En 1952, l’ingénieur et pilote Donald Healey conclut un accord avec la direction du groupe BMC, propriétaire d’Austin, aboutissant à la création de la marque Austin-Healey. Celle-ci se voit confier l’élaboration de voitures de sport utilisant des composants mécaniques d’origine Austin.

Le contrat d’association entre BMC et Healey avait été prévu pour une durée de vingt années. L’arrêt de production des dernières Austin-Healey (rebaptisées simplement Austin à partir de 1971) coïncide avec la disparition de la marque, en 1972.

Le catalogue Austin-Healey s’est articulé autour de deux modèles de base : la 100, présentée en 1953, et qui deviendra la 3000 en 1959 ; et la Sprite, petit roadster économique apparu en 1958. Du côté des « Big » Healey, c’est la version la plus aboutie, la 3000 Mk III, qui s’avère la plus désirable, sans être pour autant la plus cotée. En revanche, ce sont les premières Sprite, baptisées Frogeye (c’est-à-dire « yeux de grenouille ») qui sont les plus convoitées aujourd’hui.

Après 1972, Donald Healey rejoint la firme Jensen, pour laquelle il crée le cabriolet Jensen-Healey, équipé d’un moteur Lotus. Malheureusement, c’est un échec et la production de l’auto s’arrête en 1976. Bien plus tard, au début du XXIe siècle, BMW, devenu propriétaire du nom d’Austin après la prise de contrôle du groupe Rover, lance l’étude du projet « Warwick » afin de relancer une version modernisée de la « Big » Healey, mais la voiture ne verra pas le jour.

Dans la famille des « Big » Healey, les premières 100 à moteur quatre-cylindres ont vu leur cote augmenter fortement ces dernières années. Il faut compter un minimum de 70 000 euros pour une 100 BN1, et jusqu’à 450 000 euros pour une 100 S. Les cotes sont nettement plus abordables du côté des petites Sprite, se situant dans une fourchette comprise entre 8000 et 20 000 euros.

Les deux grandes familles de modèles Austin-Healey (la "Big" et les Sprite) ont en commun certaines vérifications indispensables, notamment à l'égard de la corrosion. Chaque série présente néanmoins des points de vigilance spécifiques.

• Historique du véhicule : vérifiez que le carnet d’entretien a été dûment rempli et que toutes les interventions ont été réalisées par des ateliers compétents, spécialisés dans les automobiles anglaises. L'idéal est bien sûr de disposer d'un historique documenté depuis la sortie d'usine de la voiture.
• État général et inspections spécifiques : une inspection approfondie par un spécialiste peut s'avérer nécessaire, en particulier pour les modèles les plus anciens, tels que les 100 et 100-Six. Toutefois, compte tenu de l'âge de ces autos, le premier point de préoccupation concerne la corrosion éventuelle de la carrosserie et de certains éléments structurels.
• Coûts d’entretien et de réparation : l'entretien courant n'est pas onéreux pour ces autos (c'est d'autant plus vrai pour les Sprite, dotés d'une mécanique de très grande série, extrêmement simple à entretenir et à réparer). Une réfection mécanique complète peut cependant s'avérer coûteuse, mais une telle éventualité est rare, compte tenu de la solidité mécanique de la plupart des modèles. L'ensemble des pièces détachées est disponible auprès de spécialistes, très nombreux outre-Manche.
• Fiabilité et éléments à risque : si les moteurs sont généralement solides, tel n'est pas le cas du circuit électrique, souvent facétieux sur les voitures anglaises de cette époque. Pour tous les modèles, il est impératif de veiller au bon état du circuit de refroidissement.

En respectant toutes ces précautions, vous vous prémunissez contre les déconvenues éventuelles qui pourraient survenir à la suite d'une décision d'achat trop précipitée.

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