Ford Mustang VI: un héritage bien géré !
SPORTS CARS
AMÉRICAINE
COUPÉ
FORD

Ford Mustang VI: un héritage bien géré !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 28/09/2015

En juin dernier, Ford France organisait un petit road trip aux alentours de Deauville pour présenter sa nouvelle Mustang aux journalistes et blogueurs français. Boîtier Rouge était bien évidemment de la partie grâce à Jean, qui n’a pas mis longtemps à accepter ma proposition d’aller tester et photographier la belle sur les lieux même du tournage d’un Homme et une femme, de Claude Lelouch, en 1966. Un clin d’oeil à la fameuse scène où Jean Louis, pilote automobile, roule sur la plage au volant d’une Mustang en train de devenir mythique aux Etats-Unis par son succès fulgurant.

La Mustang I de 1964, celle par qui tout arriva !
La Mustang I de 1964, celle par qui tout arriva !

Pour Ford, cette Mustang VI présentée en fanfare est une première : alors que la lignée de cette pony car a débuté en 1964, c’est la première fois, 51 ans après, qu’elle est officiellement vendue en Europe. L’occasion pour nous de se remémorer la saga Mustang, et de se rappeler que cette voiture révolutionna l’automobile. Avec 8 570 704 exemplaires vendus entre 1964 et 2014, la Mustang obtient haut la main le droit de rejoindre au panthéon automobile les Porsche 911, Volkswagen Cox, Citroën 2CV, Mini ou Fiat 500.

Mustang I 03

Revenons à sa genèse. Au début des années 60, Lee Iacocca, alors directeur général de la firme à l’ovale bleu, se pose la question d’offrir une voiture accessible et sportive à destination d’un public jeune. Après avoir motorisé les familles dans les années 50, il faut désormais élargir le marché et toucher de nouveaux consommateurs. En cette période faste des années 50, les jeunes deviennent une cible particulièrement intéressante pour les constructeurs automobiles américains.

Mustang I 06

L’idée principale de Iacocca est d’une simplicité enfantine, encore fallait-il y penser : proposer une voiture au design moderne et attachant, polyvalente, facile à développer et à construire, capable de séduire le plus grand nombre et d’en offrir beaucoup pour un prix d’achat accessible ! La solution : produire et vendre beaucoup. Proposée en coupé, cabriolet et fastback, avec des moteurs L6 ou V8, la Mustang fait sensation et séduit rapidement une clientèle avide de liberté et d’American Way of Life : lancée le 17 avril 1964, elle se vend le premier jour à 22 000 exemplaires. C’est cependant en 1966 que la Mustang se vendra le plus : cette année-là, Ford en vendra 607 568 exemplaires. Cette année-là sera bien sûr une année record comme il ne s’en reproduira plus jamais. Mais cela donne une idée du succès qu’a pu rencontrer cette voiture en si peu de temps, devenant mythique de son vivant.

La Mustang II, dans un style plus bourgeois !
La Mustang II, dans un style plus bourgeois !

Le problème d’un best-seller, c’est d’en réussir les suites. Si la Mustang s’est toujours plutôt pas mal vendu, le succès de celle qu’on appelle Mustang I (1964-1973, avec 2 981 259 exemplaires) ne se reproduira plus jamais. Il faut dire que Ford n’a pas toujours eu la main heureuse pour la descendance de sa pony car. La Mustang II, apparue en 1974, s’assagit stylistiquement, s’embourgeoise et pour tout dire rentre dans le rang. Déjà depuis 1971 la Mustang I s’était vue affublée d’une nouvelle calandre pas forcément heureuse. Avec le nouveau design de 1974, on tombe dans la banalité qui n’empêcher pas le modèle de se vendre à 1 107 718 exemplaires entre 1974 et 1978. Dotée de mécaniques venues d’Europe, la Mustang II perd en sex-appeal à tous points de vue. Il faut dire qu’entre temps, la Mustang a changé de philosophie, perdant son côté « muscle car » des dernières années de la Mustang I, et s’affirmant volontairement plus consensuelle dans un contexte d’après crise pétrolière. Si les fans de la première heure sont déçus, ils finiront par la regretter tant la Mustang III enfonce le clou dans le mauvais sens en 1979.

