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Lexus Landau : le projet avorté d'une premium hatchback
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 30 déc. 2014En 1994, Lexus est encore une marque très jeune, puisqu’elle n’a que 5 ans. Créée pour le marché américain par Toyota, elle sera là-bas une vraie réussite, tandis qu’en Europe, ses ventes demeureront confidentielles jusqu’à l’apparition de ses modèles hybrides. Taillée pour les grandes routes américaines, la LS 400 a beau être un monstre de fiabilité et d’une qualité irréprochable, elle peine à s’imposer, tandis que la GS 300, une berline tout juste plus petite lancée en 1993 (1991 au Japon sous le nom de Toyota Aristo), fait de la figuration face aux BMW, Jaguar ou Mercedes en Europe (lire aussi: Lexus GS).
Il est vrai qu’en Europe, le marché des grandes berlines s’amenuise d’année en année, et il faut être un spécialiste reconnu pour s’y faire une place. Lexus réfléchis donc à descendre en gamme tout en restant dans une catégorie premium. C’est avec l’aide de Giugiaro, du studio Italdesign, que Lexus va proposer, afin de tester les réactions du public, la Landau.
Italdesign avait déjà travailler avec Lexus pour la GS 300/Aristo, qui s’inspirait du concept Kensington proposé sans succès par Giugiaro à Jaguar pour remplacer l’XJ40 (lire aussi: Jaguar Kensington). C’est d’ailleurs cette GS 300 qui va fournir la base de la Landau. Sur une plate-forme de GS raccourcie, le designer italien va dessiner une carrosserie Hatchback toute en rondeur. Sous le capot, on retrouve le V8 4 litres de 260 chevaux des LS400 (lire aussi: Lexus LS400).
La Landau porte le nom des fameux carrosses inventés en Allemagne au 18ème siècle et qui firent fureur comme véhicules de prestige dans toutes les cours européennes. Une référence au luxe et au prestige évident pour une carrosserie 5 portes qui à l’époque est l’apanage des véhicules populaires. L’idée de Toyota est assez novatrice, peut-être même trop. L’idée de petites voitures luxueuses fait son chemin notamment grâce à Renault et sa griffe Baccara (lire aussi: Renault Supercinq Baccara), mais le marché dit « premium » n’est pas encore tout à fait près à cela. La direction de Toyota ne donnera pas de suite commerciale au projet, jugé trop risqué pour une marque encore jeune comme Lexus.
Le concept Landau restera donc un modèle unique, et Lexus ne commencera sa descente en gamme avec un modèle plus classique 3 volumes, l’IS, qu’en 2001. Avec ce modèle de conquête, Lexus ne prend aucun risque et s’inspire clairement de la BMW série 3. Lexus reviendra pourtant à l’idée d’un modèle 2 volumes en 2011 avec la CT 200h, mais désormais, le marché était prêt à accepter ce type de carrosserie sur le marché premium.
Comme d’habitude chez Giugiaro, rien ne se perd, tout se transforme. Le projet Jaguar Kensington avait donné naissance à la Lexus GS 300, et la Lexus Landau inspirera l’avant de la Maserati 3200 GT, et la forme générale de la Maserati Kubang présentée en 2003 à Détroit.
On dirait vraiment une petite EB112 !