Audi Concept C : une divine surprise
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Audi Concept C : une divine surprise

Par Nicolas Fourny - 26/09/2025

« Il faut du courage pour s’engager à contre-courant des tendances lourdes qui structurent le design contemporain »

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Parmi la flopée de concept cars présentés en cet automne 2025 à l’IAA de Munich, il en est un qui aura fait couler encore plus d’encre que les autres. En présentant son Concept C, Audi a en effet dévoilé un manifeste esthétique de toute première importance, à la fois parce qu’il recèle les tendances futures du design de la firme, et aussi parce qu’après des années d’errance stylistique, la marque aux anneaux semble avoir retrouvé le chemin d’une certaine simplicité – laquelle constitue, comme chacun sait, le chemin le plus court vers l’élégance formelle…

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Trente ans après

Bien qu’il s’agisse en réalité d’automobiles très différentes, il est strictement impossible, en contemplant le Concept C, de ne pas songer à un autre concept car Audi, présenté il y a exactement trente ans, et qui a, lui aussi, indiqué en son temps dans quelle direction le style de la marque allait s’orienter à l’avenir. Il s’agit bien entendu du prototype du TT, très proche de la voiture de série commercialisée trois ans plus tard et dont, par surcroît, la philosophie générale a essaimé dans toutes les Audi apparues par la suite – du moins jusqu’à ce que Peter Schreyer, sous la supervision duquel le TT originel avait été conçu, quitte l’entreprise pour rejoindre Kia. On connaît la suite : ses successeurs ont peu à peu abandonné le langage dépouillé initié par le styliste au profit de boursouflures toujours plus envahissantes, également présentes chez d’autres constructeurs comme BMW – ce qui a contribué à banaliser le design Audi, jadis admiré et prescripteur mais qui, depuis quelques années, ne semble plus capable que d’accoucher de SUV grisâtres et fondus dans la masse. Il y a vingt ans, une Audi était immédiatement identifiable, même par un profane ; aujourd’hui, si vous ôtez les logos d’un Q3, le même béotien pourrait aisément le confondre avec une Hyundai.

Des temps difficiles

Parallèlement, en raison des très lourds investissements consentis par le groupe VW afin de financer son virage vers l’électrification, et aussi des conséquences financières du Dieselgate, le catalogue Audi a été récemment « rationalisé » – ce qui, en bon français, correspond à un appauvrissement significatif de l’offre. Ainsi, le TT, mais aussi la R8 ou encore les coupés et cabriolets A5 ont-ils été sacrifiés sur l’autel d’une stratégie erratique et difficilement lisible, la valse-hésitation intervenue ces derniers mois autour des dénominations des modèles électriques et thermiques en étant l’un des symptômes les plus flagrants. Des ventes mondiales en recul, une baisse notable de la fameuse « qualité perçue » – autrefois l’une des valeurs cardinales de la firme – et une gamme dépourvue de tout modèle emblématique : il y a peu de temps encore, l’avenir d’Audi paraissait chancelant. Jusqu’à ce que, dans le cadre du dernier Salon de Munich, Massimo Frascella, à la tête du design de la marque depuis l’année dernière, surprenne tous les observateurs avec l’une des créations les plus hardies.

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Nostalgie et intrépidité

Car, le fait est, il faut du courage pour s’engager de la sorte à contre-courant des tendances lourdes qui structurent le design contemporain, volontiers torturé par des plis de tôle inutiles répartis un peu partout et destinés à octroyer un tant soit peu de personnalité à des carrosseries souvent interchangeables. Massimo Frascella semble avoir compris l’impasse esthétique qu’engendre cette approche, souvent considérée par ses confrères comme le seul moyen de se différencier dans un monde saturé de SUV aux silhouettes fatalement très proches. Le fait d’avoir choisi un coupé découvrable (le Concept C est une targa) pour narrer le prochain virage stylistique d’Audi, n’est pas neutre. La marque annonce ainsi à la fois son retour dans un segment de marché qu’elle avait pourtant choisi de délaisser il y a peu, et la façon dont ses futurs modèles seront dessinés. Baptisée « The Radical Next », cette nouvelle philosophie doit, à terme, transformer Audi. En se référant à son passé de façon aussi explicite, le constructeur bavarois puise délibérément dans son patrimoine, esquissant un salutaire retour aux sources. Le contraste avec la plupart des Audi actuelles n’en est que plus violent…

La fin du Single Frame

Pour autant, le Concept C n’est pas aussi scarifié par la nostalgie qu’on pourrait le croire. Ce prototype n’a rien de passéiste, lui qui partage ses substrats techniques avec la future Porsche 718 électrique. Mais son design pose sans ambages des jalons résolument antagonistes avec la concurrence – la très inélégante réaction de Gorden Wagener, responsable du style Mercedes, au sujet du concept car Audi, est assez révélatrice en l’espèce… Car la sobriété s’invite aussi à bord, avec un mobilier à la fois épuré mais à la construction soignée, et s’éloignant avec bonheur du style Tesla. L’écran central existe, mais il s’escamote à la demande ; les boutons physiques sont de retour, pour le plus grand bénéfice de l’ergonomie ; et l’aluminium, matériau fétiche des Audi de la grande époque, est généreusement employé. À l’extérieur, chacun remarquera l’absence de lunette arrière – est-ce toutefois transposable en série ? – et l’abandon de la fameuse calandre Single Frame, tandis qu’aucune illumination vulgaire ne vient éclairer calandre ou logos. Prions tous ensemble, mes frères, pour que la future voiture de série qui découlera du Concept C, prévue pour 2027, en respecte l’ensemble des principes !

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Nicolas Fourny

Nicolas Fourny

Nicolas Fourny est rédacteur indépendant pour Car Jager, diplômé de l'ESJ Paris (École Supérieure de Journalisme). Passionné par l'automobile sous toutes ses formes, il explore le passé et le présent des plus grandes mécaniques avec une plume exigeante et documentée. Nicolas met son expérience journalistique au service d'une écriture à la fois précise, évocatrice et fiable. Chaque article est le fruit d'une recherche approfondie et d'un regard passionné, porté par une connaissance fine de l'histoire automobile. Rigueur, style et curiosité guident son travail, dans une quête permanente de justesse éditoriale, au service des lecteurs exigeants et des passionnés.

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