La Mustang III, terriblement eighties !
La Mustang III, terriblement eightie’s !

Avec la Mustang III, on rentre de plain pied dans les années 80 : ses lignes anguleuses et somme toute très banales s’éloignent encore plus de la Mustang originelle. Pourtant, cette 3ème génération sera la plus diffusée après la Mustang I : 2 362 074 exemplaires. Bon, pour relativiser ce score, c’est aussi la Mustang qui restera le plus longtemps au catalogue, 15 ans de 1979 à 1994 . Comme toute américaine qui se respecte (et c’est particulièrement vrai pour les Mustang), elle évoluera chaque année tant en finition, équipements, séries spéciales ou motorisations. Un vrai casse-tête pour l’amateur : comment s’y retrouver dans les multiples versions lancées depuis 1964 ? Rassurez-vous, je vous décrirais plus tard en détail certains modèles plus spécifiques.

La Mustang III évoluera un peu durant sa longue carrière !
La Mustang III évoluera un peu durant sa longue carrière !

En 1995, c’est au tour de la Mustang IV d’entrer dans la danse. La ligne est remise au goût du jour, sans pour autant révolutionner le monde du design. Vendue jusqu’en 2004, elle va redorer un peu le blason « Mustang » et redresser des ventes qui étaient tombées sous la barre des 100 000 exemplaires en 1991 et 1992. En tout, 1 468 645 exemplaires seront vendus ! Sans atteindre les records de la toute première Mustang, elle réussit à tenir son rang et à maintenir les ventes à un niveau acceptable pour ce type de véhicule (coupé ou cabriolet).

La Mustang IV, plus consensuelle !
La Mustang IV, plus consensuelle !

Celle qui aura le moins de succès sera étonnamment la Mustang V : lancée en 2005 et vendue jusqu’en 2014, elle ne sera diffusée qu’à 1 006 975 exemplaires. Pourtant, c’est à mon sens la plus jolie des Mustang moderne, celle qui rappelle le plus l’ancêtre de 1964 tout en conservant l’héritage « muscle car » de la fin des 60’s et du début des 70’s. Mais à bien y réfléchir, en satisfaisant les puristes, elle s’éloignait de son marché naturel : trop brutale dans ses traits comme dans ses motorisations, elle perdait tout une frange d’acheteur désireux de cruiser « à l’américaine » plutôt que de drifter sur le parking d’un mall. Ce qui est bon pour l’image n’est pas toujours bon pour les ventes.

La Mustang V, toute en muscles, ma préférée !
La Mustang V, toute en muscles, ma préférée !

C’est ainsi que nous arrivons à notre Mustang VI. Vous me direz qu’il était temps que j’en parle depuis juin, et je vous répondrais que je n’aime pas trop écrire un article en même temps que tout le monde. Il perd alors en force et en intérêt. Le lecteur se lasse vite, et je le comprends. Gavé de Mustang en juin et en juillet, il peut à nouveau s’y intéresser en septembre. Mon fidèle Jean, envoyé en éclaireur à Deauville est revenu époustouflé de sa rencontre avec la bête. Ne cherchez pas à comparer la nouvelle venue avec ce qui existe en Europe : malgré la rigueur accrue et l’efficacité de la Mustang VI, il reste en elle un parfum d’Amérique incomparable. Disponible en 4 cylindres (2,3 litres et 317 ch) ou V8 (5 litres 421 ch), elle concilie enfin les deux cibles de la Mustang : les amateurs de cruising se rabattront sur le 4 cylindres Ecoboost largement suffisant avec plus de 300 bourrins, tandis que les forcenés du big block sauteront sur le V8 of course. Le tout pour un prix d’attaque à 38 000 et 48 000 euros.

Attention, voici la Mustang VI !
Attention, voici la Mustang VI !

