Bugatti EB118 : en attendant Bentley !
SPORTS CARS
BUGATTI
COUPÉ
FRANÇAISE

Bugatti EB118 : en attendant Bentley !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 09/06/2015

Chez Bugatti, on aime accélérer à fond les ballons, puis freiner comme un fou pour se rabattre ensuite sur l’aire d’autoroute et pique-niquer longtemps. C’est un peu ce qui s’est passé entre 1995, date de la faillite de Romano Artioli (lire aussi: Bugatti), et 2005, date de présentation de la Veyron. En jetant un œil sur le site Bugatti, on a l’impression d’une histoire fluide et totalement contrôlée, alors qu’en réalité, un grand virage stratégique s’est opéré pour donner naissance à une approche totalement différente de celle initiée au départ.

Revenons quelques années en arrière : après avoir lancé l’EB110, qui devait son nom aux 110 ans qu’auraient eu Ettore Bugatti à sa sortie (et avoir contribué à l’essor des supercars dans les années 90), Bugatti présente en 1993 une berline digne d’une Royale, la Bugatti EB112 (qui reprend le même principe de numérotation, 112 ans après la naissance d’Ettore). Cette voiture baroque est certes controversée, mais elle excelle dans l’art de l’évocation sans rentrer dans le néo-rétro qui fera fureur quelques années après avec les Volkswagen New Beetle, Mini ou autres Fiat 500. Elle sera d’ailleurs élue meilleur design de l’année au Japon en 1993.

Lorsqu’en 1998 le groupe VAG (aujourd’hui Volkswagen Group), sous la houlette de son flamboyant président Ferdinand Piëch, rachète les droits sur la marque française, on sent les allemands séduits pas cette immense berline à moteur V12 ultra luxueuse. C’est donc dans cette direction que vont s’orienter les premiers travaux du Bugatti nouveau.

Si la première Bugatti de l’ère VW ne sortira réellement qu’en 2005, les premiers projets seront présentés à la vitesse de l’éclair, et quelques mois après le rachat de la marque, c’est au salon de Paris 1998 qu’est présentée l’EB118. Giugiaro, qui est en charge du design, reste dans la même veine que l’EB112, tout en acérant un peu plus le dessin. Il s’agit désormais d’un coupé 4 places, présenté dans une livrée bleue « France » (Bugatti est alors en passe de retrouver le sol français et sa terre alsacienne de Molsheim, puisque VW rachètera la maison de Bugatti en 1999 pour y construire son usine), et surtout doté d’une pièce d’orfèvrerie à l’époque : un moteur inédit à l’architecure étonnante, en W et à 18 cylindres, développant 555 chevaux pour 6 litres ¼. Il sera repeint par la suite avec une couleur prune, qui lui va un peu mieux (il n’y a donc qu’un seul exemplaire malgré deux teintes différentes).

A cet instant, Piëch a bien conscience qu’il ne gagnera jamais d’argent avec Bugatti, et veut en faire une vitrine du savoir-faire technique du groupe Volkswagen. Rien de tel qu’un moteur incroyable pour cela. Le tout associé à une transmission intégrale, et à un luxe inouï mais iconoclaste à l’intérieur. En 1999, VW enfonce le clou en présentant la déclinaison berline de l’EB118, dénommée EB218 ! A cette époque, tout indique que Bugatti cherche à supplanter Rolls Royce au Panthéon des voitures de luxe performantes.

1998 Bugatti EB118 Concept; top car design rating and specifications

Cette frénésie de concepts pour Bugatti dans le domaine de la voiture de luxe et du grand coupé 4 places de prestige n’est pas anodine. A la même époque en effet, Volkswagen et BMW bataillent pour acquérir les droits des marques Rolls Royce et Bentley, le premier ayant réussi à racheter l’outillages et une partie des droits au groupe Vickers après avoir surenchéri sur le second qui, malicieusement, négocia alors avec le motoriste aéronautique Rolls Royce, propriétaire du nom et du logo, les droits sur la marque au double R (lire aussi : la bataille d’Angleterre). L’issue incertaine de la bataille juridico-financière entre les deux constructeurs allemands explique que VW ait protégé ses arrière en montrant au monde sa capacité à réaliser des voitures de luxe (et en se tenant prêt s’il devait jeter l’éponge pour la reprise des marques anglaises).

