun des mortels. Les prix auraient sans doute pu baisser si Citroën avait envisagé une production moins artisanale (comme la marque l’avait fait avec la DS) mais la situation n’était pas brillante : entre les effets de la crise pétrolière de 1973, les nouvelles normes américaines condamnant la SM aux USA ou les sommes folles englouties dans l’aventure Comotor et du moteur à piston rotatif, les chevrons se retrouvaient aux abois, tandis que la famille Michelin, propriétaire de l’entreprise, cherchait à passer la main.

Au bord de la faillite, Citroën fut vendu à Peugeot pour constituer le groupe PSA en 1974, condamnant de facto la SM et, encore plus, toute déclinaison cabriolet. La chute de sa majesté SM et de la maison Citroën condamna aussi l’autre projet de Chapron : la berline Opéra. Deux autres cabriolets un peu spéciaux furent aussi construits par Chapron : les deux SM présidentielles d’apparat.

En tout et pour tout, 8 exemplaires seulement furent fabriqués (certains parlent aussi de 6 unités seulement), faisant de ce Mylord une rareté. Dans ces conditions, il est difficile d’estimer vraiment un tel véhicule : en février 2014, lors de la vente Artcurial organisée à Rétromobile (déjà), un exemplaire fut adjugé à 548 320 euros (frais et taxes comprises). C’est cher, certes, mais quel plaisir de se retrouver au volant d’une SM si particulière : l’originalité n’a pas de prix.

Autos similaires en vente

Citroën Ds 21 Ie Pallas
Citroën Ds 21 Ie Pallas
Citroën Ds 21 Ie Pallas
Citroën Ds 21 Ie Pallas
Citroën Ds 21 Ie Pallas
1970 / Automatique
38 900 €
Citroën 2 Cv 4
Citroën 2 Cv 4
Citroën 2 Cv 4
Citroën 2 Cv 4
Citroën 2 Cv 4
1977 / Manuelle
16 800 €
Citroën Ds 20
Citroën Ds 20
Citroën Ds 20
Citroën Ds 20
1969 / Automatique
19 000 €
Citroën Méhari
Citroën Méhari
Citroën Méhari
Citroën Méhari
Citroën Méhari
1972 / Manuelle
Terminée

Carjager vous recommande

15 oct. 2024

Citroën DS 23 Pallas 1973 : Un chef-d'œuvre de performance et d'innovation

Vous rêvez d’une Citroën DS 23 Pallas ? Votre rêve pourrait bien devenir réalité ! Découvrez tous les détails de cette auto proposée aux enchères sur CarJager.
CITROËN
FRANÇAISE
Nicolas Fourny / 13 août 2024

Citroën DS 21 1967 : une certaine ID de la perfection

« La 21 disposait d’une puissance dorénavant respectable, avec 109 ch SAE, ce qui correspondait à un progrès de 45 % par rapport aux premières DS »
CITROËN
DS
FRANÇAISE
Nicolas Fourny / 12 janv. 2024

Citroën D Spécial : entre dépouillement et sophistication

« La D Spécial demeurait tout à fait pertinente à l’aube de la décennie 70, ce qui n’était pas un mince exploit pour une voiture qui, à ses débuts, avait voisiné avec les Peugeot 403, Renault Frégate ou Simca Versailles »
BERLINE
CITROËN
DS
Nicolas Fourny / 17 août 2023

Citroën prototype M35 : l'époque où les Chevrons osaient encore

« La suspension hydropneumatique préfigure assez précisément celle de la GS et quasiment aucune pièce de tôlerie ni aucun élément de vitrage ne sont communs à l’Ami 8 et à la M35 »
CITROËN
COUPÉ
FRANÇAISE
Nicolas Fourny / 23 mars 2023

Citroën DS 19 : je suis vivante et je vous aime

« Aux roues avant motrices chères à la firme, s’ajoutaient en effet des freins avant à disque, une direction assistée, une boîte à commande hydraulique et une suspension hydropneumatique, l’ensemble étant régi par une centrale hydraulique absolument révolutionnaire »
CITROËN
DS
FRANÇAISE
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 13 sept. 2022