Mustang V8-2

Sur ce coup là, je ne peux que féliciter Ford : quelle bonne idée d’enfin proposer sa mythique voiture à une clientèle européenne, surtout qu’il semblerait qu’elle soit à la hauteur en terme de tenue de route, tout en dépaysant son conducteur. Pourtant je ne suis pas le dernier à critiquer hein (lire aussi : Ford prend un virage et s’embourbe avec Carla Bruni), mais autant la campagne virale de Ford était ratée, autant l’offre produit, notamment sur le versant sportif (Mustang, Focus RS), est une réussite. Reste à le faire savoir un peu mieux (même si la campagne TV rattrape un peu le coup avec un humour sympa).

La Mustang VI existe en coupé ou cabriolet, en 4 cylindres ou V8 !
La Mustang VI existe en coupé ou cabriolet, en 4 cylindres ou V8 !

Mustang V8-19

Bref, pour résumer ce long pavé, Ford réussit avec sa Mustang VI à faire la synthèse des 5 générations précédentes, sans tomber dans les écueils du « trop » ou du « pas assez », grâce à un design équilibré et alléchant (même si personnellement, je suis assez attaché au look bestial de la précédente Mustang), une offre moteur intéressante et des tarifs canons pour ce type de véhicule. N’attendez pas cependant une finition à l’Aston Martin : malgré ses performances, la Mustang garde en elle ses gênes populaires, et ce n’est peut-être pas un défaut !

Juste pour le plaisir des yeux et des oreilles:

Merci à Jean Barbier pour avoir remplacé Boîtier Rouge et pour ses photos


Autos similaires en vente

Ford Mustang Blue Edition  Fastback
Ford Mustang Blue Edition  Fastback
Ford Mustang Blue Edition  Fastback
Ford Mustang Blue Edition  Fastback
Ford Mustang Blue Edition  Fastback
2017 / Manuelle / 15 000 km
48 990 €
Ford Mustang V 2005-2014
Ford Mustang V 2005-2014
Ford Mustang V 2005-2014
Ford Mustang V 2005-2014
Ford Mustang V 2005-2014
2014 / Manuelle / 112 000 km
29 000 €
Ford Mustang Dark Horse
Ford Mustang Dark Horse
Ford Mustang Dark Horse
Ford Mustang Dark Horse
Ford Mustang Dark Horse
2025 / Automatique / 1 500 km
Vendue
Ford Mustang Fastback Gt
Ford Mustang Fastback Gt
Ford Mustang Fastback Gt
Ford Mustang Fastback Gt
Ford Mustang Fastback Gt
2018 / Manuelle / 27 000 km
52 500 €

Carjager vous recommande

05 déc. 2022

Ford GT : la quarantaine rugissante

« De la sorte, si la puissance maximale de 550 chevaux est atteinte dès 6500 tours/minute (à rapprocher des 490 chevaux à 8500 tours d’une Ferrari F430), le couple de 678 Nm achève de ratifier la personnalité de l’objet, résolument ancré dans les traditions américaines. »
AMÉRICAINE
FORD
YOUNGTIMERS
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 06 mars 2018

Ford Mustang "Bullitt" : elle débarque en Europe

Tout amateur de bagnoles, ou presque, a vu un jour dans sa vie Bullitt, sorti en 1968 avec Steve McQueen en vedette. Un Steve McQueen qui ne sera pas la seule star de ce film puisque sa Ford Mustang 390 GT Fastback crèvera aussi l’écran grâce à l’une des plus célèbres course-poursuite du cinéma mondial dans les rues de San Francisco. La Mustang n’avait pas besoin de cette publicité pour être un succès commercial, mais ce film contribuera à forger la légende d’une voiture mythique à bien des points de vue. 50 ans plus tard, les pontes de chez Ford auraient été idiots, alors que la Mustang retrouve une nouvelle jeunesse grâce à son nouvel opus paru en 2014 et restylée l’année dernière, de se priver d’un tel anniversaire. Après la présentation de la version US à Détroit, Ford créé la surprise en présentant la version européenne au salon de Genève de sa série Mustang Bullitt…
AMÉRICAINE
FORD
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 29 août 2017

