Ferrari 308 GTB/GTS : chef d’oeuvre d’entrée de gamme
SPORTS CARS
FERRARI
ITALIENNE
SPORTS CARS

Ferrari 308 GTB/GTS : chef d’oeuvre d’entrée de gamme

Par Paul Clément-Collin - 05/08/2022

Réticent à descendre en gamme avec son propre nom, Ferrari avait tenté l’aventure au milieu des années 60 avec celui de son fils, Dino et une certaine réussite : la 206 puis 246 GT, à moteur central arrière et V6 avaient rencontré leur petit succès qui se constate encore aujourd’hui. En 1974, ne subsistait plus au catalogue que la récente 308 GT4 dessinée par Bertone dotée de 4 places et d’un V8, mais au physique compliqué. On se mit alors en tête, chez Ferrari, de créer une descendance à la 246 GT plus consensuelle que la GT4 tout en conservant le même excellent moteur V8 de cette dernière. Ce projet donnera naissance à la fabuleuse Ferrari 308 GTB (puis GTS), une voiture mythique à plus d’un titre.

Les 873 premiers exemplaires de la 308 GTB reçurent une carrosserie en fibre de verre

Voilà l’idée de base pour la conception (très rapide) de la 308 GTB : poursuivre l’héritage spirituel ou technique des Dino tout en renouant avec le design si cher à Pininfarina (qui se voit confier le projet à la place de Bertone) ; réintégrer l’entrée de gamme “V8” au sein de la maison mère et sous la marque Ferrari ; enfin, développer les ventes de façon significative (Fiat, nouvel actionnaire depuis 1969, n’est pas contre une augmentation de la production génératrice de juteux bénéfices).

Compléter la gamme

Revenons à la Dino 308 GT4. Si son châssis s’avère excellent, tout comme son nouveau moteur V8 maison, elle détonne dans la gamme. Le choix iconoclaste de Bertone au dessin s’avère a posteriori intéressant mais sur l’instant, il rebute des amateurs encore attachés aux lignes sensuelles de Pininfarina et au moteur à l’avant, si possible à 12 cylindres. Comble du comble, elle possède 4 places. La 308 GTB doit, elle, revenir au principe d’une stricte deux places, le concept éprouvé par la 246 GT.

Pour Pininfarina, il s’agit de signer rapidement un chef d’oeuvre sous peine de laisser Bertone (ou un autre designer italien) prendre une place convoitée. Heureusement, le carrossier turinois est l’auteur de l’excellent dessin de la 246 GT comme de celui de la 365 GT4/BB sortie en 1973. Il va utiliser le charme de l’une (très équilibrée et 60s) et la force de l’autre (moderne et expressive) pour créer la 308 GTB, tout en prenant le contre-pied de Bertone et de son style anguleux. Pininfarina va réussir le coup de mettre de marier le glamour et la puissance dans un seul dessin, une gageure rendue possible grâce à l’utilisation du polyester (sauf pour le capot, en aluminium).

Rapidement, les 308 reçurent une carrosserie en acier.

Pininfarina et Pozzi révèlent la 308 GTB au salon de Paris

Au salon de Paris 1975, deux exemplaires de la 308 GTB sont présentés, l’un sur le stand Pozzi, l’autre sur celui de Pininfarina et le public ne peut imaginer que cette nouvelle voiture a beaucoup en commun avec l’anguleuse GT4. Pourtant, il s’agit du même châssis mais à l’empattement réduit tandis que le moteur est rigoureusement identique : 3 litres de cylindrée, V8 à 90° en position centrale arrière, 16 soupapes et 255 chevaux. Le succès est immédiat et le duo Ferrari/Pininfarina réussit là un coup de maître.

La 308 GTS propose un toit targa

Dès le départ, la 308 GTB (B pour Berlinetta) fait sensation. Elle s’intègre totalement dans l’unité stylistique Ferrari de l’époque tout en semblant plus équilibrée encore que la BB. Grâce à sa carrosserie en polyester, elle reste légère (1 090 kg) tout en offrant des prestations de haut niveau : 247 km/h, 1 000 m départ arrêté en 25,4 secondes, et 0 à 100 km/h en 7 secondes seulement. La Porsche 911 est tenue à distance. Dès 1976, la gamme s’élargit avec une désirable version targa dénommée GTS (celle déclinaison se vendra mieux que la Berlinetta). A partir de 1977, la 308 perd sa carrosserie en polyester pour une classique carrosserie en acier.

