Simca Vedette : sa seconde vie brésilienne
CLASSICS
BERLINE
FRANÇAISE
SIMCA

Simca Vedette : sa seconde vie brésilienne

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 17/08/2014

Pour ceux de ma génération, Simca est une marque populaire, et nous avons en tête les Simca 1000 ou 1100 qui peuplaient encore les départementales au début des années 80. On a du mal à imaginer que dans les années 50, Simca proposait dans sa gamme la seule voiture française haut de gamme de grande série motorisée par un moteur V8 : la Vedette.

chambord 01

Produite entre 1954 (date du rachat de Ford SAF par Simca) et 1961, la Simca Vedette était une version restylée de la Ford Vedette lancée en 1948. En tout, 105 000 exemplaires de la première série (1954-1957) et 65 000 exemplaires de la deuxième série (1957-1961) furent produits. Sa particularité : disposer d’un V8, cas unique pour une marque française après-guerre (si l’on excepte Facel-Vega, plus confidentielle), et d’une ligne « à l’américaine » en réduction. Déclinée en plusieurs versions (Trianon, Versailles, Régence, puis à partir de 1957 Beaulieu, Chambord et Présidence, et surtout le fabuleux break Marly), elle ne survivra pas à la déferlante DS qui imposa une nouvelle vision du haut de gamme « à la française ».

chambord 06

De toute façon, malgré un moteur V8 sous le capot, la Vedette n’a que 80 ch à proposer, puis 84 ch en 1957, pour une cylindrée de 2,3 litres. La crise de Suez en 1956 viendra perturber cet avantage, la consommation devenant un critère important lors de l’achat, y compris pour les véhicules de luxe.

usine Simca do Brasil

Si la carrière française de la Vedette prend fin en cette année 1961 (avec seulement 3814 ventes), elle connaîtra une seconde vie brésilienne, qui nous intéresse particulièrement. Dès 1956, le président brésilien Juscelino Kubitschek avait visité l’usine de Poissy et proposé en rigolant à Henri Pigozzi de construire une usine Simca . La proposition n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd, et lorsque le Brésil tenta d’attirer de grands constructeurs étrangers sur son sol, Simca était bien présent, prêt à conquérir ce marché sûrement juteux. En 1958 était créée la société Simca do Brasil, et une usine fut construite à Sao Bernardo, dans l’Etat de Sao Paulo.

Jangada 01

Pour conquérir le marché brésilien, influencé par l’Amérique, c’est donc le plus américain des modèles de la gamme Simca en France qui fut choisi : la Vedette. En fin de vie en France, cela permettait de continuer à tirer des revenus d’un modèle amorti. D’abord produite grâce à des kits envoyés de France, la Vedette (déclinée d’abord sous les noms de Chambord, Presidente et Rallye) fut ensuite totalement produite au Brésil. La fin de la production en 1960 de la Vedette en France permit d’envoyer l’outillage au Brésil, et surtout la nouvelle loi brésilienne imposait 98 % de pièces locales.

esplanada 03

Les problèmes de qualités furent d’ailleurs nombreux. On raconte que sur la première série de 100 moteurs V8 produits au Brésil, seuls deux furent validés par le service qualité. Malgré ces débuts cahotiques, la Vedette s’installe peu à peu dans le paysage brésilien. En 1962, une version break, la Jangada, est présentée, puis en 1963, une version plus économique, l’Alvorada. En 1966, l’Esplanada remplace le trio Chambord/Presidente/Rallye, et en 1968 apparaît la GTX, version sportive de l’Esplanada. En 1970, les « Vedettes » brésiliennes rendent leurs tabliers après plus de 50 000 exemplaires produits.

GTX 01

Il faut dire qu’en 1966, Chrysler avait racheté Simca, et par ricochet Simca do Brasil. A partir de 1966, toutes les Simca brésiliennes sont badgées « produzido pela Chrysler », et peu à peu, Chrysler introduit sa gamme au Brésil. Les Vedettes (d’origine Ford et dotées d’un V8 Ford, je vous le rappelle) n’étaient plus vraiment utiles à Chrysler, et plus trop d’actualité (la Vedette initiale fut lancée en 1948 hein!). A partir de 1970, la marque Simca disparaît donc au Brésil, ne laissant place qu’au Pentastar !

