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Rolls-Royce Silver Cloud : entre tradition et rock’n roll

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 24 avr. 2020

Nuage d’argent : voilà le nom de la nouvelle Rolls-Royce présentée en 1955, la même année que la Citroën DS. Mais si cette dernière défriche des horizons technologiques et stylistiques nouveaux, la Silver Cloud, elle, reste sur son nuage, prônant l’immuabilité et la tradition. Châssis séparé, moteur antédiluvien (enfin, d’avant-guerre surtout), mais une carrosserie (d’usine) statutaire plutôt moderne qui ferait passer la Silver Dawn qu’elle remplace pour une antiquité. C’est là toute la force de la Silver Cloud : paraître moderne sans l’être. Retour sur cette luxueuse berline à la mode de Crewe !

1955 : une année charnière pour l’automobile encore partagée entre tradition et modernité. Chez Rolls-Royce, la Silver Dawn lancée en 1949 peine à trouver des clients, la faute sans doute à un style trop “avant-guerre”, loin du style “ponton” qui est en train de gagner toute l’Europe. Même quand on fait des voitures de grand luxe, il faut rester dans la mouvance à défaut de la devancer. Alors Rolls-Royce va, dès le début des années 50, réfléchir à un nouveau fer de lance : la Silver Cloud.

Un nouveau style pour Rolls-Royce

Le principal défaut de la Silver Dawn, on l’a vu, c’est son style daté. Pas question pour Rolls, à l’époque, de se lancer dans des élucubrations modernes comme Citroën et consorts ! Il faudra attendre 1965 et la Silver Shadow pour voir la révolution débarquer à Crewe. Non, on préfère améliorer l’ensemble. À ce petit jeu-là, la vieille marque anglaise n’est pas mauvaise, il faut le dire, et la Silver Cloud présentée en 1955 paraît tout à fait dans le coup. Bien sûr, elle conserve un port altier, une noblesse bien visible et une certaine convention, loin des roturières un peu trop “show off”.

Gina Lollobrigida devant une Silver Cloud

C’est toute la réussite de la Silver Cloud : transformer une ligne générale des années 30 (celle de la Silver Dawn) en incontournable des années 50. Les rondeurs remplacent les angles, la ligne s’étire, mais la majesté reste : d’ailleurs, cette “RR” séduira la jet-set, les têtes couronnées, mais aussi (plus étonnant) les rock stars. Mick Jagger, Keith Richards, Paul McCartney ou John Lennon (dans une version Phantom V toute personnelle) rouleront dans ce palace roulant aux antipodes du rock’n roll. Comme quoi !

La Phantom V un peu spéciale de John Lennon

Du 6 cylindres au V8

La Silver Cloud I reste fidèle au vieux 6 cylindres en ligne à double carburateur de 4,9 litres et 155 chevaux. Suffisant pour mouvoir la bestiole, mais pas au point d’en faire une foudre de guerre. Avec 1 950 kg sur la balance, c’est un peu juste et les 165 km/h sont tout juste dépassés : on est loin des références de la catégorie, notamment allemandes (déjà). Une Mercedes W180 (puis W128), certes plus commune, faisait déjà mieux ! Conscients du problème, les motoristes de Crewe réfléchissent à un nouveau moteur pour leur belle limousine : en 1959, un nouveau bloc tout alu de 6,2 litres vient se nicher sous le capot moteur. La puissance réelle reste floue (“une puissance suffisante” dit-on chez Rolls-Royce, mais on parle de 170 chevaux), mais les performances attestent de réels progrès : 183 km/h. Mais plus que la puissance, c’est l’élasticité et le couple qui changent la donne, malgré un poids qui dépasse désormais les 2 tonnes.

De nombreuses versions

Cette même année, la Phantom V est présentée : il s’agit d’une Silver Cloud rallongée encore plus luxueuse et exclusive, si c’était encore possible. Les deux soeurs reçoivent des carrosseries “usine” mais peuvent, grâce à la magie de l’antique châssis séparé, recevoir des carrosseries plus exclusives : cabriolets (enfin, “Drophead coupé”), Sedanca Coupé (comme chez Bentley) ou autres caprices sortant de chez Mulliner, Park Ward ou Hooper. Quand on a de l’argent, pourquoi se priver. Cependant, ceux qui optent pour une carrosserie “classique” se heurtent à un écueil : visuellement, la Silver Cloud II diffère peu de la I et cela, c’est inacceptable. Alors Rolls va restyler son navire amiral en 1963.

Une Silver Cloud Série 2 Cabriolet par Mulliner (en haut) et Drophead Coupé (en bas) avec Youri Gagarine (notez l’immatriculation).

Avec son nouveau regard à double optique, la Silver Cloud III trouve enfin son style, tout en annonçant l’énorme projet dans les cartons de Rolls-Royce, la Silver Shadow, première voiture vraiment moderne sortie de chez Crewe dans l’après-guerre. Grâce à cela, Rolls-Royce aura prolongé la vie de sa Silver Cloud pour atteindre la dizaine (voire plus pour la Phantom V puis VI issue du même châssis et produite jusqu’en… 1991).

Une Silver Cloud Série 3 (avec sa face avant à doubles optiques)

Le luxe à portée de main

La Silver Cloud sera donc un succès commercial pour Rolls-Royce : 2 238 exemplaires pour la première série, 2 417 pour la deuxième et 2 044 pour la troisième. Du côté de la Phantom, la V trouvera 516 clients puis la VI 374 ! Cela paraît peu, mais il faut comparer aux 760 exemplaires de la Silver Dawn. La Silver Shadow, elle, fera rentrer Rolls dans l’ère industrielle et n’entre pas dans la même catégorie.

Sachez que beaucoup de Silver Cloud ont souffert de mauvais traitements lorsque, dans les années 70, on en trouvait pour des bouchées de pain ! Il en reste donc peu, du moins en bon état. Mais elles restent relativement abordables et permettent de toucher du doigt le grand luxe sans en payer toutes les conséquences. Malgré cela, elles restent des Rolls et l’entretien comme les pièces vous coûteront toujours un bras : pensez-y avant de vous lancer !

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