Pourtant, la fin des années 70 verra la 308 perdre de sa superbe. En passant à l’injection pour répondre aux normes américaines, la GTB comme la GTS perdent un sacré paquet de chevaux en devenant GTBi et GTSi fin 1979: avec 214 chevaux seulement, les performances s’en ressentent, mais la 308 continue à cartonner notamment avec le marché américain. D’autant qu’en 1980, la série culte Magnum PI choisit pour monture la 308 GTS. Tom Selleck en mini-short au volant de son bolide rouge dans les rues de Honolulu fera dès lors rêver toute une génération devenue accro à Ferrari.

En passant à l’injection, les 308 GTBi et GTSi perdent plus de 40 chevaux.

Regain de puissance

Heureusement, en octobre 1982, Ferrari décide de redonner un peu de pêche à son best-seller en retravaillant le V8 qui dès lors reprend des couleurs : avec 4 soupapes par cylindres, il développe désormais 240 chevaux. C’est moins qu’au début mais c’est tout de même mieux que rien. La 308 devient alors Quatrovalvole (tout comme la Mondial à la même époque). Cette même année 1982, les 208 GTB et GTS Turbo (évolution des 208 atmo nées en 1980) voient le jour pour le marché italien, fiscalement défavorable aux moteurs de plus de 2 litres.

En récupérant 4 soupapes par cylindre, les 308 GTB et GTS QV regagnaient un peu de puissance, à 240 chevaux.

En 1985, place à son héritière, la 328. Il s’agit surtout d’une évolution de la 308 plus que d’une révolution. Le design évolue légèrement vers plus de modernité, tandis que le V8 passe à 3,2 litres, mais c’est une autre histoire. Elle est en tout cas la preuve de la pertinence du dessin de Pininfarina, toujours dans le coup jusqu’en 1989, date de la sortie de la 348. Encore aujourd’hui, la 308 (et par ricochet la 328) conserve un charme intemporel allié à la forte nostalgie de nos années de jeunesse.


Comme toute Ferrari, il ne s’agit pas d’une voiture bon marché, à l’achat comme à l’entretien, mais à l’inverse, sa valeur ayant tendance à augmenter, elle reste un excellent investissement. D’autant que sa ligne rendue si célèbre par Magnum vous attirera immédiatement la sympathie des passants, surtout en version GTS.

Autos similaires en vente

Ferrari 488 Spider 0
Ferrari 488 Spider 1
Ferrari 488 Spider 2
Ferrari 488 Spider 3
Ferrari 488 Spider 4
2016 / Automatique / 34 900 km
234 990 €
Stock CarJager
Ferrari 812 Gts 0
Ferrari 812 Gts 1
Ferrari 812 Gts 2
Ferrari 812 Gts 3
Ferrari 812 Gts 4
2022 / Automatique / 25 990 km
419 990 €
424 990 €
Ferrari 812 Gts 0
Ferrari 812 Gts 1
Ferrari 812 Gts 2
Ferrari 812 Gts 3
Ferrari 812 Gts 4
2023 / Automatique / 6 990 km
449 000 €
Ferrari 812 Superfast 0
Ferrari 812 Superfast 1
Ferrari 812 Superfast 2
Ferrari 812 Superfast 3
Ferrari 812 Superfast 4
2020 / Automatique / 5 333 km
409 990 €

Carjager vous recommande

Ferrari 488 : voici venu le temps des turbos
Nicolas Fourny / 29 juil. 2025

Ferrari 488 : voici venu le temps des turbos

« Dix ans après sa naissance, l’engin demeure à la fois impressionnant et réjouissant à mener »
FERRARI
ITALIENNE
SPORTS CARS
Ferrari 296 Speciale : chronique d'une apothéose
Nicolas Fourny / 08 juil. 2025

