Maserati Shamal : vent chaud sur Modène
SPORTS CARS
COUPÉ
ITALIENNE
MASERATI

Maserati Shamal : vent chaud sur Modène

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 14/06/2015

La Shamal est une drôle de voiture. Sous des airs classiques (la ligne générale reste celle d’une Biturbo), elle se paie le luxe de performances de supercars. C’est un avantage pour moi qui aime les voitures cachant bien leur jeu, mais sans doute un défaut pour la clientèle de l’époque, qui désirait sans doute quelque chose de plus évocateur. Car si la Biturbo dont elle dérive est déjà relativement compacte, la Shamal, elle, reprend le châssis court des Karif (lire aussi : Maserati Karif) et Spyder (lire aussi : Maserati Spyder). Sa ligne la range du côté des coupés 2 portes plutôt que vers les roadsters. Mais peu importe, car sous le capot se trouve un merveilleux V8 Maserati, tandis qu’un gros travail sur les suspensions, le train arrière, et une grosse rigidification de la caisse permirent d’offrir à la Shamal une tenue de route enfin digne de son bouillant moteur.

La Chubasco ne verra jamais le jour (si ce n’est un proto) mais la Shamal si !

Alejandro de Tomaso, fin connaisseur du monde de l’automobile, a bien remarqué l’arrivée des supercars sur le marché : Ferrari Testarossa (lire aussi : Ferrari Testarossa), Porsche 959, Cizeta V16T présentée en 1988 (lire aussi : Cizeta V16T), tandis que s’annoncent les Lamborghini Diablo (lire aussi : Lamborghini Diablo), Jaguar XJ220 ou Bugatti EB110 (lire aussi : Dauer EB110S). Pour aller avec son V8 compact (3,2 litres) et puissant (325 ch) il imagine deux options : une version sportive de la Biturbo, et une supercar aux lignes plus en rapport avec l’idée que l’on s’en fait, la Chubasco (qui devait recevoir 400 ch, elle !).

Cependant, entre les bonnes intentions et la réalité, il y a parfois un gap. Maserati est à court de cash, et doit laisser entrer Fiat au capital. Il semble que le nouvel actionnaire n’ait pas beaucoup apprécié qu’une concurrente trop explicite de Ferrari soit au catalogue de Maserati. Exit donc la Chubasco, tandis que la Shamal est validée. Elle inaugure un relifting bienvenu, grâce à Marcelo Gandini. Elle est présentée en décembre 1989, un an avant sa petite sœur plus sage, la Racing (lire aussi : Maserati Racing). En attendant la Ghibli, elles inaugurent la nouvelle ère dans laquelle rentre Maserati, qui aboutira à une 430 restylée, la Ghibli II et la Quattroporte IV (pour voir tous les modèles traités par Boîtier Rouge : les Maserati de Boîtier Rouge).

Agressive, puissante, performante, sécurisante (rien à voir avec le Biturbo du début des années 80), chère (trop peut-être), noble (avec son V8), avec un savant mélange de discrétion et d’exhibition, la Shamal est aujourd’hui bien désirable. Pourtant, à l’époque, elle ne sera pas vraiment un succès, avec seulement 369 exemplaires produits entre 1989 et 1995. La réputation des Biturbo, le manque d’image, la méconnaissance du public, et surtout l’existence d’une concurrence presque parfaite et bien moins chère, la BMW E36 M3 à partir de 1992 (lire aussi : BMW M3 E36) n’aidèrent pas la Shamal. Les défauts d’hier sont pourtant les qualités d’aujourd’hui, et on trouve des Shamal à des prix « raisonnables ».

Bon ok, il faudra y mettre tout de même le prix, environ autant qu’une Audi RS3 (lire aussi : Audi RS3 2015) pour une voiture dont la côte monte, bien plus exclusive, historique de surcroît et tellement démoniaque. Elle vous apportera aussi « ce petit supplément d’âme, cet indéfinissable charme » (on verra qui comprendra la référence très 80’s) que n’ont pas les voitures d’aujourd’hui. Avec la Shamal, on touche enfin une Maserati rigoureuse, mais pas encore envahie par l’électronique : une vraie voiture de pilote ! Enfin, sachez que Pablo Escobar passa commande d’un exemplaire spécial, blindé, dorée (avec du vrai or), bling bling, et qu’il se pourrait bien qu’on en reparle un jour.

