Caisse de lecteur: l'Alfa Romeo GT de Boris
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Caisse de lecteur: l'Alfa Romeo GT de Boris

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 02/04/2016

Aujourd’hui, la série « Caisse de lecteur » reprend avec Boris, qui nous parle de son Alfa Romeo GT avec passion:

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé les Alfa Romeo.

Ma passion pour Enzo Ferrari doit certainement y être pour beaucoup – les premières voitures qui ont porté les couleurs de la Scuderia à la fin des années 20 étaient en effet des Alfa – mais l’héritage familial a dû lui aussi jouer son rôle puisque la première voiture dans laquelle mes parents m’ont promené quand j’étais nourrisson était une Alfasud TI jaune.

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Comme tout amateur de la marque, j’ai très vite été attiré par l’aura du fabuleux V6 « Arese », conçu dans les années 70 par Giuseppe Busso et qui a fait la fierté du Biscione jusqu’au milieu des années 2000. Réputé pour sa sonorité, son agrément de conduite… et la beauté de son architecture, ce moteur est un mythe !

Le V6 "Busso" dans sa version 3.2 litres !
Le V6 « Busso » dans sa version 3.2 litres !

Assez naturellement, lorsqu’à presque 35 ans, mes quelques économies m’ont permis d’envisager d’acquérir une voiture équipée de ce moteur, mon choix s’est porté sur le coupé GT et ce, pour deux raisons principales : Sa robe, signée Bertone, est d’une élégance intemporelle à mes yeux et il s’agit du tout dernier modèle Alfa Romeo à être équipé de ce fameux V6, dans son ultime évolution avec une cylindrée de 3179 cc3 pour 240 chevaux.

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C’est parce que je souhaitais toucher du bout des doigts ce morceau d’histoire que je me suis mis en quête d’un GT de 2007… et uniquement de 2007 car c’est la seule année de production du V6 à bénéficier de quelques légères mises à jour stylistiques (moustaches de calandre chromées, instrumentation de bord et ciel de pavillon gris sombre…). En ajoutant à cela le fait que je n’imaginais ma voiture que de couleur rouge Alfa… et voilà comment avoir l’impression de rechercher un mouton à 5 – en fait 6 – pattes. Car l’offre sur de tel critères, pourtant peu nombreux et plutôt simples a priori, est plutôt rare !

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Aussi, quand au printemps 2013, après quasiment un an de recherches infructueuses, j’ai – enfin ! – découvert une annonce pour un GT 3.2 V6 rouge Alfa de juin 2007 – soit l’un des tout derniers sortis de la chaîne de montage – à vendre du coté de Nantes, je n’ai pas hésité bien longtemps pour me déplacer et voir cette voiture !

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A vrai dire, même si le coup de foudre pour la ligne somptueuse du GT et pour la mélodie enchanteresse du V6 ont immédiatement opéré, j’ai tout de même dû me rendre rapidement à l’évidence que cette voiture avait besoin de pas mal de soins : Sans historique précis, un entretien digne de ce nom était nécessaire (vidange, distribution, embrayage) ainsi qu’un bon « rafraîchissement » esthétique (carrosserie, intérieur… et compartiment moteur !) Face à la longue liste des travaux à réaliser, j’aurais d’ailleurs logiquement dû laisser filer cette voiture vers d’autres horizons.

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Mais le cœur d’un alfiste a ses raisons que la raison ignore et c’est sans trop réfléchir – un véritable coup de tête à vrai dire – que j’ai malgré tout acheté ce GT et l’ai rapatrié chez moi, près de Bordeaux, avec la ferme intention de lui redonner tout son lustre.

Armé d’une solide patience, au gré de mes moyens financiers, et avec le support indéfectible de mon concessionnaire Alfa Romeo, je me suis donc attaché à redonner à cette voiture toute sa prestance, en respectant au plus près les spécifications d’origine (ma seule « fantaisie » a été de faire monter un différentiel autobloquant Q2 lors du remplacement de l’embrayage afin de fiabiliser cet élément réputé fragile d’origine et pouvant entrainer une casse de la boîte de vitesses).

L'homologation à Milan, en avril 2011, de la GT de Boris par le RIAR !
L’homologation à Milan, en avril 2011, de la GT de Boris par le RIAR !

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Lorsque cette remise à niveau m’a enfin semblé satisfaisante – je ne dis pas achevée car tel Sisyphe poussant inlassablement son rocher, la tâche est sans fin – j’ai décidé de faire passer cette voiture « à la postérité ». C’est ainsi que fin 2014, j’ai entrepris de faire homologuer mon GT par le Registro Italiano Alfa Romeo, le club international officiel de la marque. Cette démarche s’apparente à ce que propose par exemple Ferrari avec son programme « Classiche »  et pour pouvoir prétendre à cette reconnaissance, la voiture doit répondre jusqu’au moindre écrou aux spécifications d’origine, ce qui n’est pas la moindre des exigences ! (J’avais d’ailleurs demandé et obtenu l’autorisation du RIAR avant d’installer le Q2 sur ma voiture).

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Après avoir constitué un dossier technique complet, je me suis donc rendu à Milan en avril 2015 pour une session d’homologation, afin de faire examiner ma voiture dans les moindres détails par les commissaires techniques du RIAR, véritables garants du patrimoine d’Alfa Romeo. A l’issue de cet examen qui, de prime abord peut s’apparenter à une sorte de folklore mais qui pourtant est considéré très sérieusement par la marque, ma voiture a été officiellement été reconnue comme faisant partie du patrimoine de la marque !

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En toute franchise, et en dehors d’une jolie petite plaque métallique, cette homologation représente surtout un succès d’estime puisqu’elle n’apporte – pour le moment en tout cas – aucune plus-value à ma voiture. Mais j’ai maintenant l’immense satisfaction, la fierté même, de posséder un véhicule avec un intérêt historique et reconnu comme tel !

C’est d’ailleurs pour cela que je compte bien profiter de mon GT longtemps. Très longtemps. Et pour de très nombreux kilomètres.

Pour que le rêve continue.

 

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