Ferrari 296 Speciale : chronique d'une apothéose

« La 296 Speciale s’identifie par des détails qui attireront immanquablement l’œil du connaisseur »
FERRARI
ITALIENNE
SPORTS CARS
Ferrari 308 GTB : cinquante ans d'éternité
Nicolas Fourny / 06 juin 2025

Ferrari 308 GTB : cinquante ans d'éternité

« Contemplez-la sous n’importe quel angle : il est strictement impossible d’y déceler la plus petite imperfection »
COUPÉ
FERRARI
ITALIENNE
Ferrari 812 Superfast : la chronique d'une éternelle survivante
Nicolas Fourny / 21 févr. 2025

Ferrari 812 Superfast : la chronique d'une éternelle survivante

« L’auto s’avère encore plus impressionnante que sa devancière, tandis que la puissance du V12 progresse encore pour atteindre les 800 ch »
COUPÉ
FERRARI
ITALIENNE
Ferrari 12Cilindri : puisque vous partez en voyage
Nicolas Fourny / 22 nov. 2024

Ferrari 12Cilindri : puisque vous partez en voyage

« La 12Cilindri vous emporte jusqu’à sa zone rouge dans un rugissement dont la mélodie ne laissera pas votre âme indemne »  
COUPÉ
FERRARI
ITALIENNE
Ferrari F430 : une éblouissante transition
Nicolas Fourny / 18 juin 2024

Ferrari F430 : une éblouissante transition

« Il est tout à fait possible de musarder à basse vitesse puis de déchaîner le V8 dès que l’horizon se dégage et d’atteindre très vite des allures que la loi réprouve »
FERRARI
ITALIENNE
SPORTS CARS
Ferrari FF : Maranello fait le break !
Nicolas Fourny / 04 oct. 2023

Ferrari FF : Maranello fait le break !

« Sa polyvalence d’usage est stupéfiante pour une machine de ce calibre. En FF, on peut partir en voyage entre amis ou ramener une commode chinée chez un antiquaire durant le week-end »
FERRARI
ITALIENNE
SPORTS CARS
Ferrari 458 : les vestiges du jour
Nicolas Fourny / 01 juin 2023

Ferrari 458 : les vestiges du jour

« Il faut, au minimum, une 911 GT2 bien conduite pour pouvoir espérer suivre le rythme, car le châssis se révèle amplement à la hauteur du ramage, la voiture réalisant des temps similaires à ceux de l’Enzo sur la piste de Fiorano »
FERRARI
ITALIENNE
SPORTS CARS
Ferrari 550 et 575 : le lumineux fantôme de la Daytona
Nicolas Fourny / 06 mars 2023

Ferrari 550 et 575 : le lumineux fantôme de la Daytona

Contrairement à de sinistres haridelles comme la Peugeot 1007, la Morris Ital ou la Kia Magentis, la Ferrari 365 GTB/4 n’appartient pas à la catégorie des spectres encombrants, dont le souvenir embarrasse ceux qui en sont les gardiens. Bien au contraire, il s’agit d’une légende ensoleillée, qui a ardemment contribué à la renommée de son constructeur. Quand elle a disparu, en 1973, beaucoup d’observateurs ont, à bon droit, considéré qu’avec la fin de sa production se concluait l’histoire des berlinettes V12 à moteur avant. Pourtant, à la surprise générale, près d’un quart de siècle plus tard la 550 Maranello vint reprendre le fil d’un récit interrompu en retrouvant une architecture que l’on aurait pu croire disqualifiée par l’histoire mais dont la pertinence se réinstalla dans le cœur des amateurs à la minute où ils en prirent le volant. L’ombre de la Daytona planait déjà sur sa lointaine héritière, mais c’était là un compagnonnage affectueux, d’un passage de témoin dépourvu de heurts, parce que le tipo F133 se montra immédiatement et en tous points digne de son éblouissante filiation. Voici pourquoi…
COUPÉ
FERRARI
ITALIENNE

Vendre avec CarJager ?

Voir toutes nos offres de vente