Autos similaires en vente

Maserati Grecale Folgore 0
Maserati Grecale Folgore 1
Maserati Grecale Folgore 2
Maserati Grecale Folgore 3
Maserati Grecale Folgore 4
Maserati Grecale Trofeo 0
Maserati Grecale Trofeo 1
Maserati Grecale Trofeo 2
Maserati Grecale Trofeo 3
Maserati Grecale Trofeo 4
Maserati Levante Q4 Diesel 0
Maserati Levante Q4 Diesel 1
Maserati Levante Q4 Diesel 2
Maserati Levante Q4 Diesel 3
Maserati Levante Q4 Diesel 4
Maserati Levante Q4 Gransport 0
Maserati Levante Q4 Gransport 1
Maserati Levante Q4 Gransport 2
Maserati Levante Q4 Gransport 3
Maserati Levante Q4 Gransport 4

Carjager vous recommande

Maserati MC12 : ne l’appelez pas Ferrari !
Nicolas Fourny / 25 déc. 2022

Maserati MC12 : ne l’appelez pas Ferrari !

« Bien plus rare qu’une Enzo construite à 400 exemplaires, la supercar de chez Maserati n’a, contrairement à sa cousine, connu aucune descendance »
COUPÉ
ITALIENNE
MASERATI
Maserati Coupé et Spyder (4200) : le compromis grâce à Ferrari
Paul Clément-Collin / 22 juil. 2022

Maserati Coupé et Spyder (4200) : le compromis grâce à Ferrari

La firme au Trident, passée des mains de Fiat à celles, plus expérimentées et adroites, de Ferrari, avait pu retrouver un peu de lustre en revisitant les dernières générations de Biturbo (Ghibli II et Quattroporte IV), puis accéder enfin à un peu de modernité avec la 3200 GT à la superbe plastique. Pourtant, il restait encore un peu de l’héritage “De Tomaso” qu’il fallait définitivement faire disparaître. La Maserati Coupé (et son dérivé spyder), notamment appelée 4200 GT, conserve la ligne générale de la 3200 et se « ferrarise ». Cet élan permettait à la marque à la fois de sortir de l’anonymat et de pousser les portes du marché américain.
COUPÉ
FERRARI
ITALIENNE
Maserati GranTurismo : un long dimanche de fiançailles
Nicolas Fourny / 30 oct. 2020

Maserati GranTurismo : un long dimanche de fiançailles

La carrière des Maserati GranTurismo et GranCabrio est symptomatique de la période incertaine et troublée que traverse l’industrie automobile italienne depuis de longues années déjà. Hormis Ferrari, dont la santé s’avère continûment éblouissante, les autres marques transalpines se sont souvent vues contraintes, faute de moyens, de prolonger au-delà du raisonnable la carrière de modèles souvent attachants mais frappés d’une cruelle et injuste obsolescence. Ce fut, entre autres, le sort de ces deux machines au positionnement baroque et aux ambitions floues — ce qui ne les empêche pas, aujourd’hui encore, de dispenser bien des joies à leurs conducteurs. À présent qu’elles ont quitté la férocité des comparaisons et des jugements, à présent qu’elles ont rejoint les rivages plus tranquilles d’une certaine forme d’hédonisme routier, penchons-nous, avec bienveillance et lucidité, sur les dernières machines de grand tourisme à moteur avant que la firme au Trident ait offertes au monde.
COUPÉ
ITALIENNE
MASERATI
Maserati Quattroporte GTS GranLusso : les watts et la ouate
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 07 mars 2018