En 1999, un accord sera finalement trouvé. VW continuerait à fabriquer des Bentley et des Rolls (à moteur BMW) jusqu’en 2002, date à laquelle BMW récupérerait les droits sur Rolls. Dès lors, VW, sûr de construire des Rolls quelques années et de continuer à fabriquer des Bentley, n’avait plus d’intérêt à faire de Bugatti une marque de grand luxe « traditionnelle ». Les projets 118 et 218 restèrent donc des exemplaires uniques, et la marque française put enfin se réorienter vers la sportive de grand luxe, initiée par la 18/3 Chiron et qui aboutira à la Veyron que nous connaissons. Il faudra 6 ans pour que le projet aboutisse enfin.

Si le concept d’un coupé et d’une berline de grand luxe n’aboutira pas, il aura permit de valider l’architecture de nouveaux moteurs haut de gamme siglées VW : un W16 que l’on retrouvera dans la Veyron, et un W12 que l’on retrouvera lui sous le capot des Audi A8 et VW Phaeton.

Autos similaires en vente

Stock CarJager
Porsche 911 991.2 Carrera 4 Gts 0
Porsche 911 991.2 Carrera 4 Gts 1
Porsche 911 991.2 Carrera 4 Gts 2
Porsche 911 991.2 Carrera 4 Gts 3
Porsche 911 991.2 Carrera 4 Gts 4
2019 / Automatique / 43 990 km
134 990 €
Stock CarJager
Porsche 911 997.2 Carrera 4s Pdk 0
Porsche 911 997.2 Carrera 4s Pdk 1
Porsche 911 997.2 Carrera 4s Pdk 2
Porsche 911 997.2 Carrera 4s Pdk 3
Porsche 911 997.2 Carrera 4s Pdk 4
2010 / Automatique / 87 800 km
78 990 €
Stock CarJager
Porsche 911 997.2 Turbo S 0
Porsche 911 997.2 Turbo S 1
Porsche 911 997.2 Turbo S 2
Porsche 911 997.2 Turbo S 3
Porsche 911 997.2 Turbo S 4
2010 / Automatique / 76 800 km
114 900 €
Jaguar Xj8 3.2 X308 0
Jaguar Xj8 3.2 X308 1
Jaguar Xj8 3.2 X308 2
Jaguar Xj8 3.2 X308 3
Jaguar Xj8 3.2 X308 4
1998 / Automatique / 114 400 km
Enchère terminée

Carjager vous recommande

Bugatti Type 37 : 4 cylindres de compétition
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 02 août 2022

Bugatti Type 37 : 4 cylindres de compétition

Pour beaucoup, une Bugatti se doit de posséder un 8 cylindres. C’est pourtant oublier les débuts de la marque, la fameuse Type 13 (surnommée Brescia) et son 4 cylindres. Bien entendu, la Type 35 a marqué les esprits, tant par sa ligne que par son moteur, mais sa version Type 37, moins puissante mais plus légère, révèle tout son intérêt pour qui sait la regarder autrement. Avec deux fois moins de cylindres, la Type 37 se distinguera en compétition mais aussi commercialement : il s’agit donc d’une voiture à redécouvrir, loin de l’image d’une « sous 35 » qu’elle véhicule parfois.
BUGATTI
CLASSICS
COMPÉTITION
Dauer EB110 S : la plus rare et la plus performante des Bugatti EB110
Paul Clément-Collin / 29 juil. 2022

Dauer EB110 S : la plus rare et la plus performante des Bugatti EB110

La Bugatti EB110 est un véhicule rare. Seuls 139 exemplaires ont été contruits entre 1992 et 1995 (lire aussi : Bugatti EB110). Mais il y a encore plus rare : une Dauer EB110 S. N’allez pas croire qu’il s’agit d’un tuning sur la base de la belle italienne. Au contraire, les Dauer sont assez fidèles au dessin originales malgré quelques différences mineures. Et il s’agit des plus performantes EB110 jamais construites. Voici leur histoire.
BUGATTI
FRANÇAISE
SPORTS CARS
Quelle est la nationalité de Bugatti ?
CLÉMENT-COLLIN / 28 juil. 2022

Quelle est la nationalité de Bugatti ?

S’il est un débat qui anime aujourd’hui le petit monde de l’automobile, c’est bien la « nationalité » de la marque Bugatti…Allemande pour les uns, italienne pour d’autres, française pour la plupart. Voilà une question épineuse à laquelle je vais essayer de répondre.
ALLEMANDE
BUGATTI
FRANÇAISE
Bugatti EB110 "Le Mans" : la tentation de la compétition
13 déc. 2018

