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Puch G : l’authentique Geländewagen

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 8 janv. 2021

Pour la majorité des gens, une Classe G est une Mercedes-Benz et se doit de porter fièrement l’étoile. Pour d’autres, un certain snobisme leur fera préférer l’appellation Puch G, plus intrigante et pourtant tout aussi authentique (voire plus). En effet, contrairement aux idées reçues, le Gelaändewagen (le G pour les intimes) n’est pas un pur produit Mercedes. Pire, il n’est même pas fabriqué en Allemagne, ni même dans une usine du groupe Daimler, mais en Autriche, à Graz, chez Steyr-Puch, devenu aujourd’hui Magna-Steyr. Voici donc l’histoire alternative du bien connu 4×4 sous ce nom méconnu de Puch G.

Oui, aussi incroyable que cela puisse paraître, le fameux G, qui continue encore sa carrière sous une carrosserie quasiment inchangée (visuellement en tout cas) n’a jamais, au grand jamais, été produit en Allemagne. En Grèce, oui (chez ELVO pour les besoins de l’armée hellénique), en Turquie, un temps, en CKD, voire en partie (assemblage des mécaniques et transmissions Peugeot sur les P4), mais jamais en Allemagne. C’est effectivement à Graz que sont fabriqués la quasi-totalité des Classe G. Mais surtout, environ 10 % des Classe G construits entre 1979 et 2000 portent la marque Puch et non Mercedes. Depuis, tout a été unifié sous l’emblème de l’étoile mais, ultime coquetterie, il est toujours possible dans certains pays d’obtenir un “kit Puch” avec les logos et monogrammes qui vont bien : la classe.

Daimler et Steyr-Puch pour produire un 4×4

Sans revenir sur toute l’histoire du Geländewagen, un petit rappel permet de mieux comprendre la situation. En 1972, le shah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi, évoque l’idée de produire un 4×4 pour équiper son armée et ses gardes-frontières. Il évoque un marché de 20 000 exemplaires, suffisamment colossal pour intéresser les dirigeants du groupe allemand. Pas étonnant, puisque le shah possède personnellement 18 % du capital du constructeur : c’est beaucoup plus simple dans ces conditions. Bon, il n’y a pas que cela : l’Europe entière est en train de réfléchir au remplacement de ses Jeep Willys ou autres Hotchkiss dont la conception remonte à la dernière guerre. Un marché potentiel énorme existe donc (a priori). Mieux, le Range Rover sorti en 1970 est en train de démontrer qu’il existe un marché à mi-chemin entre l’utilitaire et le “luxe” pour gentlemen farmers ou autres entrepreneurs nantis de province (on n’est pas encore vraiment dans l’idée d’une utilisation urbaine m’as-tu vu).

Tout cela laisse augurer de bonnes choses mais, malgré tout, Mercedes va décider de ne pas se lancer seule dans l’aventure. Si elle possède Unimog, elle n’est pas pour autant spécialiste de la transmission intégrale et préfère s’associer avec un partenaire reconnu en Europe centrale : Steyr-Daimler-Puch. S’ils ont bien le “Daimler” en commun, c’est parce que Steyr a fusionné en 1934 avec Austro-Daimler, une ancienne filiale de Daimler-Benz devenue indépendante dès 1909 et propriétaire de la marque Puch. Aucun lien capitalistique donc, mais une certaine admiration des Allemands pour les produits autrichiens : les tout-terrains militaires Haflinger puis Pinzgauer.

Société commune et production autrichienne

Allemands et Autrichiens vont donc collaborer pour créer, développer puis produire le futur 4×4 au sein d’une société commune, la Geländefahrzeug Gesellschaft mbH (GfG), détenue à 50/50. C’est ainsi que les premiers G sortis d’usine, et jusqu’au 1er mai 1981, portent la marque GfG comme producteur sur les documents officiels type carte grise, quel que soit le marché. Évidemment, les moteurs viennent de la banque d’organes de Mercedes, mais la transmission intégrale est réalisée par les Autrichiens, spécialistes en la matière. Bien des choses sont étudiées en commun et le véhicule est présenté en France, à Toulon, au printemps 1979. Mais entre-temps, tout à changé. D’abord, Mercedes rate le marché de renouvellement de l’armée allemande au profit du Volkswagen Iltis : un véritable camouflet. Ensuite, le shah est destitué par la révolution islamique, faisant partir en fumée le juteux marché de l’armée perse. Le G commence mal sa carrière. Heureusement, d’autres se chargeront d’offrir une carrière militaire au 4×4 Puch/Mercedes. L’Argentine sera le premier client dès 1979 (avec 800 exemplaires environ). La France nouera un partenariat pour “co-produire” le P4 dont les carrosseries et les soubassements viennent d’Autriche et reçoivent leurs mécaniques bien françaises chez Peugeot d’abord, puis chez Panhard ensuite. Evidemment, l’Autriche puis la Suisse s’engagent avec le G.

Puch G à l’Est, Mercedes G à l’Ouest

Mais alors, qu’en est-il de ces Puch G dont on parle depuis le début sans réellement les évoquer ? Si la GfG est dissoute en mai 1981, la production reste localisée chez Steyr-Puch (qui agit désormais en tant que sous-traitant), mais les accords commerciaux restent en vigueur. Steyr-Puch pourra vendre le G sous sa marque en Suisse, Autriche, Yougoslavie mais aussi dans les pays européens au-delà du rideau de fer (au compte-gouttes jusqu’en 1989 évidemment). Partout ailleurs, le sigle Mercedes s’impose comme une évidence. Il faut dire qu’en Europe centrale et de l’Est, les marques Puch et Steyr-Puch ont une excellente réputation dont il aurait été dommage de se priver. Et puis, d’une certaine manière, c’est aussi une façon de faire une fleur aux Autrichiens, fleur qui durera jusqu’en 2000. À partir de cette date, plus aucun G ne portera le blason “G” en sortie d’usine, quel que soit le marché de destination. Seul survivra le kit Puch évoqué plus haut.

Le rare (3 exemplaires) Puch 500 GE de 1993

Ne soyez donc pas surpris en circulant en Suisse, en Autriche ou ailleurs à l’est de l’Europe d’apercevoir cet étrange logo sur la calandre d’un 4×4 dont le profil vous est pourtant familier. Vous saurez ainsi qu’il ne s’agit pas d’un tuning mais d’un Geländewagen tout ce qu’il y a de plus authentique. Sachez enfin qu’il existe trois exemplaires seulement de Puch 500 GE et qu’il vous sera difficile d’en trouver. Enfin, sachez que le G est toujours fabriqué à Graz aux côtés des BMW Série 5 et Z4 (et Toyota GR Supra, bien entendu), ou bien des Jaguar I-Pace et E-Pace.

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