Alpine A310 V6 : Cocoricooo !
Classics
Alpine
Coupé
Française

Alpine A310 V6 : Cocoricooo !

Par Paul Clément-Collin - 18/09/2014

Allez savoir pourquoi, je suis plus « venturiste » qu’« alpiniste », sans doute parce que j’aimais le côté petit poucet de Venturi quand à la même époque, Alpine était adossée à Renault, et me semblait une marque mieux établie. Cela n’empêcha pas la marque dieppoise de rendre l’âme en 1995 après un dernier modèle, l’A610.

Pourtant, lorsque je commençais à m’intéresser à l’automobile, c’est à dire assez jeune, Venturi n’était encore qu’un projet dans la tête d’un ingénieur et d’un designer de chez Heuliez. En cette période où pour moi l’automobile se vivait comme un match de foot (et je fus traumatisé par France-RFA en 1982), Alpine me semblait, avec son A310 V6, la réponse française à Porsche. C’est d’ailleurs ce qui se disait à l’époque : celle qui était dans le collimateur, c’était la 911.

En réalité, je ne suis pas sûr que les deux modèles fussent vraiment en concurrence. On n’achetait pas une Alpine comme on achetait une Porsche. Cependant, il est vrai qu’avec l’A310, Jean Rédélé, le fondateur de la marque avait dans l’idée de proposer autre chose que sa Berlinette très typée course. Avec l’A310, il visait le marché du grand tourisme, en proposant une 2+2 plus grande et plus confortable. Parue en 1971 avec un 4 cylindres de R16 TS porté à 125 ch, elle deviendra A310 V6 en 1976 en adoptant le fameux PRV développant dans cette configuration 150 ch pour une cylindrée de 2,7 litres.

Avec ce V6, l’A310 atteignait enfin le standing qu’elle voulait avoir. C’est en tout cas ce modèle qui m’a marqué quand j’étais petit. C’était aussi une voiture que l’on pouvait voir sur l’autoroute dans son bleu Gendarmerie, puisqu’elle équipa les brigades rapides d’intervention de la Gendarmerie Nationale à l’époque (lire aussi : Les véhicules de la BRI). Peu au fait de technique, et dans l’incapacité de comparer, je me disais que si les gendarmes l’utilisaient, c’est que c’était la meilleure. Cocorico !

Je ne connaissais pas non plus à l’époque l’histoire de ce V6 PRV et de ses débuts cahotiques : pour moi, l’A310 V6 c’était la voiture de sport française par excellence. Peu importe que le moteur ne soit pas un monstre de puissance ni de rendement, du moment qu’elle défendait fièrement la place de la France dans la bataille mondiale de l’automobile. Et puis il était à l’arrière.

Avec le recul, je trouve le look de l’A310 V6 assez tourmenté, avec son nez fin et son « gros cul ». En outre, en adoptant le V6, elle perdra la silhouette plutôt réussie de la 4 cylindres, sa façade de phares à la « Michel Vaillant », pour gagner une certaine lourdeur et des appendices plutôt disgracieux. Mais à l’époque, je n’en avais cure. C’était ma championne.

Sa vraie qualité, et je ne le savais pas tout môme, c’était sa légèreté (980 kg), qui la classait plus dans la catégorie Lotus que dans la catégorie Porsche. Mais bon, l’anglophilie de ma famille m’empêchait de voir l’anglaise comme l’ennemi… Et puis Séville 82 quoi ! Donc l’ennemi c’était forcément une allemande.

La 310 V6 sera produite de 1976 à 1984, à 9269 exemplaires, soit plus de 1000 ex par an. Pas si mal je trouve. Surtout, elle reste relativement accessible si l’on compare aux prix délirants de la Berlinette qui ne réveille pas chez moi autant de souvenir. On trouve des A310 V6 à des tarifs raisonnables, et toujours plus accessibles que ceux d’une Porsche de la même époque. Souvenez-vous, Séville 82 !!! Allez la France.

