Mazda 929 Coupé : bizarrerie japonaise
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Mazda 929 Coupé : bizarrerie japonaise

Par CARJAGER - 25/03/2020

J’apprécie les véhicules japonais des années 80 pour une raison particulière. Cherchant à se faire une place au soleil, ils ont fait quelques produits différents et surprenants au cours de cette décennie. Notamment du côté des coupés « familiaux », un peu délaissés par les Européens (Capri et Manta vieillissantes), au profit des GTI. Les Japonais ont, quant à eux, continué de commercialiser en parallèle ces gammes porteuses d’image, quel que soit le marché. Zoom (zoom zoom) sur l’une des plus bizarres, la Mazda 929 Coupé.

À l’heure des youngtimers aux cotes qui s’envolent, les produits japonais proposent souvent une belle alternative. Moins cotés, car moins connus, voire boudés avant les années 90, ils permettent de rouler en youngtimer à un tarif raisonnable, dans une voiture originale car peu vendue en France, et surtout très bien équipée, car ces modèles avaient des vocations mondiales. 

De la première Cosmo à la 929

C’est donc le cas des Cosmo. Car si l’évocation des coupés chez Mazda ramène souvent les passionnés auto à la série des RX, elle évoque aussi pour les plus éclairés, des Cosmo. Outre le modèle initial, sportif et prémisse aux RX7, les modèles Cosmo sont ensuite devenus des coupés grand tourisme basés sur les grandes berlines de la marque. Destinés à concurrencer à la fois de prestigieux concurrents sur le marché local (Nissan Skyline, Toyota Soarer), dans des versions à moteur rotor (à la fiscalité avantageuse au Japon, expliquant aussi l’affiliation à la famille Cosmo), ils ouvraient leur gamme de motorisation aux 4 cylindres pour concurrencer des modèles plus roturiers (Celica en tête). Exportés majoritairement en version à piston classique, plus adaptée au marché européen, ils furent renommés 121 puis 929.

La première Cosmo, aînée des séries RX et des coupés Grand Tourisme de Mazda

La 121, sortie en 1975, est basée sur la Luce (grande berline de Mazda, connue sous le nom de Mazda 929 chez nous, tiens tiens…). Elle a déjà un style bien à elle et est assez réussie, mêlant une certaine forme de grâce avec sa ligne fastback, d’agressivité avec ses double optiques et sa large calandre façon Ford GranTorino, et de personnalité avec cette calandre qui remonte sur le capot (elle m’évoque une grosse moustache façon Brassens, ou Chuck, dans le dessin animé Cars). C’est surtout sa découpe originale de vitre qui interpelle : elle intègre une sorte de custode intermédiaire, soulignée par un jonc chromé. L’intérieur est chaleureux, coloré comme de coutume dans les années 70, et est bien équipé avec une boîte 5 et une batterie de cadrans donnant les informations nécessaires à la surveillance du moteur.

La seconde Cosmo, connue sous le nom de 121 en Europe

 Mais c’est la seconde (enfin la troisième série de Cosmo) qui nous intéresse aujourd’hui. Pourquoi ? Eh bien, comme beaucoup je crois, ce cahier des charges a déjà dû vous traverser l’esprit quand vous cherchiez une youngtimer : une voiture originale, propulsion, avec des phares pop-up et assez de puissance et d’équipements pour envisager un trajet autoroutier ? La 929 coupé bien sûr ! Ce n’est certes pas la seule à y répondre (la Supra A60 notamment), mais probablement l’une des moins connues. 

La 929 Coupé, troisième de la lignée des Cosmo, et ses double optiques pop-up.