Lire aussi : Ford Comète et Monte-Carlo


Autos similaires en vente

Volkswagen Coccinelle 1200 0
Volkswagen Coccinelle 1200 1
Volkswagen Coccinelle 1200 2
Volkswagen Coccinelle 1200 3
Volkswagen Coccinelle 1200 4
1973 / Manuelle
Enchère terminée
Alpine A110 1600 S 0
Alpine A110 1600 S 1
Alpine A110 1600 S 2
Alpine A110 1600 S 3
Alpine A110 1600 S 4
1969 / Manuelle
145 000 €
Fiat 1200 0
Fiat 1200 1
Fiat 1200 2
Fiat 1200 3
Fiat 1200 4
1962 / Manuelle
22 000 €
Porsche 356 C Cabriolet 0
Porsche 356 C Cabriolet 1
Porsche 356 C Cabriolet 2
Porsche 356 C Cabriolet 3
Porsche 356 C Cabriolet 4
1965 / Manuelle
214 990 €

Carjager vous recommande

Simca Plein Ciel / Océane : du sang Facel dans les veines
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 12 sept. 2022

Simca Plein Ciel / Océane : du sang Facel dans les veines

Vous rêvez d’une Facel Vega sans en avoir les moyens ? J’ai peut-être trouvé la solution à votre problème. Et si vous achetiez une Simca ? Oh je vois votre sourire sarcastique. Pour vous, Simca ce sont sans doute les souvenirs des années 60 et 70, d’une marque populaire, croquée par Chrysler puis par Peugeot pour enfanter Talbot. Vous n’aurez pas vraiment tort. Mais dans les années 50, ce n’est pas tout à fait le cas.
FRANÇAISE
ITALIENNE
SIMCA
Matra Bagheera U8 M560 : il en faut peu pour être heureux
Jean-Jacques Lucas / 10 août 2022

Matra Bagheera U8 M560 : il en faut peu pour être heureux

C’est le leitmotiv universel de Baloo. Il l’entonne pour Mowgli à la fin du film Le Livre de la jungle avec Bagheera en veilleuse attentionnée. En France, la panthère noire docte a été métamorphosée en auto colorée. Matra avait imaginé un modèle voulu plus félin encore que sa panthère, avec un gros moteur français, ce qui n’existait plus depuis au moins vingt ans, avec beaucoup de cylindres, deux fois plus que l’auto nationale courante. Il s’en est fallu de peu pour être heureux comme un amateur d’automobile devant un moteur original, fonctionnel et puissant selon les canons de son époque. La Matra Simca Bagheera U8 n’a jamais rejoint la jungle automobile des Mangusta (espèce féliforme) et Pantera de chez De Tomaso, des Jaguar (évidemment) ou les taureaux furieux de Modène, comme l’Urraco. Près de 50 ans plus tard, on rêve tout haut en se disant qu’il s’en est fallu de peu pour ce petit bonheur automobile.
FRANÇAISE
ITALIENNE
SIMCA
Simca Chrysler 160/180 et 2 litres : espèce en voie de disparition
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 03 août 2022

Simca Chrysler 160/180 et 2 litres : espèce en voie de disparition

Lorsqu’au début des années 80 je me faisais ma culture automobile personnelle le nez collé sur la vitre arrière de la Peugeot 304 familiale, on croisait encore des Simca Chrysler 160 ou 180, et parfois 2 litres. Des berlines venues d’on ne savait où, mêlant style américain (en moins bien) et gabarit européen et qui semblaient déjà vieillottes par rapport à la 304 de mon père sortie, elle, deux ans plus tôt. En 1971, la direction de Chrysler Europe croyait pourtant dur comme fer à cette voiture conçue à Poissy et qui devait concilier le meilleur des deux mondes.
CLASSICS
FRANÇAISE
ITALIENNE
Simca 1300/1500 et 1301/1501 : la berline raisonnable
CLÉMENT-COLLIN / 02 août 2022

Simca 1300/1500 et 1301/1501 : la berline raisonnable

Au début des années 60, la firme Simca est encore bien active sur le marché automobile français, mais se trouve malgré tout dans une situation mouvementée : les capitaux manquent tandis que Fiat se désengage petit à petit pour laisser la place au géant américain Chrysler. Si l’argent américain permet de lancer la petite Simca 1000, la gamme doit impérativement se renouveler pour profiter du boom des années 60. Pour conquérir à nouveau la clientèle de la classe moyenne émergente, Simca va donc lancer un duo de berlines bien sous tous rapports, les 1300 et 1500.
CLASSICS
FRANÇAISE
Simca 1000 : une certaine idée de la bagnole
Paul Clément-Collin / 29 juil. 2022

Simca 1000 : une certaine idée de la bagnole

Découvrez l’âge d’or de la conduite sportive dans les années 60 et au début des années 70 avec la Simca 1000. Plongez dans l’univers du transfert de masse, une réalité captivante explorée avec des icônes telles que la Renault 8 et la Simca 1000. Des versions sportives Gordini à la série Rallye 1, 2, 3, ces voitures continuent de fasciner les passionnés de conduite. La Simca 1000, championne après l’abandon par Renault du tout à l’arrière avec la R12, a laissé une empreinte indélébile dans la mémoire collective, célébrée par des figures emblématiques comme Renaud et les Chevaliers du Fiel.
CLASSICS
FRANÇAISE
Simca Ariane : un miraculeux accident
CARJAGER / 10 déc. 2020