Paul Clément-Collin

Paul Clément-Collin

Paul Clément-Collin est une figure reconnue du journalisme automobile français. Fondateur du site culte Boîtier Rouge, sacré meilleur blog auto aux Golden Blog Awards 2014 et cité parmi les médias auto les plus influents par Teads/eBuzzing et l’étude Scanblog Advent, il a ensuite été rédacteur en chef de CarJager et collaborateur de Top Gear Magazine France. Journaliste indépendant, spécialiste des voitures oubliées, rares, iconiques ou mal-aimées, il cultive une écriture passionnée et documentée, mêlant culture auto, design, histoire et anecdotes authentiques, et intervient également sur des événements majeurs comme le Mondial de l’Auto.

Autos similaires en vente

ALPINE A110 1600 S Groupe 4 1971 occasion
ALPINE A110 1600 S Groupe 4 1971 occasion
ALPINE A110 1600 S Groupe 4 1971 occasion
ALPINE A110 1600 S Groupe 4 1971 occasion
ALPINE A110 1600 S Groupe 4 1971 occasion
ALPINE A110 1600 Sc 1974 occasion
ALPINE A110 1600 Sc 1974 occasion
ALPINE A110 1600 Sc 1974 occasion
ALPINE A110 1600 Sc 1974 occasion
ALPINE A110 1600 Sc 1974 occasion
ALPINE A110 1600 S 1969 occasion
ALPINE A110 1600 S 1969 occasion
ALPINE A110 1600 S 1969 occasion
ALPINE A110 1600 S 1969 occasion
ALPINE A110 1600 S 1969 occasion
ALPINE A110 1600 S 1970 occasion
ALPINE A110 1600 S 1970 occasion
ALPINE A110 1600 S 1970 occasion
ALPINE A110 1600 S 1970 occasion
ALPINE A110 1600 S 1970 occasion

Carjager vous recommande

Alpine-A108-01.jpeg
Carjager / 12 nov. 2025

Alpine A108 : la plus méconnue des Alpine

Quand on parle d’Alpine, c’est quasi systématiquement le nom de la mythique berlinette A110 qui revient aux oreilles. Et, bien que la marque ait produit d’autres modèles notables au gré de sa première vie, les néophytes oublient souvent la première berlinette d’Alpine : l’A108, dans sa version Tour de France.
A108
Alpine
Classic
Alpine-A110-1600-S-08.jpeg
Paul Clément-Collin / 12 nov. 2025

Alpine A110 Berlinette : une certaine idée de la France

L’industrie automobile française a produit quelques modèles mythiques depuis l’après-guerre, mais l’Alpine A110 a une place à part dans ce panthéon français. Est-ce dû à sa ligne, à son palmarès sportif, à son image artisanale ou bien aux 3 à la fois ? Une chose est sure, elle a marqué plusieurs générations différentes au point de donner naissance, lors de la renaissance, à une A110 nouvelle génération (lire à ce sujet notre essai). Retour sur l’histoire de cette petite sportive française pas comme les autres.
A110
Alpine
Berlinette
A310-03.jpeg
Paul Clément-Collin / 12 nov. 2025

Alpine A310 4 cylindres : celle qu’on adore détester, à tort !

Ne cherchez plus ! La plus belle voiture des années 70, c’était bien elle ! L’Alpine A310, sortie en 1971, était une merveille de design : un chef d’oeuvre qui sera malheureusement dénaturé avec le passage au V6 en 1976 (lire aussi : Alpine A310 V6). J’ai lu tout et n’importe quoi sur cette voiture : le début du déclin d’Alpine ? Allons, voyons, cette hypothèse ne tient pas à l’examen des chiffres : la Berlinette (1962-1976) s’est vendue à 7176 exemplaires (soit 448 ex par an en moyenne), l’A310 (en 4 et 6 cylindres, 1971-1985) à 11 484 ex (soit 717 ex par an de moyenne) et la V6 Turbo « GTA » (1985-1991, lire aussi : Alpine GTA) à 6494 ex (soit 928 ex par an)… Le vrai déclin intervient en fait avec l’A610 à partir de 1991 (lire aussi : Alpine A610). Alors ? Que reproche-t-on vraiment à cette A310 ?
4 Cylindres
A310
Alpine
T520-021.jpeg
Paul Clément-Collin / 12 nov. 2025

