La Ford Gran Torino de Starsky et Hutch : vraie légende mais fausse sportive !
YOUNGTIMERS
AMÉRICAINE
FORD

La Ford Gran Torino de Starsky et Hutch : vraie légende mais fausse sportive !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 23/09/2014

Je vous ai déjà tellement parlé des voitures de « séries » (et non pas de série) qui m’avaient marqué que les liens les concernant se trouvent en bas de page. Mais aujourd’hui, j’ai envie de vous parler du chaînon manquant, de celle qui sans doute à égalité avec la Ferrari de Magnum nous a donné envie de conduire, et de disposer d’un véhicule hors norme. Après Shérif fais moi peur, K2000, Magnum, L’Amour du Risque, voici enfin celle tant attendue : la Ford Gran Torino de Starsky et Hutch.

SH 06

Cette série est un miracle : une bande blanche sur une carrosserie rouge, deux flics antinomique (le blond/le brun, le grand/le petit, le philosophe/le sanguin, le cuir/le pull en laine etc…) et hop, on obtient une série culte. Avec en guest star donc Michael Glaser (le brun), et David Soul (le blond), et la Ford Gran Torino (la rouge et blanche). Rajoutez à cela un Huggy les bons tuyaux des grands jours, beaucoup de courses-poursuites et d’action, une pointe d’humour et vous obtenez un des plus grands succès d’Aaron Spelling, qui nous gratifia plus tard d’un autre genre de série, Beverly Hills (entre autres).

SH 04

La Gran Torino est sans doute devenue mythique grâce à Starsky et Hutch. Le clou sera enfoncé des années plus tard par Clint Eastwood et son excellent film sobrement intitulé Gran Torino. Pourtant, à de la sortie de la version qui nous occupe, en 1974, la Gran Torino n’est qu’un lointain souvenir des Muscle Cars. Je vous laisse aller jeter un œil sur Wikipédia pour vous rendre compte qu’on est loin de la voiture sportive avec cette caisse là . Mais peu importe !

SH 03

Avec la Gran Torino on rentre dans le monde du cinéma et des séries TV. Pas besoin d’un moteur fantastique pour en faire une auto fantastique. A l’époque, la Ford Motor Company a eu une idée de génie : créer un département spécifique, qu’on appelerait aujourd’hui « placement de produit », afin d’inonder gratuitement le monde du ciné et de la téloche. De la pub gratuite qui convient tout à fait aux producteurs rapaces (ou supposés tels) californiens. A cette époque pas besoin d’effets spéciaux pour rendre une voiture culte. Pas besoin d’images accélérées comme dans K2000, juste un peu de peinture.

L’idée géniale vient de Georges Barris, le créateur de la Batmobile. Plutôt que de créer une voiture hors norme qui ne collerait pas avec la série, il réalisera une peinture spécifique immédiatement reconnaissable encore aujourd’hui. Bien peu savent qu’il s’agit d’une Ford Gran Torino, mais en la voyant, tous savent qu’il s’agit de la voiture de Starsky et Hutch : c’est le miracle de la bande blanche sur fond rouge.

SH 05

Mais cette magie n’opérerait pas si la série était resté sur les codes traditionnels d’alors. Jouant sur cette image décalée, sur cette voiture zebrée, Aaron Spelling nous entraîne avec Starsky et Hutch dans une nouvelle dimension : un Los Angeles un poil sordide comme on ne l’avait jamais vu, beaucoup d’action, des courses-poursuites haletantes et surtout, surtout, beaucoup d’humour un peu décalé. Le duo Glaser/Soul fonctionne à merveille, et la Gran Torino rouge et blanche se joint à eux pour former un trio décapant.

SH 01

Bien entendu, les versions de cette Gran Torino aperçues dans le feuilletons sont habilement préparées, loin du V8 d’origine trop poussif pour les scènes d’action. En tout et pour tout, une dizaine d’exemplaires serviront pour les deux saisons de la série, dont deux destinés aux plans rapprochées, les autres servant à l’action. Deux au moins seront détruites lors des tournages, et deux seront revendues après la dernière saison à un particulier qui les bichonne désormais.

Il existe aussi une série spéciale, lancée par Ford pour surfer sur le succès de la série : 1000 exemplaires pour satisfaire les fans de l’époque. Aujourd’hui, il existe pléthore de répliques toutes plus ou moins fidèles. Je ne crois pas que j’aimerais en avoir une aujourd’hui, mais une chose est sûre : à l’époque c’était ma voiture préférée… Comme quoi on peut transformer un vilain petit canard en vedette…

Lire aussi :

Sheriff fais moi peur !

K2000

L’amour du Risque

Magnum PI


Autos similaires en vente

Ford Sierra Rs Cosworth
Ford Sierra Rs Cosworth
Ford Sierra Rs Cosworth
Ford Sierra Rs Cosworth
Ford Sierra Rs Cosworth
1986 / Manuelle / 102 000 km
44 900 €

Carjager vous recommande

Nicolas Fourny / 04 avr. 2025

Ford Granada Chasseur : la Jaguar qui ne le savait pas

« C’est une machine chaleureuse, évocatrice de week-ends campagnards, de vestes en tweed, de bière tiède et de longues promenades d’après-midi, juste que le soir ne tombe sur la lande »
ALLEMANDE
ANGLAISE
BREAK
Nicolas Fourny / 07 juin 2024

Ford Scorpio Cosworth : la routière qui n'existait pas

« Si le bas moteur reste fidèle à la fonte, les culasses sont entièrement nouvelles et recèlent désormais deux arbres à cames en tête par rangée de cylindres, actionnant 24 soupapes au total »
ALLEMANDE
BERLINE
FORD
Nicolas Fourny / 23 déc. 2023

Ford Sierra Cosworth : la pompe à feu des familles !