Ford GT 2005 : le trait d'union

Une Ford GT peut en cacher une autre : après avoir essayer la toute dernière version sur le circuit d’essai de Michelin, il était temps de parler de celle qui fit la transition entre la mythique GT40 (lire aussi : Ford GT40), et la nouvelle mouture de 2017, qui elle aussi porte le nom de Ford GT, produite entre 2003 et 2005.
AMÉRICAINE
COUPÉ
FORD
CARJAGER / 27 juin 2017

Ford/Shelby Mustang GT350R : que du muscle

Quand le cheval sauvage de chez Ford se fait mordre par le cobra signé Shelby, cela finit toujours par donner vie à une créature qui saura marquer les esprits et les générations. Qu’elles portent le nom de Mustang Shelby GT350 ou de Mustang Shelby GT500, ces deux versions en ont fait tourner des têtes, et la mienne aussi depuis de nombreuses années. Alors quand Ford propose de découvrir la nouvelle Mustang GT350R sur circuit, je suis très curieuse d’approcher la bête.
AMÉRICAINE
COUPÉ
FORD
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 01 nov. 2016

Ford RS200 : quatuor pour un concert raté

Ah la Ford RS200… Cette bête de course, uniquement conçue dans le but d’aller chercher des noises aux Audi Quattro (lire aussi : Audi Sport Quattro), Peugeot 205 T16 (lire aussi : Peugeot 205 T16 Série 200), fera aussi malgré elle la une des journaux suite à 2 accidents mortels qui scelleront le sort du Groupe B à la fin de la saison 1986. Ford, comme Citroën (lire aussi : Citroën BX 4TC) ou Rover (lire aussi : MG Metro 6R4), arrivera en retard face à ses concurrents, et n’aura pas l’occasion de démontrer le potentiel de sa voiture. Dommage !
AMÉRICAINE
COUPÉ
FORD
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 17 juin 2016

Ford, Ferrari, Le Mans, De Tomaso : histoire d'une belle bataille !

Voilà quelques jours, j’étais invité au Mans par Ford non pas pour tester une nouvelle voiture (bien qu’à cette occasion nous avons pu conduire les Ford Focus RS et Ford Mustang dans leur livrée « Black Series » célébrant les 50 ans de la première victoire de la marque à l’ovale au Mans), mais pour vivre un petit (grand?) moment d’histoire. L’idée était simple : plongez quelques happy fews dans l’ambiance de 1966 en nous permettant de profiter de l’hôtel de France à la Chartre (http://www.lhoteldefrance.fr), base arrière de l’équipe Ford lors des célèbres 24 heures du Mans !
AMÉRICAINE
FERRARI
FORD
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 31 mai 2016

Ford Mustang VI : l'ennivrant parfum de l'Amérique !

Deux jours après avoir rendu les clés de ma Mustang, il est temps d’écrire quelques lignes sur ce petit cheval venu d’Amérique. Les souvenirs sont encore clairs, les impressions aussi, et il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Trois jours et 1400 bornes avec une voiture permettent d’en avoir une idée claire. Du moins je l’espère.
AMÉRICAINE
CABRIOLET
FORD
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 17 mars 2016

Ford Focus RS Le Mans Classic : 5 voitures uniques et historiques

Après avoir créer le Ford S-Max 260 LMC pour l’édition du Mans Classic 2008 (lire aussi: Ford S-Max 260 LMC), l’équipe de com’ Ford France se demande comment frapper les esprits à nouveau pour l’édition 2010. Dans le bureau de Stéphane Cesareo, le même duo phosphore pour trouver une idée percutante. C’est en voyant les photos de GT40 mytiques accrochées au mur du bureau que l’idée vient à Fabrice Devanlay. Pourquoi ne pas sortir des voitures aux couleurs des voitures sportives emblématiques de Ford ? Voilà donc l’histoire des 5 Ford Focus RS Le Mans Classic.
AMÉRICAINE
COUPÉ
FORD
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 24 déc. 2015

Caisse de lecteur: la Ford Focus RS de Bruno !

Aujourd’hui, c’est Bruno qui nous parle de sa voiture, et pas n’importe laquelle: une Ford Focus RS Mk2, de quoi vous rendre accro à la route ! Et c’est sans doute lui qui en parle le mieux:
AMÉRICAINE
COUPÉ
FORD

Vendre avec CarJager ?