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Mazda MX5 : roadster à l'anglaise
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 26 mars 2014On peut dire ce que l’on veut des japonais, on ne peut nier leurs capacités à intégrer les besoins ou désirs des consommateurs pour pondre des produits automobiles adaptés et, in fine, couronnés de succès. La Mazda Eunos (ou Miata aux States, ou encore MX5 en Europe) en est la preuve.
Dans ces années 80 ou le marché du roadster « à l’anglaise » a été abandonné par tous (et surtout par les anglais), Mazda (qui n’est pas qu’un fabricant de piles) innove en relançant une mode disparue : celle des petits roadsters à propulsion, décapotables, de caractère et strictes deux places (on a bien le droit d’être égoïste). Les constructeurs occidentaux mettront un certain temps à réagir avec les BMW Z3, les Alfa Romeo GTV 916, les Fiat Barchetta, les MG F ou autres roadsters qui fleuriront bien après en faisant semblant de découvrir un marché.
La Mazda innove surtout grâce à une habile observation du marché, et par sa capacité à prendre des risques (mesurés). Car somme toute, elle n’est qu’une réinterprétation de ce qui fit le succès des anglaises dans les années 60 ou 70.
Lorsque la MX5 (ou Miata, ou Eunos) « NA » apparaît en 1990, c’est donc la surprise et l’incrédulité. Le design très « bio » à la japonaise peut décontenancer, mais réponds en fait aux demandes des amateurs de roadsters. Ses phares escamotables, ses rondeurs, sa compacité la rendent désirables, sans compter le plaisir de la conduire. L’essayer c’est l’adopter, Pas besoin d’une énorme puissance pour s’amuser avec. Ses moteurs (du 1,6 au 1,8 litres) développent de 90 à 130 ch, ce qui n’en fait pas une sportive (et pourtant).
La propulsion, l’équilibre et la répartition des masses en font malgré tout un jouet pour grands enfants. Sans compter le charme de la décapotable, du porte bagage sur le petit coffre, des jantes façon Mini (minilite). La position de conduite est basse, et la MX5 est un régal sur les routes départementales sinueuses.
Pas besoin de vous expliquer que la MX5 rencontra un succès mérité (plus d’un million d’exemplaires). Elle connut ensuite des liftings (NB, ou NC) qui malheureusement l’entraînèrent vers la surenchère (de poids, d’équipements, de look), pour aboutir aujourd’hui à un roadster ayant cédé aux caprices de la mode (coupé/cabriolet), abandonnant même ses adorables phares escamotables.
Mazda, tout constructeur marginal qu’il soit, s’est imposé avec la MX5. Pour la prochaine génération, il s’est associé avec Fiat pour produire deux roadsters : l’héritier de la MX5 et la version moderne de la Fiat 124.
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