Renault Trucks T520 High Edition - Team Alpine : puissance et exclusivité

Alpine semble avoir réussi son coup : après avoir pré-vendu les 1955 exemplaires de la Première Edition (voir l’essai : A110, l’essai), la marque voit plus loin et a présenté à Genève ses versions de série, la Pure et la Légende (lire aussi : A110 Pure et Légende). Mais avec de tels chiffres de vente, difficile de réellement parler d’exclusivité. Pour cela, il faudra peut-être passer à un autre modèle d’Alpine. Avec 99 exemplaires seulement, en série limitée, le Renault Trucks T520 High Edition – Team Alpine est à coup sûr beaucoup plus rare qu’une « banale » berlinette 2018.
A110
Trucks
Volvo
dsc5103_11.jpeg
Paul Clément-Collin / 12 nov. 2025

Alpine Classique 2017 : ski, bagnole, vintage, le cocktail gagnant !

L’avantage d’être le fondateur et le rédacteur en chef auto-proclamé d’un site comme Boîtier Rouge, c’est qu’on peut objectivement faire ce que l’on veut, du moment que cela reste dans l’idée qu’on s’en fait, et que l’on pense que cela peut intéresser le lecteur. Et lorsque mon ami Igor Bietry, qui nous régale de ses « balades d’Igor » sur Motors TV, me propose de parler d’un événement décalé, bah, j’avoue, je tends l’oreille… Et sur ce coup là, je n’avais pas tort.
4cv
Berline
Berlinette
Interlagos-05.jpeg
Paul Clément-Collin / 12 nov. 2025

Willys Interlagos : une Alpine au pays de la Samba !

Je vous avais déjà parlé rapidement de quelques Alpine A108 ou A110 fabriquées à l’étranger (lire : Les cousines étrangères de la Berlinette, Dinalpin A110 et Bulgaralpine), il était donc temps pour moi de vous parler plus en détail de la version brésilienne de l’A108, répondant au doux nom de Willys-Overland Interlagos (du nom du fameux circuit brésilien).
Alpine
Classic
Française
A106-01.jpeg
Carjager / 12 nov. 2025

Alpine A106 : la matrice !

Comme l’histoire de l’A106 a déjà été largement évoquées dans le colonnes de Boîtier Rouge, cet article sera court, mais il aura au moins le mérite de réunir en son sein l’ensemble des liens permettant d’y voir clair dans l’histoire d’Alpine et de sa genèse ! Car si j’admire Jean Rédélé pour sa passion, son obstination à créer sa marque, et sa capacité à la faire perdurer, même si pour cela il fallut le soutien de Renault, notamment capitalistique, force est de constater que les débuts de la marque ne lui doivent que son génie commercial !
A106
Alpine
Française
Parking-Redele-01-POA-1.jpg
Carjager / 12 nov. 2025

Grand Garage de la rue Forest : le vrai berceau d'Alpine

J’ai quitté Paris en 2006, pris d’une envie d’air frais et de grand large, et alors que Jean Rédélé, fondateur d’Alpine, était encore de ce monde. Depuis, il nous a quitté (2007), et je me suis aperçu que, peut-être, je l’avais déjà croisé. A cette époque, et depuis le début de ma vie professionnelle (ou presque), j’habitais dans le bas de la rue Caulaincourt, et je promenais mon chien selon deux itinéraires : le dimanche, je profitais de la vie de la rue Lepic et de la rue des Abesses, prenant parfois un verre de blanc avec Michou, ou croisant Didier Bourdon et son cocker, que mon épagneul adorait (amour non réciproque) ; mais les autres jours, je préférais le calme de la rue Forest, de la rue Caron et du passage de Clichy. Nous faisions tous les deux le tour d’un grand parking, dont l’entrée ne payait pas de mine rue Forest mais dont on devinait la taille monumentale en faisant le trajet évoqué plus haut. En passant par derrière, notamment rue Caron, on s’apercevait bien qu’il s’agissait d’un bâtiment gigantesque, édifié à des époques sans doute plus fastes ! Mon chien aimait en tout cas pisser à l’entrée, après m’être acheté des cigarettes au tabac tenu par des chinois quelques mètres avant… Un rituel pour nous deux : si j’avais su !
Alpine
Française

Vendre avec CarJager ?

Voir toutes nos offres de vente