Bugatti EB110 "Le Mans" : la tentation de la compétition

Certains se passionnent pour la Bugatti Veyron ou la Chiron mais d’autres (dont je fais partie) préfèrent la précédente renaissance de la marque, pendant sa période italienne à Campogalliano et la fabuleuse EB110. Les années 90 furent des années “supercars” avec le lancement d’une multitude de voitures plus performantes les unes que les autres, de la Jaguar XJ220 à la McLaren F1, en passant par la Venturi 400 GT et ses dérivés. Toutes tentèrent de briller en compétition, particulièrement aux 24 heures du Mans. L’EB110 elle-aussi eut droit de se frotter aux meilleures dans l’épreuve mancelle, à l’initiative de quelques passionnés.
BUGATTI
ITALIENNE
Bugatti Veyron 16.4 Coupé : la renaissance de Bugatti
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 21 sept. 2018

Bugatti Veyron 16.4 Coupé : la renaissance de Bugatti

La Bugatti Veyron est une voiture si superlative qu’il est difficile d’avoir un avis objectif. Première voiture de l’ère Volkswagen, défi technologique, prix stratosphérique, design discutable, on aime autant l’admirer que la détester. Il faut dire qu’elle représente à elle seule la toute puissance du Groupe Volkswagen des années 2000, seul groupe à pouvoir se permettre de reconstruire une marque sans objectif de rentabilité. La Bugatti Veyron est une vitrine technologique, une publicité ambulante et c’est peut-être ce qui explique l’ambiguïté des sentiments qu’elle procure encore aujourd’hui.
BUGATTI
COUPÉ
FRANÇAISE
Campogalliano : la démesure selon Bugatti !
18 mai 2016

Campogalliano : la démesure selon Bugatti !

Le 15 septembre 1990, la flamboyante usine Bugatti était inaugurée avec faste, laissant croire à un futur radieux pour la marque devenue italienne, mais qui avait tenu à maintenir le lien avec « l’héritage » français en organisant la parade d’anciennes Bug’ et d’un flambeau (à la manière des jeux olympiques) de Molsheim, en Alsace, à Campogalliano, près de Modène. Le nom de Bugatti revenait enfin en terre italienne, 88 ans après qu’Ettore ait quitté sa mère patrie pour s’installer en France. Juste retour des choses pour les Italiens, hérésie pour les Français (lire aussi: La vraie nationalité de Bugatti).
BUGATTI
ITALIENNE
Bugatti EB110 : "la meilleure d'entre toutes" ?
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 12 mai 2016

Bugatti EB110 : "la meilleure d'entre toutes" ?

Il existe au moins un mystère automobile pour moi : la Bugatti EB110 ! Comment un parpaing posé sur un autre parpaing, taillé ensuite à la serpe avec autant de grâce qu’un boucher face à l’entrecôte, peut-elle dégager autant de sex-appeal ? Peut-être justement parce qu’on aime l’entrecôte malgré son aspect brut et saignant … et qu’en y réfléchissant, le travail du boucher est en fait un travail d’orfèvre.
BUGATTI
COUPÉ
ITALIENNE
Bugatti Type 101 : la dernière des vraies Bug' !
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 20 mars 2016

Bugatti Type 101 : la dernière des vraies Bug' !

Pour beaucoup, les Bugatti, les vraies j’entends, sont celles d’avant-guerre. Ni l’EB110 de Romano Artioli (lire aussi : Bugatti EB110 et EB112), ni la Veyron ou la Chiron de l’ère Volkswagen ne trouvent grâce aux yeux des amateurs de la marque française fondée par Ettore Bugatti en 1909 à Molsheim. Pourtant, Bugatti, malgré la mort de Jean Bugatti en 1939 et celle d’Ettore en 1947, l’entreprise tenta de continuer à produire des automobiles au début des années 50, sans succès, pour finir sous-traitant aéronautique absorbé par Hispano-Suiza en 1963. Cette tentative de relance en 1951 donna naissance aux dernières « vraies » Bugatti, les Types 101, dont seuls 6 exemplaires seulement furent construits à Molsheim (je mets à part le 7ème exemplaire, à l’histoire particulière comme vous le verrez).
BERLINE
BUGATTI
FRANÇAISE
Bugatti Vision Gran Turismo: l'horreur automobile !
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 17 sept. 2015

Bugatti Vision Gran Turismo: l'horreur automobile !

Je sais, vous allez me dire que « les goûts et les couleurs »… Pourtant, en découvrant à Francfort la Bugatti Vision Gran Turismo, censée préfigurer (ou alors, espérons le, juste évoquer quelques traits stylistiques), j’ai eu l’impression d’être en présence du pire de l’automobile. Car si je nétais déjà pas fan du dessin de la Veyron, autant dire que la Vision Gran Turismo ne m’a pas, mais alors pas du tout, séduit.
BUGATTI
COUPÉ
FRANÇAISE

Vendre avec CarJager ?

Voir toutes nos offres de vente