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Mazda MX3: un mini V6 pour peanuts !
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 18 déc. 2015Les constructeurs automobiles japonais m’étonneront toujours dans leur capacité à alterner l’excellent et le moins bon, et Mazda en est un exemple flagrant. Entre coups de génie marketing, comme avec la MX5 (lire aussi : Mazda MX5) et singularité technique, avec par exemple la Cosmo (lire aussi : Mazda Eunos Cosmo), le constructeur d’Hiroshima était aussi capable de pondre une drôle de voiture, tombée comme un cheveu sur la soupe, inclassable et donc, d’une certaine manière invendable : la MX3.
Ce petit coupé est pour moi l’exemple frappant. Lorsqu’en 1991 Mazda présente cette MX3 au salon de Genève, cela fait déjà un an que la marque explose les scores avec sa MX5. Mais si le petit roadster à l’anglaise est extrêmement bien pensé et positionné sur le marché, au point de re-créer un segment délaissé par les européens depuis le début des années 80, le nouveau coupé 2+2 appelé aussi Eunos Presso (What else?) et Autozam AZ-3 au Japon, MX3 Precidia aux USA et Canada, ou Eunos 30X en Australie ne semble pas casser des briques.
Il faut dire qu’il s’agit d’un vrai paradoxe ambulant. Sous une robe terriblement fade, sorte de vision de plus en plus molle du bio design, avec ses yeux en amande (façon manga?) et son arrière façon bulle (avec 15 ans de retard sur les Porsche à moteur avant 924 ou 928 ou la Renault Fuego), elle n’a vraiment pas de quoi exciter les foules. Basée sur la plate-forme de la 323, il s’agit en outre d’une traction, enlevant tout le côté fun et joueur de la MX5.
Mais comme je vous le disais, cette voiture est paradoxale. Car si l’on passe outre ce physique que je qualifierai presque d’ingrat, on découvrira alors un drôle de moteur : tout simplement l’un des plus petits V6 au monde, rien que cela ! Avec 1,8 litre cylindrée, 24 soupapes tout de même, et une puissance honnête de 137 ch. Voilà pourquoi il me semblait intéressant de vous parler de ce petit coupé ! Car pour une bouchée de pain aujourd’hui, on peut s’offrir ce mini-V6, petit bijou de technologie.
Après, si vous êtes vraiment fan de Mazda, vous pouvez vous offrir une version 4 cylindres 1,6 litre de 88 ou 107 ch (pour les modèles européens, car on trouve des versions 90 ch au Japon, ainsi que des 1,5 litre 115 ou 120 ch). Mais vous l’aurez compris, l’intérêt de ce drôle de coupé, c’est bien son V6, et rien d’autre. Il n’en fera pas une sportive, malgré le système Mazda Trapezoïdal Link, sorte de « roues directrices » moins perfectionné cependant que l’actuel 4Control de Renault (lire aussi : Renault Talisman).
La Mazda sera produite de 1991 à 1998, mais rapidement retirée des marchés nord-américains faute de succès (fin 1994). Au total, 2961 exemplaires seront vendus en France, ce qui n’est pas une mauvaise performance pour ce coupé inclassable ! Vus les prix, réfléchissez quand même lorsque vous verrez passer une annonce, après tout, des V6 à bas prix et pas trop gourmand !