Bugatti Brouillard : l'exclusivité ultime
SPORTS CARS
BUGATTI
COUPÉ
FRANÇAISE

Bugatti Brouillard : l'exclusivité ultime

Par Nicolas Fourny - 17/10/2025

« La Brouillard reprend le nom du cheval préféré d’Ettore »

Si vous avez eu un jour la chance de croiser une Bugatti de l’âge contemporain (depuis la Veyron, donc) dans la rue ou sur la route, je suis sûr que vous n’oublierez jamais les émotions que vous avez ressenties alors – pour ma part, c’est toujours un mélange d’admiration et de cette sorte de plaisir chimiquement pur que n’importe quel petrolhead éprouve au passage d’une telle quintessence technique et esthétique. Construites chacune à quelques centaines d’unité, les Veyron puis Chiron ont successivement symbolisé l’idée automobile dans ce qu’elle a de plus abouti et de plus rare, et la récente Tourbillon vient de prendre fastueusement le relais. Toutefois, si vous les trouvez encore trop communes, Bugatti a une solution, dont la Brouillard constitue le premier avatar !

Vers l’infini et au-delà

Le monde de l’automobile comporte ses hiérarchies, plus ou moins intangibles selon les époques mais néanmoins bien identifiées par tout un chacun dans leur verticalité. Il y a d’abord les constructeurs de masse – ce qui ne veut pas dire qu’ils sont incapables de concevoir des voitures dignes d’intérêt –, puis les marques dites « premium », elles-mêmes surplombées par l’univers du luxe véritable. Et puis, à une altitude encore bien supérieure, naviguent des labels exacerbant encore davantage l’excellence ingénieriale, repoussant sans cesse les limites de la sophistication et entretenant une course à la puissance que le profane juge volontiers superfétatoire mais que les amoureux de la « bagnole » savent saluer en connaisseurs – y compris s’ils ne sont pas en capacité de débourser les dix à quinze millions d’euros qui semblent baliser le territoire probable de la Bugatti Brouillard, en termes de prix de vente, notion épouvantablement vulgaire s’agissant d’une telle auto. Chacun connaît la formule consacrée : « Si vous demandez le prix, c’est que vous n’avez pas les moyens de vous l’offrir »…

Le ciel est la limite

Plus ambitieuse encore que la première, la seconde renaissance de Bugatti, opérée sous l’égide du groupe Volkswagen à partir de 1998 – après la courageuse mais éphémère tentative de Romano Artioli au début de la même décennie – s’est immédiatement inscrite dans un univers exclusivement et noblement superlatif. Noblement, parce que la Veyron 16.4, dès sa révélation, a marqué les esprits par la volonté de ses concepteurs, travaillant sous la férule exigeante (et un rien mégalomaniaque) de Ferdinand Piëch afin de donner naissance à un engin dont les caractéristiques, aujourd’hui encore, laissent rêveur. Depuis lors, la firme alsacienne n’a pas dévié de cette philosophie et la Chiron de 2016, dont dérive la Brouillard qui nous occupe ici, a fait en sorte de se maintenir au firmament de la construction automobile même si, en termes de puissance brute, voire de chronos, certains petits manufacturiers, tels que Koenigsegg par exemple, sont parvenus à faire encore mieux.

Le W16 n’est pas tout à fait mort

Formellement, la production de la Chiron s’est arrêtée en 2024 mais, depuis sa naissance huit ans auparavant, le modèle a donné naissance à plusieurs dérivés, construits en série plus que limitée comme il se doit – voire même, à l’instar de la Voiture Noire ou de la Brouillard, en un seul exemplaire. Ainsi, celle-ci dérive-t-elle du roadster Mistral – mais, comme on va le voir, elle ne borne pas à en constituer la version fermée. Présentée en 2022, la Mistral devait être la dernière Bugatti utilisant le fameux moteur à 16 cylindres en W et quatre turbocompresseurs, initialement développé pour la Veyron et qui, en deux décennies, n’aura cessé d’évoluer. De la sorte, en partant des 1001 chevaux qui avaient fait couler tant d’encre en leur temps, la puissance en est arrivée à la valeur, plus stupéfiante encore pour un moteur thermique, de 1600 chevaux, aussi bien dans la Chiron Super Sport que dans la Mistral. Pour autant, la Brouillard, tout en reprenant l’entièreté de la fiche technique de la Mistral, raconte une tout autre histoire…

Quand l’automobile devient œuvre d’art

Première réalisation du programme Bugatti Solitaire, présenté comme « ultra-exclusif » par la marque car il va encore plus loin que du programme « Sur Mesure », et qui vise à créer chaque année deux automobiles uniques au maximum, la Brouillard correspond sans coup férir aux prolégomènes de celui-ci, tels que décrits par Henrik Malinowski, l’actuel taulier de Molsheim : « Chaque Solitaire, joyau précieux, incarnera l’unicité absolue, avec une minutie surpassant celle des plus prestigieuses œuvres de l’automobile ». La Brouillard reprend le nom du cheval préféré d’Ettore et s’efforce ainsi d’établir une filiation directe avec les modèles d’avant-guerre. Exercice délicat, persifleront les puristes, pour un constructeur mis en sommeil quatre décennies durant, mais cela n’empêche pas l’objet de se révéler fascinant à tous égards, en particulier dans l’habitacle.

