Classic PORSCHE for sale

En premier lieu – et comme pour l’acquisition de n’importe quelle automobile, quel que soit son âge –, il convient de contrôler attentivement la situation administrative du véhicule. La carte grise est-elle en règle ? La voiture ne fait-elle l’objet d’aucune opposition administrative ? S’il s’agit d’une importation, la TVA a-t-elle été acquittée et le vendeur est-il en mesure de produire le quitus fiscal ? N’hésitez pas à consulter les sites spécialisés, tels qu’Histovec par exemple, afin de retracer le parcours de l’auto.

Il vous faut également prêter une attention particulière à l’état du véhicule. Celui-ci doit bien entendu correspondre au descriptif établi par le vendeur et, si des modifications techniques et/ou esthétiques sont intervenues – par exemple une préparation moteur ou une peinture différente de l’origine –, elles doivent impérativement être mentionnées. Si vous en avez la possibilité, disposez l’auto sur un pont afin de pouvoir en examiner les soubassements tout à loisir, idéalement en vous faisant accompagner par un expert ou un bon connaisseur du modèle. La présence d’un dossier d’entretien digne de ce nom (carnet mais surtout factures) constitue également un aspect essentiel, car il permet de se représenter la qualité et la fréquence des soins apportés à la voiture.

Dans le même esprit, à partir des Boxster 986 et des 911 Typ 996, les centres Porsche peuvent vous délivrer un rapport Piwis, lequel comporte le compteur horaire du véhicule – ce qui est utile pour vérifier la cohérence du kilométrage annoncé – ainsi qu’une détection des plages de surrégime éventuellement survenues durant la vie de la voiture. Porsche France peut également vous fournir un certificat d’authenticité et/ou un certificat de conformité au type usine.

Enfin, un essai routier (d’une vingtaine de kilomètres idéalement) s’impose, même si vous ne pourrez évidemment pas pousser l’auto au maximum de ses performances. C’est le moment d’évaluer le comportement routier du véhicule, les réactions et les bruits émis par le moteur et la transmission, le bon fonctionnement de l’ensemble des équipements et accessoires.

Si l’on se focalise sur les dix dernières années, les gammes 911 et Boxster/Cayman recèlent plusieurs modèles de pointe et séries limitées susceptibles d’être d’ores et déjà considérés comme d’authentiques collectors. L’on songe par exemple aux Boxster 981 Spyder de 2015, aux Cayman 718 GT4 RS, aux 991 R, aux 991 GT2 RS ou bien encore aux 992 Dakar. Ces voitures, parfois produites en petit nombre, comme les 991 Speedster ou les 992 Sport Classic, sont dès à présent préservées par des connaisseurs avertis et il ne fait aucun doute que ces variantes d’exception seront les plus convoitées dans les années qui viennent.

En l’espèce, tout dépend de l’âge du véhicule. Les Porsche âgées de quinze ans et plus ne sont pas concernées par le nouveau malus affectant les véhicules d’occasion – lequel sera mis en place à partir du 1er janvier 2026 pour les véhicules immatriculés en France. En revanche, les modèles considérés comme des voitures de collection peuvent, dans certaines conditions, être impactés par la taxe sur les plus-values (pour en savoir plus, nous vous conseillons la lecture de notre article détaillé). Attention, par ailleurs, si vous envisagez d’importer une Porsche d’Allemagne, pays dans lequel l’offre est certes abondante : ces voitures sont impactées par un malus spécifique, pouvant aller jusqu’à 15 000 euros.

Dès l’abord, la réputation de Porsche ne s’est pas construite uniquement sur la notion de performance, mais aussi en raison de la qualité de fabrication et de la fiabilité des modèles de la marque – vertus avérées dès les premières 356. Ces caractéristiques ont perduré jusqu’à nos jours et la plupart des Porsche, si elles sont entretenues correctement, témoignent d’une robustesse et d’une longévité supérieures à celles d’autres sportives italiennes ou britanniques (nous ne citerons pas de noms…), voire même à un grand nombre de modèles généralistes. La qualité de l’ingénierie Porsche – la firme a créé en 1971 son propre bureau d’études, si réputé que d’autres marques font fréquemment appel à ses services – et la capacité d’innovation du constructeur, s’appuyant sur des décennies d’expérience et de créativité, sont unanimement reconnues et constituent indéniablement l’une de ses spécificités.

Comme pour toute automobile de collection, le marché obéit à des tendances souvent subjectives, fondées sur des tendances souvent passagères. Ainsi, il est par exemple intéressant de constater qu’il y a une quarantaine d’années, toute la presse spécialisée considérait que la Porsche 911 Carrera 3.2 était surclassée, dans tous les domaines, par la 944 Turbo. Pourtant, de nos jours, la Carrera cote deux fois plus que la 944 ! La légende Porsche est aujourd’hui encore indissociable de la 911, seule sportive à moteur arrière encore en production – même si elle ne représente plus que 15 % des volumes de la marque. L’intérêt historique joue également un rôle non négligeable dans la cote d’une Porsche : la 996, première 911 à refroidissement liquide – ce qui lui a valu bon nombre de critiques –, cote ainsi sensiblement moins que sa devancière, la 993, à l’inverse sanctifiée car étant la dernière génération refroidie par air. Bien sûr, des aspects plus rationnels peuvent également intervenir : les premières 997, réputées moins fiables, sont ainsi moins convoitées que la phase 2 du modèle. En outre, la rareté de certaines versions (964 Speedster, 993 GT, 997 Sport Classic par exemple) correspond toujours à une forte demande et donc à des cotes élevées. La notion de matching numbers (ce qui signifie que l’auto que vous convoitez possède son moteur et sa boîte d’origine) est également cruciale, de même, d’une manière générale, que la conformité à l’origine du modèle concerné. Enfin, la conjoncture économique peut semblablement impacter le marché : on a ainsi assisté, ces trois dernières années, à une baisse de la cote de certains modèles en raison de l’attentisme d’une grande partie des collectionneurs.

Comme on pouvait s’y attendre, c’est la 911 qui se taille la part du lion à cet égard. L’exceptionnelle longévité du modèle – présent au catalogue de la marque depuis 61 ans ! –, ses nombreuses variantes devenues mythiques pour certaines (Carrera RS 1973 ou 930 par exemple), son impressionnant palmarès en compétition et l’étendue de sa gamme lui permettent de répondre aux attentes d’un très grand nombre de collectionneurs. Les esthètes sont séduits par la légende vivante qu’incarne la 911, les amateurs de pilotage recherchent avant tout la polyvalence d’un engin aussi à l’aise sur la route de tous les jours que sur les circuits le week-end, tandis que les puristes invétérés ne jurent que par le flat six, obligatoirement implanté en porte-à-faux arrière. Ce phénomène, unique en collection, ne doit toutefois pas faire oublier d’autres Porsche tout autant dignes d’intérêt ; si les 356 conservent leurs adeptes, les « PMA » (Porsche à moteur avant) – 924, 944, 968, 928 – connaissent un certain retour en grâce auprès des amateurs de youngtimers.