Mercedes-Benz coupé C123 : le discret prestige du quotidien
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Mercedes-Benz coupé C123 : le discret prestige du quotidien

Par Nicolas Fourny - 28/10/2025

« Très agréables compagnons de voyage, les coupés C123 sont des machines sans histoire »

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Dans la longue histoire des coupés Mercedes apparus depuis l’après-guerre, le dérivé à deux portes de la série 123 (1977-1985) n’est certes pas le plus connu, ni le plus prestigieux, et donc pas le plus onéreux. Bientôt quinquagénaire, ce modèle à l’élégance discrète et aux mécaniques bien élevées n’a pas l’exubérance de ses descendants et, d’un certain point de vue, représente la quintessence de la Mercedes « à l’ancienne » : très sérieusement étudiée et construite, s’interdisant toute esbroufe, offrant des performances suffisantes mais sans réel éclat, ne cherchant pas à provoquer le grand frisson chez ses conducteurs mais à les emmener sereinement au bout du monde si tel est leur bon plaisir. Avec en plus, ici, une dose (raisonnable) d’exclusivité…

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Un coupé pour les classes moyennes

Produit de 1969 à 1976, le coupé établi sur la base des berlines dites Strich-Acht aura pleinement rempli la mission qui lui avait été assignée, à savoir élargir vers le bas la gamme des Mercedes à deux portes, jusqu’alors incarnée par les très dispendieux coupés W111/W112. Avec cette série, la firme à l’étoile est parvenue à s’implanter au firmament d’un segment de marché dans lequel s’ébattaient alors des constructeurs généralistes tels que Peugeot, Fiat ou Opel – celui des coupés mi-familiaux mi-bourgeois, bien motorisés mais sans excès, dépourvus de toute ostentation, s’adressant à une clientèle férue d’exclusivité mais ne pouvant s’offrir les performances et le luxe véritable d’une BMW E9. Avec ses lignes sobres mais idéalement proportionnées et son toit surbaissé reprenant le gimmick du roadster SL « Pagode » (les deux voitures ayant été dessinées par Paul Bracq), le coupé C114, exclusivement animé par de nobles six-cylindres, incarnait à merveille la distinction un peu guindée (mais inaliénable) propre aux Mercedes de ce temps-là. C’est donc fort logiquement que, commencée en 1969, l’étude de la série 123, destinée à remplacer la Strich-Acht, inclut dès l’abord une version coupé, laquelle ne provoqua aucune surprise quand elle fut présentée officiellement, au Salon de Genève 1977…

Le changement dans la continuité

Tout comme la berline W123, apparue à l’automne de 1975, la variante à deux portes de la même série ne risquait pas de choquer la clientèle Mercedes – ni qui que ce soit d’autre, d’ailleurs. La nouvelle carrosserie, si elle ne partageait aucun embouti avec sa devancière, participait de la même philosophie : nous avions donc de nouveau affaire à un très classique coupé tricorps, dont la proue et la poupe étaient identiques à celles de la berline. Construit sur un empattement réduit de 8,5 centimètres par rapport à celle-ci, le modèle se singularisait, à l’instar de son prédécesseur, par une hauteur réduite de 4,3 centimètres. L’auto en reprenait également la très appréciée formule pillarless, responsable en grande partie de l’élégance intemporelle du profil et dispensant, de surcroît, un indéniable agrément d’utilisation les jours de beau temps. Subtilement modernisée, l’esthétique de l’ensemble renonçait à l’héritage stylistique des sixties au profit d’une grammaire plus contemporaine ; de la sorte, les phares verticaux – signature de la plupart des Mercedes depuis 1959 – disparaissaient, remplacés par de larges optiques horizontales, tandis que les feux arrière s’élargissaient sensiblement, reprenant le striage caractéristique de la marque depuis le début des années 70.