Le Rotor réservé au Japon

Toujours basée sur la Luce, elle reprend ce coup-ci le nom local de la berline lui servant de base. C’est donc sous le patronyme de 929 coupé qu’elle est vendue à partir de 1981 en Europe. Initialement avec un moteur un peu faiblard de 89cv (2L à course longue, typé couple), elle s’équipera dès 1984 d’un nouveau 2 litres à l’architecture carrée (alésage = course) allant de 100 à 120 chevaux avec l’utilisation de l’injection, et offrant un couple plus haut perché. Les Japonais auront le droit en complément à plusieurs moteurs à rotor, repris des RX7 FB contemporaines, allant de 100 à 165 chevaux en version turbo. L’auto pesant autour des 1200 kg, il n’y a pas de quoi être décoiffé, mais les performances suffisent à s’intégrer facilement dans le flux de la circulation actuelle (10,6s le 0-100 pour le 2L injection, et 9s pour le rotor turbo). 

La partie cycle correspond à ce qu’on peut attendre d’un grand coupé dans ces années-là, avec 4 suspensions indépendantes et 4 freins à disque. Les suspensions arrière profitent cependant d’une petite originalité avec la possibilité de régler leur dureté en fonction de la vitesse. Je ne sais pas si c’est efficace, mais c’est le genre de gadget japonais qui vous fait sortir du rang !

La 929 en version Rotor Turbocompressée

Un style original et particulier

C’est vrai, il faudra composer avec le style original et particulier. Une Prelude contemporaine est mieux proportionnée, quoi qu’en s’y attardant, on peut quand même lui trouver des airs de Lancia Gamma coupé, sans le côté latin, mais avec un aspect bizarre tout droit sorti d’un vieux manga. Ce qui est amusant finalement, c’est qu’à première vue, la voiture est presque conventionnelle, alors qu’elle est bourrée de détails amusants. En premier lieu, ses double optiques en pop-up. Elle reprend, dans la première phase, la custode intermédiaire de la précédente Cosmo, avec une coupe plus droite. Curiosité qui disparaîtra sur la seconde phase pour laisser place à un épais montant. On pourra aimer ou se moquer des jantes au dessin typiquement eighties, voire singeant les jantes à rayons, la « classe » ! 

Notez l’originale custode intermédiaire (en haut)… Qui disparaîtra sur les secondes phases (en bas)



En revanche, l’intérieur fera moins débat. Certes c’est droit, mais on a la possibilité d’avoir un intérieur coloré (rouge vin ou marron par exemple), une console à l’aspect alu (esprit GT !), et un tableau de bord digital, regroupant toutes les fonctions à portée de doigt. Très connoté japonaise des années 80-90, mais moi j’adore ! Autre détail amusant, le lecteur cassette droit, façon mini chaîne hifi. Surtout, elle est très bien équipée : une clim, un régulateur de vitesse, réglage des suspensions, vitres électriques, réglage des rétros depuis l’intérieur ou même toit ouvrant. Des équipements que l’on trouve encore en option chez les Européens dans les années 2000. Un bel habitacle donc, bien moins noir et sans l’aspect « tout plastoc » pourtant à la mode à l’époque, et qui se partage à 4 confortablement, la voiture étant basée sur une grande berline.

Un positionnement peu clair

Alors pourquoi n’est-elle pas plus connue ? Car finalement, une fois habitué au style, on se laisserait presque tenter (enfin moi oui, mais bon, j’aime les voitures bizarres après tout). D’abord, sa diffusion limitée et son manque d’image n’aident pas. Mais le problème de la 929, c’est peut-être son placement à cheval. Des moteurs 4 cylindres, certes aux puissances raisonnables, mais la plaçant face à des coupés populaires, et une base et un équipement de GT, la plaçant face à des Opel Monza ou Honda Legend aux motorisations plus nobles. Sa descendante à moteur tri-rotor reprendra le flambeau avec cette fois une vraie vocation de grande GT, à gros moteur, habitacle très chic, et une carrosserie bien plus désirable qui fait rêver Paul, comme moi.

Elle est donc assez difficile à définir, mais c’est ce qui fait son sel aujourd’hui. D’autant qu’elle s’échange à des tarifs raisonnables et qu’on la trouve de manière épisodique dans les petites annonces. Attention toutefois à l’état : peu diffusée, il faudra chercher un exemplaire en parfait état pour éviter une chasse aux pièces probablement compliquée. 

Texte : Maxime Mouliney

Source : Automobile-catalogue ; http://lieuxdits.free.fr/mazda929.html


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