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Alpine A108 : la plus méconnue des Alpine

Maxime Mouliney - 29 juil. 2022

Quand on parle d’Alpine, c’est quasi systématiquement le nom de la mythique berlinette A110 qui revient aux oreilles. Et, bien que la marque ait produit d’autres modèles notables au gré de sa première vie, les néophytes oublient souvent la première berlinette d’Alpine : l’A108, dans sa version Tour de France.

La nouvelle A108 se décline en cabriolet (ici avec Jean-Paul Belmondo au volant)

S’il est de commune mesure de raconter l’histoire d’une marque dans nos articles, la nécessité est moindre dans le cas d’Alpine. De nombreux papiers la relatent déjà bien mieux que je ne saurais le faire en quelques lignes, et elle est, de ce fait, l’une des genèses de marque les plus connues, malgré les faibles quantités d’autos produites. En revanche, peu de monde connaît l’A108. Elle est pourtant le second modèle portant le A fléché, celui qui a permis la naissance de la première gamme d’Alpine : coach, coupé 2+2, cabriolet et, bien sûr, la berlinette.

L’A108 se décline aussi en Coupé Sport (en fait un cabriolet avec un hard top soudé)

Une Alpine à moteur de Dauphine

Créée en 1958 pour adapter les moteurs de la Dauphine sur la base de l’A106, celle qui aurait dû en toute logique s’appeler A109 voit le jour (la Dauphine est le projet 109 chez Renault). Conscient du besoin d’élargir l’offre pour pérenniser sa marque, Jean Rédélé propose directement sa nouvelle Alpine en cabriolet (à phares droits initialement, elle garde un dessin proche de l’A106) et en coach (une A106 à la mécanique de Dauphine). Il en profite pour récupérer une partie de la production, celle du cabriolet, à la suite d’une brouille avec les frères Chappe qui refusent d’adapter le train de l’A106. Le coach reste néanmoins produit par les deux frères, qui n’oublieront pas ce pied de nez quand ils créeront plus tard les CG, avec Gessalin, pour concurrencer les sportives dieppoises.

Le cabriolet A108 sera aussi produit chez FASA, en Espagne

Dès sa commercialisation, l’A108 dispose de 3 moteurs : celui de la Dauphine de base, la version Gordini atteignant 37 chevaux et un moteur réalésé à 904 cm3 atteignant un honorable 53 chevaux, avec une vitesse de pointe située au-delà des 150 km/h, soit plus qu’une fière Citroën DS 19 ! Pour mémoire, la Dauphine Gordini dépasse juste les 120 km/h. Mais il faut bien cela pour justifier un prix deux fois supérieur (sans compter les options de couleur ou de suspension…) ! L’ensemble des motorisations est disponible avec une boîte 3 vitesses ou 4 vitesses en option.

La Berlinette A108 préfigure, avec un moteur de Dauphine, ce que sera l’A110 à mécanique R8

La gamme A108 se développe

1960 marque une année charnière pour le modèle, qui voit l’arrivée d’une nouvelle variante « Coupé Sport ». Il s’agit en fait d’un cabriolet dont le hard-top est « soudé ». L’intérieur est révisé avec une planche de bord revue et l’adoption de deux gros compteurs ronds, plus sportifs mais, surtout, une nouvelle motorisation voit le jour. Cette dernière est une évolution du bloc Gordini, réalésé à son tour pour atteindre 998 cm3 et 70 chevaux ! Attention, on parle là de chevaux SAE (c’est-à-dire sans prendre en compte les accessoires qui pompent de la puissance), tout est bon pour gonfler les chiffres. Toujours est-il qu’avec l’optionnelle boîte 5 à crabots proposée, l’A108 atteint désormais les 170 km/h. Simultanément, le cabriolet adopte une refonte sur sa partie avant, recevant des phares sous globe, lui conférant une bouille beaucoup plus sportive et effilée. On commence à deviner les lignes de la future A110. Le coupé profitera lui aussi de cette nouvelle face avant un an plus tard.



Mais la principale évolution est l’arrivée en compétition d’une berlinette, engagée pour le Tour de France automobile de 1960. Cette dernière utilise le fameux châssis poutre qui fera la gloire d’Alpine jusqu’à la fin de sa première vie. Conscient des limites en tenue de route de ses modèles, et ayant pris ses marques en tant qu’assembleur de ses propres voitures, Rédélé a fait étudier ce nouveau châssis, plus rigide et léger (550 kg !). Il est basé sur une poutre entourée à l’avant et à l’arrière de berceaux pour recevoir les parties mécaniques. Cette solution se verra généralisée sur l’ensemble de la gamme dès 1961.



Les frères Chappe, voyant le client leur échapper, proposent pour sauver leur affaire l’A108 2+2, qui garde cependant les mécaniques de base. Si le dessin est plus maladroit (entre une moitié avant fine et en courbes et un arrière plus anguleux), cette dernière ouvre à Alpine des horizons plus… « familiaux ». Voilà donc la gamme de l’A108 qui se déploie au travers d’une panoplie ambitieuse, avec une image toujours sportive.

Une Tour de France annonciatrice de l’A110

Après cette longue introduction (vous comprenez l’autre raison pour laquelle je n’évoque pas la naissance d’Alpine !), intéressons-nous à la berlinette, nommée Tour de France en raison de sa vocation à la compétition et son apparition lors de la course éponyme, même si l’édition de 1960 se solde par un abandon (le premier bon résultat arrivera en 1962 avec une 8ème place). Si elle ressemble à l’A110 de face, quelques indices de profil permettent de la différencier. D’abord, les chromes sont plus présents et, surtout, les flancs intègrent de légères et élégantes ouvertures pour alimenter le compartiment moteur en air frais. Le passage de roue est prolongé par une ligne qui raccourcit visuellement le porte-à-faux.

L’A108 sera produite chez FASA mais aussi au Brésil, chez Willys, sous le nom d’Interlagos

À l’arrière, les différences sont plus flagrantes : la grande grille permet de laisser s’échapper les calories du moteur, tandis que le capot se voit agrémenté de deux prises d’air supplémentaires terminant par un petit évent qui intègre la signature Alpine. Les feux sont verticaux et repris de la Dauphine, montés renversés sur 2 petits ailerons. Pour moi, cette A108 Tour de France est même plus jolie que les premières A110, trop lisses et fluettes à mon goût. Elle rajoute un brin d’agressivité entre les prises d’air, les chromes, les ailerons et l’arrière tronqué. L’avant est plus doux que celui des A110 à 4 phares, mais les touches chromées ainsi que l’abondance de détails sur l’auto confèrent aussi à la Tour de France un côté plus chic.



La Tour de France arrivera en 1961 au catalogue et y restera jusqu’en 1964, malgré la commercialisation en 1962 de l’A110 basée sur la Renault 8, et reprenant l’ensemble de la gamme. L’A108 marque donc l’histoire d’Alpine pour plusieurs raisons : première berlinette, les débuts du châssis poutre et, surtout, c’est avec elle qu’Alpine entamera sa mutation d’artisan vers le statut de constructeur, en proposant un catalogue complet de voitures plaisir. C’est enfin avec elle qu’Alpine s’internationalisera avec les déclinaisons Willys Interlagos. Et pour convaincre les plus cartésiens, jugez donc l’A108 à travers sa production : 1 500 modèles produits (toutes carrosseries confondues, dont 300 à phares droits, et hors Willys), soit 20 fois plus que l’A106 !

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