Citroën TUB (et TUC) : l’utilitaire moderne à la carrière brisée et au nom usurpé par le Type H

Autant commencer par le commencement : non le TUB n’est pas un Type H, et vice versa (lire aussi : Citroën Type H). Allez savoir comment l’expression TUB, dédiée à une camionnette à la diffusion confidentielle, s’est retrouvée utilisée pour la génération suivante, son acronyme francisé en Tube ? L’explication tient sans doute au fait que le Type H fut conçu alors que le TUB subissait une guerre qui écourta sa carrière : les concepteur ont du souvent se référer au prédécesseur pour designer le successeur pas encore forcément définitivement nommé. Toujours est-il que le TUB, le vrai, c’est celui de 1939. Pire, il eut un frère TUC (notez le jeu de mot, j’en suis fier ; et non, ce n’était pas un gâteau apéritif non plus) !
CITROËN
CLASSICS
FRANÇAISE
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 12 sept. 2022

Citroën DS Lorraine Chapron : la DS façon tricorps

Depuis 1955, le haut de gamme français est représenté par la Citroën DS. Mais depuis la disparition de Facel Vega en 1964, le « grand luxe » automobile à la française n’existe plus vraiment. Et pour ceux qui voulaient rouler française tout en marquant leur différence, il n’existait plus de choix. Enfin presque plus, puisque heureusement, Henri Chapron, carrossier de son état, continuait de proposer des dérivés de l’unique voiture haut de gamme restant : la DS justement.
CITROËN
FRANÇAISE
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 08 sept. 2022

Citroën Ami8 : un sparadrap dans la gamme

Ne nous y trompons pas, l’Ami8 est un modèle de circonstance plus qu’un plan prévu de longue date. Tout découle de l’Ami6 qui vient combler en 1961 le vide chez Citroën entre la populaire 2CV et la grande DS. Cela ne suffit pourtant pas, et la marque aux chevrons conserve une gamme très déséquilibrée par rapport à la concurrence, alors que le marché se segmente de plus en plus. La marque aurait pu habilement combler les manques avec Panhard, rachetée totalement en 1965. Pourtant, Pierre Bercot, le patron d’alors, préfère tuer la marque du quai d’Ivry que de combler les trous avec des modèles qui ne viendraient pas de Javel. Face à la baisse des ventes de l’Ami6 (surtout dans sa version berline) et en attendant la GS un peu plus haut dans la gamme, Citroën va donc bricoler une “nouvelle” voiture : l’Ami 8.
CITROËN
FRANÇAISE
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 05 sept. 2022

Citroën 15/6 H Chapron : le prestige de la Présidence !

Pour nombre d’entre vous, et moi y compris, le véhicule d’apparat officiel de la présidence de la République est personnifiée par la sublime SM « Présidentielle » commandée par Georges Pompidou à Chapron en 1972 (lire aussi : Citroën SM Présidentielle). Pour les plus jeunes, sans doute ne restera-t-il en mémoire que la 607 Paladine, qui n’était qu’un prêt de Peugeot, et qui ne servit qu’une seule fois, à l’intronisation de Nicolas Sarkozy (lire aussi : Peugeot 607 Paladine), ou la DS5 de François Hollande (lire aussi : DS 5 Présidentielle). Pourtant, avant la SM, il y eu un véhicule d’apparat de toute beauté, qui restera en service 15 années durant, servant 3 présidents (Coty, De Gaulle et Pompidou, voire quatre si l’on compte l’intérimaire Alain Poher, qui réussit la passe de deux : deux fois président intérimaire en 5 ans, pour un peu plus de 3 mois cumulés dans la fonction) : la Citroën 15/6 H Chapron !
CITROËN
FRANÇAISE

Vendre avec CarJager ?