Ford Mustang Wagon by Intermeccanica : l'occasion manquée
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Ford Mustang Wagon by Intermeccanica : l'occasion manquée

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 27/03/2017

Une Ford Mustang, c’est sympa, mais tout le monde en a (ou presque, j’exagère). Moi ce que j’aime, c’est les modèles étranges, étonnants, rares ou dans une configuration spécifique. Comment alors mêler le plaisir de posséder une Mustang avec la recherche d’une exclusivité et d’une histoire originale ? Peut-être en se mettant en quête de l’unique exemplaire de la Ford Mustang Wagon réalisée en 1965 par l’officine encore italienne Intermeccanica ?

Maquette « officielle » d’une verion Sedan de la Mustang, réalisée par le design Ford en 1963

Pourquoi rechercher cette version en particulier ? Tout simplement parce que c’est la seule qui ne relève pas du bricolage, réalisée par un carrossier-constructeur reconnu (lire aussi : Intermeccanica Indra), avec un soin particulier dans l’intégration de cette nouvelle partie arrière, transformant la Mustang en un élégant Shooting Brake (ou break de chasse en français). Et puis si la Ford Motor Company (FoMoCo) s’était penchée sur la question de dérivés berline (dès 1963) ou Wagon de la Mustang (en 1966), elle en sera finalement restée au stade des prototypes.

Maquettes d’origine Ford d’une Mustang Wagon, proposées en 1966, avec deux styles différents

A l’origine de cet unique exemplaire, on trouve trois hommes, passionnés de bagnoles, à qui il vient l’idée de faire réaliser cette version Shooting Brake : Barney Clark, un publicitaire de l’agence J. Walter Thompson, Robert Cumberford, designer de son état, et Jim Licata, un passionné de bagnoles. Leur idée est simple : s’offrir une belle voiture, bien réalisée par un carrossier de renom, et soit convaincre Ford de la produire en grande série, soit de leur en confier la production en petite série.

La Mustang Wagon d’Intermeccanica

La réalisation de la voiture va durer 11 mois, et sera présentée en 1966 à la presse, dans l’espoir sans doute de séduire Ford. C’est à cette même époque que Ford réalise plusieurs « clays » échelle 1 d’une version Wagon avant de renoncer. D’une certaine manière, les 3 compères arriveront trop tard, Ford ayant jeté l’éponge sur toute idée de ce style. La version Intermeccanica ne séduira pas plus que celles réalisées en interne.

Mais alors, pourquoi ne pas tenter l’aventure d’une production à part et en petite série, comme nos trois amis l’avaient envisagé ? Nul ne le sait vraiment mais on peut imaginer sans l’accord de Ford, l’opération devenait plus compliquée. La transformation dans les ateliers d’Intermeccanica aurait été possible, mais à quel prix de revient ? Avec une Wagon bien trop chère, il aurait été difficile de la vendre malgré la beauté de l’ensemble et la qualité de réalisation. Produire directement aux Etats-Unis ? L’investissement en bâtiments, hommes et matériels aurait lui aussi été trop élevé.

L’ampleur de la tâche et l’incertitude de réussite d’un tel projet aura donc fait reculer Clark, Cumberford et Licata. Plutôt que de se lancer dans une aventure hasardeuse, les 3 hommes jetèrent l’éponge. La Mustang Wagon d’Intermeccanica n’aura été qu’un rêve. Mais aujourd’hui, un mystère demeure : qu’est devenue cette fameuse voiture ?

Depuis 1966 et sa tournée promotionnelle (la plupart des photos date de ce moment là) dans les magazine américains, la Mustang Wagon a disparu des radars. Elle aura été aperçue cette même année dans le New Jersey, photographiée par hasard par un fana d’automobiles. Poussiéreuse, et garée à même la rue, elle portait les même plaques d’immatriculation (lire l’histoire ici : Hemmings: la Mustang Wagon « spottée » dans le New Jersey). Mais ensuite, plus rien, si ce n’est des rumeurs (on l’aurait aperçue à Amsterdam, sans certitude).

Voilà donc une chasse au trésor intéressante pour un fou furieux tombé amoureux de cette Stang Wagon. A-t-elle été détruite après son show de 1966 ? Pour quelle raison l’aurait-elle été, puisque son immatriculation prouve qu’elle était homologuée. Un accident ? A-t-elle été vendue par la suite, ou bien conservée bien à l’abri ? Dort-elle dans une mystérieuse grange quelque part aux Etats-Unis, ou bien un mystérieux collectionneur veille dessus jalousement sans jamais la montrer ? Autant de questions sans réponses. Au pire, il existe des répliques sur lesquels les moins patients, ou les moins fortunés, se rabattront. Il existait aussi un kit dénommé Hobo qui permettait de transformer en 15 minutes votre cabriolet en une « Wagon » pour 595 $ de l’époque (une histoire à lire ici : Ford Mustang Convertible Hobo) mais qui s’avère presque aussi rare que la Mustang d’Intermeccanica.

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