Maserati Quattroporte GTS GranLusso : les watts et la ouate

La Quattroporte est une institution dans la gamme Maserati. A chaque époque sa 4 portes, et même si aujourd’hui la gamme s’est considérablement élargie, avec une Ghibli plus petite (j’y reviendrai) et un gros Levante (j’y reviendrai aussi), pouvoir conduire le vaisseau amiral de la marque au trident donne l’impression d’être d’une part un privilégié, et d’autre part de faire partie de l’histoire. Aussi, c’est avec un plaisir non dissimulé que je me suis rendu en Italie essayer une légende dans sa version la plus récente, mais aussi la plus puissante, la Quattroporte GTS GranLusso.
ITALIENNE
MASERATI
Maserati Quattroporte V : le renouveau du trident
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 02 mars 2018

Maserati Quattroporte V : le renouveau du trident

Depuis 1963, Maserati a toujours maintenu sa présence sur le marché des grandes berlines à tendance sportive, avec plus ou moins de réussite selon les générations. Et pour bien marquer leur différences avec les autres Maserati, la marques au trident n’est pas aller chercher loin en les appelant Quattroporte, tout simplement (je ne vous fais pas l’affront de traduire). En 2003, Maserati devenue totalement la propriété de Fiat, et sous l’égide de Ferrari, nous pondait un chef d’oeuvre pour 5ème génération, continuant l’oeuvre de rupture d’avec l’ère Biturbo initiée par la 3200 GT, et faisant subtilement appel au meilleur du passé des Quattroporte sans tomber dans le néo-rétro. Chapeau.
ITALIENNE
MASERATI
Maserati Bellagio Fastback Touring : break d'exception
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 01 oct. 2017

Maserati Bellagio Fastback Touring : break d'exception

Il ne s’agit pas du plus beau break du monde, mais sa calandre au trident fait tout de même rêver. Présentée lors d’un concours d’élégance (Villa d’Este), réalisée par Touring (qui signait là son retour aux affaires), luxueuse à souhait, et exclusive au possible, voilà une voiture très Boîtier Rouge : la Maserati Bellagio Fastback Touring sur base Quattroporte V.
BERLINE
ITALIENNE
MASERATI
Maserati 3200 GT: le trait d'union !
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 07 févr. 2016

Maserati 3200 GT: le trait d'union !

La Maserati 3200 GT est une voiture charnière pour la marque au Trident. Née sous l’ère Ferrari, prémice du renouveau de Maserati, elle n’en est pas moins liée au passé, et particulièrement à la Biturbo si décriée. En exagérant un peu (mais je ne suis pas si loin de la vérité), la 3200 GT n’est rien de moins qu’une Maserati Shamal évoluée (pour son V8, lire aussi : Maserati Shamal), sur un châssis proche de celui de la Quattroporte IV (lire aussi : Maserati Quattroporte IV) à l’empattement plus long (oui oui!) permettant à ce coupé Grand Tourisme d’offrir 4 vraies places !
COUPÉ
ITALIENNE
MASERATI
Maserati MC12 : mieux que l'Enzo ?
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 30 janv. 2015

Maserati MC12 : mieux que l'Enzo ?

Aujourd’hui, avec ses berlines Quattroporte ou Ghibli et son SUV Levante, Maserati est destiné à faire un peu de volume, avec des objectifs incroyables (40 000 exemplaires annuels). Si en 1998, lorsque sort la 3200 GT (lire aussi : 3200 GT), la marque au trident est encore relativement confidentielle, elle a aujourd’hui changé de dimension et d’image. Cette montée en puissance aura été accompagnée par Ferrari, qui ne ménagea pas ses efforts pour redorer le blason Maserati.
COUPÉ
ITALIENNE
MASERATI
Maserati Racing : en attendant la Ghibli
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 23 déc. 2014

Maserati Racing : en attendant la Ghibli

La Maserati la plus désirable (et c’est totalement personnelle) reste pour moi la Ghibli II, ultime évolution de la Biturbo lancée en 1981 qui sauva la marque de la faillite, mais ruina toute réputation de fiabilité jusqu’à ce que Ferrari y mette bon ordre ! Mais pour arriver à ce dernier modèle, il a fallu de nombreuses évolutions (et de nombreuses et improbables déclinaisons), berlines, coupés, spyders et dérivés sportifs.
COUPÉ
ITALIENNE
MASERATI

Vendre avec CarJager ?

Voir toutes nos offres de vente