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Un quatre-cylindres et un Diesel

Pas de quoi s’ébaubir non plus en levant le capot de l’engin, à un détail près : contrairement aux coupés Strich-Acht, la C123 se démocratisait – légèrement, ne rêvez pas – en proposant une version d’accès dotée d’un quatre-cylindres 2,3 litres de 109 ch, moins dispendieuse en carburant que les deux autres propositions, fidèles pour leur part au six-cylindres 2,8 litres dont la variante la plus ambitieuse affichait la confortable puissance de 177 ch ; rappelons qu’à la même époque, le conducteur d’un coupé Peugeot 504 V6 (plus abordable, il est vrai) devait se contenter de 136 ch… Les clients nord-américains auront quant à eux l’exclusivité du cinq-cylindres Diesel, avec ou sans turbo. Tarifés, en moyenne, 20 % de plus que les berlines correspondantes, les trois coupés de la « gamme basse » Mercedes ne se bradaient pas, comme on pouvait s’en douter. À l’automne de 1978, il fallait ainsi débourser 108 740 francs (soit environ 68 000 euros de 2024) pour repartir au volant d’une 280 CE, certes rapide et confortable mais dont l’équipement d’origine, scandaleusement austère, nécessitait de puiser dans l’épais catalogue des options « usine » pour pouvoir profiter d’un climatiseur, d’une sellerie en cuir ou en velours Pullman, d’un toit ouvrant, de jantes en alliage, voire même, sur le marché allemand, de vitres électriques ou d’un compte-tours ! Il faudra longtemps au constructeur stuttgartois pour daigner enrichir l’équipement de série de ses voitures – au détriment, parfois, de leur fiabilité…

L’élégance n’exclut pas la solidité

Très agréables compagnons de voyage, capables d’accueillir confortablement quatre personnes et leurs bagages, les coupés C123 sont des machines sans histoire et d’une robustesse à toute épreuve pour peu qu’ils soient entretenus correctement. N’en attendez pas l’incandescence d’une Alfa Romeo, ni le brio d’une BMW ; tel n’est pas leur propos, même s’ils sont, aujourd’hui encore, capables de réaliser des moyennes plus qu’honorables. À la vérité, ces voitures sont avant tout des amies fidèles, toujours prêtes à vous accompagner avec style et de vous amener à bon port, qu’il s’agisse de parcourir vingt kilomètres ou de partir séance tenante pour Copenhague, Prague ou Barcelone. Elles réclameront bien sûr davantage de carburant qu’une auto moderne, mais vous feront voyager avec bien plus de classe ; leur mécanique et leurs trains roulants, fondés sur des solutions éprouvées, n’exigeront qu’une maintenance classique ; elles font partie des anciennes toujours capables d’assurer un service quotidien. À cet égard, le meilleur compromis est sans doute la version 230 CE, apparue en 1980 et dont les 136 ch autorisent une réelle vélocité tout en consommant raisonnablement. Nous vous conseillons toutefois de porter votre choix sur un exemplaire irréprochable, le coût d’une remise en état pouvant s’avérer ruineux. Avec près de 100 000 unités construites, ces coupés ne sont pas rares et la cote d’une belle 280 CE ne dépasse pas les 11 000 euros. N’hésitez pas à contacter les car specialists de CarJager pour dénicher celui de vos rêves !

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2746 cm3Cylindrée
185 chPuissance
200 km/hVmax
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Nicolas Fourny

Nicolas Fourny

Nicolas Fourny est rédacteur indépendant pour Car Jager, diplômé de l'ESJ Paris (École Supérieure de Journalisme). Passionné par l'automobile sous toutes ses formes, il explore le passé et le présent des plus grandes mécaniques avec une plume exigeante et documentée. Nicolas met son expérience journalistique au service d'une écriture à la fois précise, évocatrice et fiable. Chaque article est le fruit d'une recherche approfondie et d'un regard passionné, porté par une connaissance fine de l'histoire automobile. Rigueur, style et curiosité guident son travail, dans une quête permanente de justesse éditoriale, au service des lecteurs exigeants et des passionnés.

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