Simca Ariane : un miraculeux accident

À quand remonte la toute première automobile adepte de la formule « un petit moteur dans une grande caisse » ? Pour répondre précisément à cette question, il faudrait probablement se plonger dans la collection du « Fanatique de l’Automobile » ou dans les archives de René Bellu. Il n’en demeure pas moins que, dans la mémoire collective, c’est bien la Simca Ariane qui aura inauguré ce procédé, certes discutable d’un point de vue conceptuel mais souvent ratifié par une certaine clientèle peu soucieuse de performances, avant tout en quête d’habitabilité généreuse et de grandes capacités d’emport. Opportuniste dans l’âme, l’Ariane fut concomitamment engendrée par les soubresauts de l’histoire et par un marketing particulièrement habile. Étrange destin que celui de cette grande carrosserie qui, en huit ans de carrière, du prestige républicain aux transhumances les plus plébéiennes, aura véritablement fait feu de tout bois !
FRANÇAISE
SIMCA
Simca 9 Aronde : la vie Théodore
Nicolas Fourny / 07 oct. 2020

Simca 9 Aronde : la vie Théodore

Si d’aventure vous envisagez de vous offrir une Aronde, ne tardez pas trop : il s’agit en effet d’un supercar de haute technologie, constitué de matériaux exotiques, débordant de puissance et sur lequel les spéculateurs se sont jetés comme la vérole sur le bas-clergé. Bon, vous avez raison, ça n’est pas tout à fait exact, mais ce n’est pas une raison pour dédaigner cette charmante automobile, qui nous parle des années 1950 comme Jean Tulard évoque la Révolution française : avec éloquence et sincérité. Celle qui a permis à Simca de devenir le deuxième constructeur français, produite à plus d’un million d’exemplaires puis livrée aux courses de stock-car, aux démolisseurs et à l’ingratitude des familles qu’elle a si longtemps promenées, profite aujourd’hui d’une cote d’amour qui ne se dément pas. Les survivantes se blottissent les unes contre les autres lors des rassemblements d’anciennes, comme étonnées d’avoir échappé au pire. Et ceux qui les ont patiemment restaurées savent tout ce qu’elles transportent avec elles…
BERLINE
FRANÇAISE
SIMCA
Simca 1307/1308/1309, Chrysler Alpine/150, Talbot 1510/Solara: à la conquête de l'Europe
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 31 août 2017

Simca 1307/1308/1309, Chrysler Alpine/150, Talbot 1510/Solara: à la conquête de l'Europe

Il n’y a rien de plus embêtant qu’une voiture qui n’a pas de nom unifié, enfin, générique quoi. Avec le projet C6, Chrysler Europe donnait naissance en juillet 1975 à un modèle qui sera multi-marque, et doté de nombreuses appellations : Simca 1307/1308/1309 en France, Chrysler Alpine en Angleterre, Chrysler 150 en Espagne, Dodge Alpine en Colombie (oui oui!), puis à partir de l’été 1978 Talbot 1510 (France), Talbot Alpine (UK), Talbot 150 (Espagne) et enfin, Talbot Solara (partout) dans sa version tricorps. Bref, pas facile de nommer cette voiture, je parlerai donc le plus souvent de C6, comme son nom de code, par commodité !
CHRYSLER
SIMCA
TALBOT
Simca 1000 Coupé et 1200 S : coupés à l'italienne
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 29 oct. 2016

Simca 1000 Coupé et 1200 S : coupés à l'italienne

Quand on pense « Simca 1000 » vient à l’esprit cette voiture toute carrée, à l’élégance incertaine (bien que ce style en fasse tout le charme aujourd’hui) et au moteur « sac à dos », à mille lieux de ce qu’on appelle l’élégance automobile. Il faut pourtant croire que cette tendance stylistique (mon fils de 5 ans aurait pu être designer automobile tant ses dessins de voitures sont dans la même veine) était dans l’air du temps puisqu’en 1962, Renault sortait une 8 aux traits assez proches, tout du moins aussi carrée que la 1000. Mais n’allez pas croire que l’appellation « Simca 1000 » fut réservée à ce parpaing à roulette (aussi rigolo à conduire fut-il) : en 1962, la vénérable marque encore dirigée par Henri Pigozzi (lire aussi : Henri Pigozzi, l’âme de Simca) en lance un dérivé élégant dessiné par Giorgietto Giugiaro pour Bertone : la Simca 1000 Coupé Bertone.
FRANÇAISE
SIMCA

Vendre avec CarJager ?

Voir toutes nos offres de vente