Le paradis est dans les détails

Pensée elle aussi pour rendre hommage au Bugatti des origines, allant jusqu’aux créations du frère et du père d’Ettore – Rembrandt pour les sculptures et Carlo pour le mobilier –, la cabine de la Brouillard, très proche dans sa structure de celle de la Mistral, a été définie en étroite collaboration avec l’heureux propriétaire de l’auto et est dominée par d’exquises nuances de vert et d’élégants clins d’œil à l’univers équestre. On y trouve, entre autres, des motifs de chevaux brodés sur les dossiers des sièges et les panneaux de porte ainsi que des motifs tartan tissés sur mesure. Usiné dans un seul bloc d’aluminium, le levier de vitesses recèle un insert de verre contenant une sculpture miniature représentant le pur-sang d’Ettore. L’ensemble se trouve éclairé par un toit vitré – le soleil lui-même pourra ainsi éclairer sans trêve la magnificence d’un environnement dont la seule existence suffit à rendre la vie plus belle !

7993 cm3Cylindrée
1600 chPuissance
420 km/hVmax



Texte : Nicolas Fourny

Autos similaires en vente

Stock CarJager
Porsche 911 992.1 Gt3 0
Porsche 911 992.1 Gt3 1
Porsche 911 992.1 Gt3 2
Porsche 911 992.1 Gt3 3
Porsche 911 992.1 Gt3 4
Ferrari Sf90 Stradale Assetto Fiorano 0
Ferrari Sf90 Stradale Assetto Fiorano 1
Ferrari Sf90 Stradale Assetto Fiorano 2
Ferrari Sf90 Stradale Assetto Fiorano 3
Ferrari Sf90 Stradale Assetto Fiorano 4
Lamborghini Huracán Lp 640-4 Evo 0
Lamborghini Huracán Lp 640-4 Evo 1
Lamborghini Huracán Lp 640-4 Evo 2
Lamborghini Huracán Lp 640-4 Evo 3
Lamborghini Huracán Lp 640-4 Evo 4
Mercedes-benz Amg Gt Black Series 0
Mercedes-benz Amg Gt Black Series 1
Mercedes-benz Amg Gt Black Series 2
Mercedes-benz Amg Gt Black Series 3
Mercedes-benz Amg Gt Black Series 4

Carjager vous recommande

Bugatti Type 37 : 4 cylindres de compétition
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 02 août 2022

Bugatti Type 37 : 4 cylindres de compétition

Pour beaucoup, une Bugatti se doit de posséder un 8 cylindres. C’est pourtant oublier les débuts de la marque, la fameuse Type 13 (surnommée Brescia) et son 4 cylindres. Bien entendu, la Type 35 a marqué les esprits, tant par sa ligne que par son moteur, mais sa version Type 37, moins puissante mais plus légère, révèle tout son intérêt pour qui sait la regarder autrement. Avec deux fois moins de cylindres, la Type 37 se distinguera en compétition mais aussi commercialement : il s’agit donc d’une voiture à redécouvrir, loin de l’image d’une « sous 35 » qu’elle véhicule parfois.
BUGATTI
CLASSICS
COMPÉTITION
Dauer EB110 S : la plus rare et la plus performante des Bugatti EB110
Paul Clément-Collin / 29 juil. 2022

Dauer EB110 S : la plus rare et la plus performante des Bugatti EB110

La Bugatti EB110 est un véhicule rare. Seuls 139 exemplaires ont été contruits entre 1992 et 1995 (lire aussi : Bugatti EB110). Mais il y a encore plus rare : une Dauer EB110 S. N’allez pas croire qu’il s’agit d’un tuning sur la base de la belle italienne. Au contraire, les Dauer sont assez fidèles au dessin originales malgré quelques différences mineures. Et il s’agit des plus performantes EB110 jamais construites. Voici leur histoire.
BUGATTI
FRANÇAISE
SPORTS CARS
Quelle est la nationalité de Bugatti ?
CLÉMENT-COLLIN / 28 juil. 2022

Quelle est la nationalité de Bugatti ?

