L’Aston Martin DBS V8 : le choix du Connaisseur ou l'auto de la télé?
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L’Aston Martin DBS V8 : le choix du Connaisseur ou l'auto de la télé?

Par Daniel Brooks - 20/07/2022

Comment définir la quintessence du connaisseur ? Il faut une culture adéquate, l’envie d’acquérir de la connaissance, et peut-être le privilège d’être né avec un héritage familial retraçant des siècles d’innovations technologiques et industrielles. Alors, quelle voiture attirerait la convoitise de ce collectionneur si cultivé et assidu ? L’Aston Martin DBS V8 de 1971 !

Attendez ! Mais c’est l’icône des séries télévisées des années 1970. Quoi de plus banal, ou même de commun ? Apparemment, même l’une des voitures les plus célèbres peut être considérée comme le summum de la connaissance. Il est vrai que cette Aston Martin DBS, initialement animée par un six-cylindres en ligne lors de sa sortie en 1967, avant de recevoir le 8 cylindres en V tant attendu — et également conçu par Tadek Marek —, était habillée d’une carrosserie emblématique de l’époque, dessinée par William Towns, le designer maison. Elle représentait une rupture stylistique dans la lignée des Aston Martin DB. Une page était tournée…

Du 6 cylindres au moteur V8

Rachetée par Sir David Brown en 1947, la firme Aston Martin a démarré dès 1948 sa lignée « DB », portant les initiales du patron et instigateur des automobiles de sport prestigieuses qui allaient exciter la convoitise des collectionneurs de voitures anciennes comme celle des amateurs de « youngtimers », voire même la clientèle des voitures neuves présentées dans les showrooms de la marque, plusieurs générations durant. Après une longue série de modèles restés fidèles au six-cylindres jusqu’aux premières DBS, la DBS V8 , sortie en septembre 1969, est la première Aston Martin à recevoir un moteur à huit cylindres en V.

L’autre particularité de la DBS réside dans sa carrosserie aux angles vifs, qui abandonne définitivement la silhouette tout en courbes des DB précédentes pour des ailes délimitées par des plis, et une calandre plate intégrant les phares. Les modèles V8 se distinguent par un logo sur les ailes et par des jantes en alliage léger et non plus les antiques roues à rayons. Indéniablement inspirée par l’école américaine, cette Aston incarnait la modernisation automobile venue d’outre-Atlantique. On lui trouve aussi des ressemblances avec la Ford Mustang fastback.

Aston Martin V8 : icône du cinéma

Il n’y eut pas que Brett Sinclair, dans la série Amicalement vôtre, pour se promener au volant d’une DBS, une série qui, pour l’occasion, réunit symboliquement Aston Martin à son ennemi de toujours à travers la Ferrari Dino 246 GT de Dany Wilde. James Bond aussi, dans Tuer n’est pas jouer en 1987, accomplit plusieurs escapades au volant d’une Aston Martin V8, c’est-à-dire l’évolution directe du modèle DBS V8, avec une carrosserie et une motorisation très proches. Notre ami Denis nous explique : « Celle de Brett Sinclair avait le six-cylindres. Celle de James Bond avait le 8 cylindres ».

« Le 8 cylindres fait 5340 cm3 et 315 chevaux. Construit en 402 exemplaires, c’est un modèle relativement rare. On sent la puissance. Elle a du couple. Et c’est un modèle qui m’a plu depuis toujours. Je suis un amateur de belles autos de styles différents. Mais toujours des hauts de gamme, même pour les voitures modernes que j’ai eues ».

En 1970, la DBS V8 faisait face à une concurrence essentiellement italienne. Bien entendu, il y avait aussi la Jaguar Type E, mais la vieillissante féline introduite en 1961 laissait déjà apparaître ses premières rides. Du côté de chez Ferrari, Lamborghini et Maserati, l’épicurien n’avait que l’embarras du choix avec, respectivement, un V12 de 352 ch, un autre de 385 ch et un 8 cylindres double arbre de 335 ch — une rude concurrence pour le constructeur de Newport Pagnell et son 8 cylindres de 315 chevaux seulement. En 1977, l’Aston Martin V8 Vantage marque une nouvelle étape dans la longue carrière de la DBS dont la base technique ne disparaîtra qu’en 2000 avec la V8 Volante dérivée de la Virage ! En 2018, on assiste au retour imminent de la DBS. Comme par le passé, ce nom sera celui du modèle représente la gamme de sportives du constructeur. Aston Martin qualifie l’automobile de « Super GT », annonçant ainsi qu’il s’agira de la remplaçante de l’actuelle Vanquish. La prochaine DBS portera le badge Superleggera du carrossier italien Touring.

Aston Martin de Denis

« C’est une grosse voiture quand même la DBS, mais très appréciée partout. Tout le monde, où que j’aille, la prend en photo. Elle plaît. J’aime sa couleur sobre — le gris est idéal. Elle était rouge d’origine, mais a été repeinte en gris métallisé lors de sa restauration. Et tant mieux ! Je ne suis pas un puriste. J’aurais préféré les roues à rayons comme sur le modèle DBS 6 cylindres au lieu de ses jantes pleines en alliage. Mais ça va quand même ».

Ce n’est pas la première des voitures de collection de Denis. Il a également eu des Porsche : « une 993 cabriolet de 1995 avec le kit moteur X51, qui donne plus de puissance ».

Et comment a-t-il réussi à avoir cette belle Aston Martin DBS ? « C’est Maxime, de CarJager, qui s’est acharné pour que je puisse l’avoir. Je l’avais vue dans une vente. Elle n’avait pas été vendue. Il a fallu que Maxime intervienne pour localiser la voiture et son propriétaire. Il l’a trouvée, puis il l’a négociée. Maxime a été très persévérant ».

Denis évoque aussi le projet de restauration d’une automobile familiale. Une voiture que son arrière-grand-père a conçue et construite à plusieurs exemplaires pendant la Seconde Guerre mondiale. « C’est un véhicule électrique de 1942. Il s’agit de la faire rouler. Mon arrière-grand-père faisait des avions et, pendant la guerre, il a fait des autos électriques ». Ça tombe bien. Aujourd’hui, c’est dans l’air du temps.

« Mais je rêve aussi d’une Porsche RS 2.7. Je n’ai pas besoin d’une caisse allégée. Une Touring, ça me suffira.  J’attends d’avoir le budget disponible. Ma femme me trouve dingue. Peut-être alors quand je serai à la retraite… ».  On vous le souhaite. Et on va essayer de suivre votre exemple.





Texte : Daniel Brooks / Photos : Nino Hamet

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