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Citroën CX phase 2 : deux rétros en héritage (1985-2004)

Nicolas Fourny - 6 févr. 2024

« Ces accessoires conçus et dessinés pour une grande routière généraliste ont poursuivi leur improbable destinée en accompagnant des voitures aussi différentes qu’inattendues »

On le sait, la carrière de la CX a été anormalement longue – davantage en raison de contraintes budgétaires que d’une stratégie délibérée. Apparue tardivement dans l’histoire du modèle, sa seconde phase a été la moins produite de la série et, près de quarante ans après son apparition, son design continue de diviser les amateurs. Les puristes préfèrent en effet le style originel et plus dépouillé de la CX originelle, mais la « phase 2 » (dont certains détails esthétiques n’ont pas forcément bien vieilli, il est vrai) présente toutefois une particularité méconnue : ses rétroviseurs extérieurs ont fait école, survivant de longues années à celle qui les inaugura ! Ainsi, ces accessoires conçus et dessinés pour une grande routière généraliste ont-ils poursuivi leur improbable destinée en accompagnant des voitures aussi différentes qu’inattendues, dont voici le catalogue…

Le restylage de la vieille dame

Au début de l’été 1985, Citroën présente la CX « série 2 ». À ce moment-là, l’auto est déjà âgée de dix ans, ce qui signifie que, dans le cadre d’un cycle de vie usuel, elle aurait déjà dû être remplacée. Toutefois, depuis sa naissance en août 1974, la firme aux chevrons a connu une destinée pour le moins mouvementée. De fait, la prise de contrôle par Peugeot a engendré une douloureuse remise à plat de toute la stratégie de l’ex-quai de Javel et, dans un contexte marqué à la fois par un vieillissement préoccupant de la gamme et par deux chocs pétroliers successifs, les études relatives à la succession de la CX n’étaient pas prioritaires ; elles n’ont véritablement débuté qu’en 1984, après le lancement de la BX – vitale pour Citroën – et la mise en chantier de l’AX. Le restylage de la CX n’a qu’un but : il s’agit de maintenir le modèle à flot en lui permettant de résister, autant que faire se peut, à des rivales bien plus jeunes, telles la Renault 25, l’Audi 100 « C3 » ou la Mercedes W124, en attendant que se concrétise le projet « Y30 » (la future XM). Comme on s’en doute, le budget alloué à l’opération n’est pas stratosphérique mais Citroën a tout de même entièrement revisité l’habitacle, avec notamment un meuble de bord inédit. En revanche, à l’extérieur, les stylistes ont soigneusement veillé à ne modifier aucune pièce de tôlerie, tablant essentiellement sur les imposants boucliers réalisés en matériaux composites pour rajeunir à peu de frais la physionomie de l’auto. Et puis, bien sûr, il y a les nouveaux rétroviseurs…

Au commencement était Éole

Évidemment, au beau milieu de cette orgie de plastique, les designers ne pouvaient décemment pas conserver les charmants rétroviseurs chromés de la CX première série. Et, il faut en convenir, ils ne se sont pas loupés : les nouveaux rétroviseurs de la grande Citroën constituent sans doute l’aspect le plus réussi du restylage. Ce sont tout simplement de belles pièces, des objets façonnés par le vent, que l’on retrouvera très opportunément sur le concept car Éole exposé au Salon de Genève 1986 et dont l’étude aérodynamique a manifestement fait l’objet de beaucoup de soins. Leur modernité ne fait aucun doute – à tel point d’ailleurs qu’ils semblent en décalage avec la ligne de la voiture qui, en revanche, a vieilli à certains égards – mais leurs concepteurs sont sans doute loin d’imaginer que leur création sera encore utilisée près de vingt ans plus tard ! Car, contre toute attente, les rétros de la CX ne sont pas morts avec elle en 1991…

La récupération est un art

C’est bien connu, les artisans et petits constructeurs ont souvent recours à des éléments de grande série de nature et d’origine très diverses pour équiper leurs créations. Il peut s’agir de composants essentiels, comme les moteurs, les boîtes de vitesses ou les liaisons au sol, ou bien secondaires, tels que les pièces d’accastillage et les accessoires. L’intérêt de la démarche saute aux yeux : pour une firme aux moyens modestes, il est évidemment moins onéreux de se procurer des pièces pré-existantes plutôt que de développer des composants inédits. Or, la plupart de ces petits constructeurs se consacrent à la production de voitures de sport ou de grand tourisme, et il arrive fréquemment que l’on retrouve, sur des sportives au blason parfois réputé, des optiques, des poignées de portière ou des commodos issus de la grande série et, le plus souvent, destinés au préalable à des automobiles bien plus populaires. Ainsi, la Lotus Esprit de seconde génération, modernisée en 1987 par les soins du styliste Peter Stevens, fut le premier modèle « marginal » équipé des rétroviseurs de notre vaillante CX, qu’elle conserva jusqu’à sa disparition en 2004 ; sa sœur de gamme, l’Excel, fit de même de 1989 à 1992. À la même époque, Aston Martin se décida enfin à envoyer son AM V8 à la retraite et la nouvelle Virage, présentée au Salon de Birmingham en 1988, s’en dota elle aussi – et, par la suite, la plus accessible DB7 de 1994 fit de même !

 

De la XJ220 au Spider Renault Sport

Toujours outre-Manche, TVR se jeta sur les rétroviseurs de la voiture française comme la vérole sur le bas-clergé et en fit un usage immodéré, puisqu’on les retrouva sur les Griffith, Chimaera, S3 et S4. De son côté, et de façon plus confidentielle, la petite officine Marcos y eut elle aussi recours pour ses Mantis et Mantara. Mais c’est bien entendu sur la fantasmatique Jaguar XJ220 que le travail des designers Citroën fut célébré avec le plus d’éclat, la caractérielle mais attachante supercar de Browns Lane ayant revendiqué, pour un temps, le titre envié de voiture la plus rapide du monde ! Il faut reconnaître que les rétroviseurs issus de la CX lui vont admirablement bien – on pourrait aisément croire qu’ils ont été conçus pour elle… De ce côté-ci du Channel, en revanche, l’engouement aura été moindre ; il est vrai que la stupidité chronique de la réglementation française a admirablement réussi à décourager bien des artisans… Cela rend d’autant plus méritoires les tentatives de Venturi (les vraies…), puis de Méga qui, avec l’extraordinaire Track puis le prototype Monte Carlo, choisirent à leur tour d’assurer la rétrovision extérieure de leurs autos à l’aide des mêmes pièces. Et puis, en 1995, quand Renault Sport dévoila son Spider, les connaisseurs purent reconnaître une fois encore les éternels rétros Citroën perchés sur les portières en élytre d’un engin qui aurait dû s’appeler Alpine… clin d’œil involontaire, sans doute, aux dernières A110, qui étaient nanties de clignotants issus de la Dyane !





Texte : Nicolas Fourny

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