S’il est un débat qui anime aujourd’hui le petit monde de l’automobile, c’est bien la « nationalité » de la marque Bugatti…Allemande pour les uns, italienne pour d’autres, française pour la plupart. Voilà une question épineuse à laquelle je vais essayer de répondre.
ALLEMANDE
BUGATTI
FRANÇAISE
Bugatti EB110 "Le Mans" : la tentation de la compétition
13 déc. 2018

Bugatti EB110 "Le Mans" : la tentation de la compétition

Certains se passionnent pour la Bugatti Veyron ou la Chiron mais d’autres (dont je fais partie) préfèrent la précédente renaissance de la marque, pendant sa période italienne à Campogalliano et la fabuleuse EB110. Les années 90 furent des années “supercars” avec le lancement d’une multitude de voitures plus performantes les unes que les autres, de la Jaguar XJ220 à la McLaren F1, en passant par la Venturi 400 GT et ses dérivés. Toutes tentèrent de briller en compétition, particulièrement aux 24 heures du Mans. L’EB110 elle-aussi eut droit de se frotter aux meilleures dans l’épreuve mancelle, à l’initiative de quelques passionnés.
BUGATTI
ITALIENNE
Bugatti Veyron 16.4 Coupé : la renaissance de Bugatti
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 21 sept. 2018

Bugatti Veyron 16.4 Coupé : la renaissance de Bugatti

La Bugatti Veyron est une voiture si superlative qu’il est difficile d’avoir un avis objectif. Première voiture de l’ère Volkswagen, défi technologique, prix stratosphérique, design discutable, on aime autant l’admirer que la détester. Il faut dire qu’elle représente à elle seule la toute puissance du Groupe Volkswagen des années 2000, seul groupe à pouvoir se permettre de reconstruire une marque sans objectif de rentabilité. La Bugatti Veyron est une vitrine technologique, une publicité ambulante et c’est peut-être ce qui explique l’ambiguïté des sentiments qu’elle procure encore aujourd’hui.
BUGATTI
COUPÉ
FRANÇAISE
Campogalliano : la démesure selon Bugatti !
18 mai 2016

Campogalliano : la démesure selon Bugatti !

Le 15 septembre 1990, la flamboyante usine Bugatti était inaugurée avec faste, laissant croire à un futur radieux pour la marque devenue italienne, mais qui avait tenu à maintenir le lien avec « l’héritage » français en organisant la parade d’anciennes Bug’ et d’un flambeau (à la manière des jeux olympiques) de Molsheim, en Alsace, à Campogalliano, près de Modène. Le nom de Bugatti revenait enfin en terre italienne, 88 ans après qu’Ettore ait quitté sa mère patrie pour s’installer en France. Juste retour des choses pour les Italiens, hérésie pour les Français (lire aussi: La vraie nationalité de Bugatti).
BUGATTI
ITALIENNE
Bugatti EB110 : "la meilleure d'entre toutes" ?
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 12 mai 2016

Bugatti EB110 : "la meilleure d'entre toutes" ?

Il existe au moins un mystère automobile pour moi : la Bugatti EB110 ! Comment un parpaing posé sur un autre parpaing, taillé ensuite à la serpe avec autant de grâce qu’un boucher face à l’entrecôte, peut-elle dégager autant de sex-appeal ? Peut-être justement parce qu’on aime l’entrecôte malgré son aspect brut et saignant … et qu’en y réfléchissant, le travail du boucher est en fait un travail d’orfèvre.
BUGATTI
COUPÉ
ITALIENNE
Bugatti Type 101 : la dernière des vraies Bug' !
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 20 mars 2016

Bugatti Type 101 : la dernière des vraies Bug' !

Pour beaucoup, les Bugatti, les vraies j’entends, sont celles d’avant-guerre. Ni l’EB110 de Romano Artioli (lire aussi : Bugatti EB110 et EB112), ni la Veyron ou la Chiron de l’ère Volkswagen ne trouvent grâce aux yeux des amateurs de la marque française fondée par Ettore Bugatti en 1909 à Molsheim. Pourtant, Bugatti, malgré la mort de Jean Bugatti en 1939 et celle d’Ettore en 1947, l’entreprise tenta de continuer à produire des automobiles au début des années 50, sans succès, pour finir sous-traitant aéronautique absorbé par Hispano-Suiza en 1963. Cette tentative de relance en 1951 donna naissance aux dernières « vraies » Bugatti, les Types 101, dont seuls 6 exemplaires seulement furent construits à Molsheim (je mets à part le 7ème exemplaire, à l’histoire particulière comme vous le verrez).
BERLINE
BUGATTI
FRANÇAISE
Bugatti Vision Gran Turismo: l'horreur automobile !
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 17 sept. 2015

Bugatti Vision Gran Turismo: l'horreur automobile !

Je sais, vous allez me dire que « les goûts et les couleurs »… Pourtant, en découvrant à Francfort la Bugatti Vision Gran Turismo, censée préfigurer (ou alors, espérons le, juste évoquer quelques traits stylistiques), j’ai eu l’impression d’être en présence du pire de l’automobile. Car si je nétais déjà pas fan du dessin de la Veyron, autant dire que la Vision Gran Turismo ne m’a pas, mais alors pas du tout, séduit.
BUGATTI
COUPÉ
FRANÇAISE

Vendre avec CarJager ?

Voir toutes nos offres de vente