« Cosworth jeta aux orties tout le haut-moteur du 2 litres Pinto pour le doter de quatre soupapes par cylindre, associées à un turbocompresseur Garrett. Résultat : 204 ch à 6000 tours/minute »
ALLEMANDE
ANGLAISE
FORD
05 déc. 2022

Ford GT : la quarantaine rugissante

« De la sorte, si la puissance maximale de 550 chevaux est atteinte dès 6500 tours/minute (à rapprocher des 490 chevaux à 8500 tours d’une Ferrari F430), le couple de 678 Nm achève de ratifier la personnalité de l’objet, résolument ancré dans les traditions américaines. »
AMÉRICAINE
FORD
YOUNGTIMERS
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 18 févr. 2019

Ford Escort RS Turbo : gros coeur et châssis chewing-gum

Dans les années 70, la Ford Escort et ses versions sportives RS (portées par de nombreuses participations et victoires en Rallye) avait enchanté une génération d’apprentis pilotes. Avec le passage à la traction dans cette catégorie, les choses avaient changé : Volkswagen avec sa Golf GTI imposait de nouveaux standards, suivie par Peugeot et sa 205 GTI au début des années 80. De son côté, la marque à l’ovale peinait avec ses Escort XR3, XR3i puis RS 1600i. Pour lutter à armes égales, Ford décidait donc d’offrir un turbo à sa berline compacte, en oubliant juste un détail : « sans maitrise, la puissance n’est rien », pour citer Pirelli.
AMÉRICAINE
FORD
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 15 mai 2018

Ford SVT Contour : version musclée de la Mondeo américaine

Alors que chez Ford les Mondeo s’apprêtent à tirer leur révérence sans renouvellement, c’est l’occasion de se replonger un peu dans l’histoire de cette berline mondiale et de se pencher sur l’un de ses dérivés, la Ford Contour SVT.
AMÉRICAINE
FORD
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 17 sept. 2017

Ford Versailles et Royale: l'alliance ratée de VW et Ford au Brésil

La Ford Versailles (2 portes, 4 portes) et son dérivé Royale (3 portes et 5 portes) sont sans doute les voitures qui, de l’histoire, portent le plus mal leur nom. Pour n’importe qui, ces noms, que ce soit Royale ou Versailles, portent en eux une certaine idée de grandeur, de puissance, de beauté, de luxe, de pouvoir, et d’absolu. Il suffisait pourtant de regarder la Versailles pour s’apercevoir qu’on était plus proche de Louis XVI montant à l’échafaud que de Louis XIV en roi Soleil ! Pensez-donc, une bagnole lancée en 1991 au Brésil sur la base d’une voiture lancée dix ans plus tôt en Europe, simple rebadging d’une Volkswagen Santana (Passat B2 pour nous) elle aussi présente sur le marché : ça donne une idée de la splendeur de la voiture !
AMÉRICAINE
FORD
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 02 juin 2017

Ford McLaren M81 Mustang : un drôle de poney

Un petit mail sympa reçu le matin, un article dans les tuyaux depuis longtemps paru ce matin sur Boîtier Rouge sur la première McLaren de route, la M6 GT (lire aussi : McLaren M6 GT), il ne m’en fallait pas plus pour m’intéresser à nouveau à la petite marque anglaise, à la recherche d’une nouvelle rareté. Et figurez-vous que j’ai trouvé une drôle de bête, la McLaren M81 Mustang.
AMÉRICAINE
COUPÉ
FORD
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 13 déc. 2016

Ford Capri 280 "Brooklands" : l'ultime Capri (après, c'est fini)

Il y a des invitations qu’on ne peut vraiment pas refuser. Aussi quand Ford m’a proposé un road trip vers Dagenham, dans la banlieue de Londres, pour aller visiter les trésors du Ford Heritage, j’ai tout de suite dit oui. On a pas souvent l’occasion de voir l’une des 125 voitures maintenues en état de marche là-bas, encore moins de les conduire. C’est pourtant ce qu’on nous proposait à cette occasion : partir au volant d’un des modèles de la gamme Ford Performance (Mustang GT Ecoboost ou V8, Focus RS, Focus ST, ou bien Mondeo ST Line SW) à la découverte des sportives européennes de la marque depuis les années 70 (et bien d’autres raretés présentes à Dagenham). Vu le nombre de voitures que l’on a pu prendre en main, ou bien découvrir comme passager (difficile de confier le volant d’une Ford RS200, lire aussi : Ford RS200), je vais vous parler des voitures une à une, en commençant par mon coup de cœur : la Ford Capri 280 « Brooklands ».
AMÉRICAINE
COUPÉ
FORD

Vendre avec CarJager ?