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Mazda 121: icône des nineties
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 5 mai 2016Il était temps de parler de cette étrange bagnole réclamée (oui oui!) de nombreuses fois par les lecteurs : la Mazda 121 ! Attention, il y a eu plusieurs 121 chez ce constructeur nippon ni mauvais, qui parfois n’avaient pas la gueule que l’on imagine, comme cette 121 Coupé de 1975 dans ces première photos de l’article (avec un intérieur délicieusement … délicieux). Cette première génération de 121, suivie d’une deuxième (devenue citadine) très fade, est un modèle que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître…
Ici, il s’agit de vous parler de la 3ème génération de 121, qui ne s’appelait pas ainsi à son lancement. Au Japon, les constructeurs ont longtemps développé des « sous-marques » pour tel ou tel créneau de marché. Pour Mazda, il s’agissait d’Autozam, qui attaquait le marché par le bas et des petits modèles, particulièrement les Kei-cars. Il y avait aussi Eunos (plus haut de gamme) et même une tentative mondiale avec Xedos (lire aussi : Xedos 6). Bref, la petite 121 que nous avons connu Mazda chez nous, s’appellait au Japon Autozam Revue !
Parlons donc de cette 121/Revue… Le vrai intérêt de cette bagnole, c’est qu’elle transporte avec elle une imagerie japonaise qui fait du bien encore aujourd’hui. Je pourrais vous parler de sa tenue de route, de ses moteurs (du 1.1 litre et 54 chevaux au plus « sportif » 1.5 et ses 88 canassons, en passant par des 1.3 de 53 et 73 ch), mais en fait, cela n’aurait que peu d’intérêt : on ne parle pas d’un pur sang…
La Mazda 121 est surtout séduisante parce qu’elle est « manga ». Toute en courbe, voiture de « Oui Oui » pour les uns, voiture de Jeanne et Serge pour moi (oui, je sais, je suis cultivé, j’ai des références de « ouf »), avec son toit en toile très 2CV, ses petites roues aux quatre coins, sa bouille bio-design, ou edge design (je laisse les spécialistes choisir), tout est fait pour plaire aux jeunes de l’époque, et aux femmes en particulier.
Alors, voiture de gonzesse ? Non voiture tranquille pour se la couler douce, avec la fiabilité Mazda, et l’impression de rouler différent : une voiture très BR en somme ! Alors que le printemps arrive enfin, j’ai presque envie d’en avoir une, de rouler le toit souple vers l’arrière (enfin, « rouler », « coulisser » plutôt), et de partir à vitesse pépère du Berry vers La Baule, prêt à m’arrêter où bon me semble pour profiter de la vie.
La 121/Revue, c’est tout simplement la thèse, l’antithèse et la synthèse automobile d’aujourd’hui, mais produite 25 ans trop tôt : petits moteurs, look fun (bon il a un peu daté depuis hein!), tout y est et sa version revival aujourd’hui, si Mazda se décidait, pourrait bien tailler des croupières aux Mini ou autres Fiat 500 !
Voiture sans prétention, la 121 est donc tombée dans les méandres de l’occasion sans jamais en ressortir, vous permettant aujourd’hui de vous offrir un petit bout des 90’s pour pas grand chose ! Un jour peut-être, vous me remercierez de vous avoir poussé à acheter un tel collector en puissance, non pas parce que vous aurez fait la culbute en la revendant à un collectionneur hollandais, mais parce que vous n’aurez pas perdu vos 1000 euros en achetant ce petit bout d’archipel…
A son volant, si vos souvenirs de Japanim ne reviennent pas, alors, ce seront sûrement d’autres qui arriveront : peut-être aurez-vous l’impression de faire partie de la bande d’Hélène et les garçons… Qui sait, vous pourriez bien vous laisser pousser vos cheveux bouclés comme José, en rêvant à Bénédicte, ou vous prendre pour CriCri d’amour ? Toujours est-il qu’il s’agit d’un monument (discret certes) des années 90, alors rien que pour cela !