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Bentley Cresta Facel-Métallon : inspiratrice d'une double lignée

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 2 mai 2017

Aujourd’hui, voici l’histoire d’une Bentley fabriquée en France, dessinée par un Italien et qui d’une certaine manière inspirera la création d’une marque d’automobiles de luxe française. Car Rome ne s’est pas faite en un jour, et Facel-Vega non plus. Il aura fallu passer par un certain nombre d’étapes avant de voir émerger cette nouvelle marque française et la présentation de la Véga en juillet 1954. Cette Bentley s’appelle la Cresta, et son évolution, la Cresta II préfigure le futur de Facel (à l’époque Facel Métallon).

L’un des prototypes de Cresta dessiné par Pinin Farina, au côté d’une Bentley Mk VI originale

En 1945, Jean Daninos revient des Etats-Unis où il a passé toute la guerre à participer à l’effort de guerre au sein de la General Aircrat Equipment, apportant avec lui les brevets aéronautiques de la société Bronzavia dont il était le directeur technique. Il prend alors la direction d’une filiale de Bronzavia créée en 1939, la société des Forges et Ateliers de Construction d’Eure et Loire, qui devient indépendante de la maison-mère. A l’origine dédiée à la à la productions de pièces aéronautiques, Facel absorbe un autre sous-traitant, Skar, puis fusionne avec Métallon pour devenir Facel-Métallon. Malgré sa récente carrière menée chez Morane-Saulnier puis Bronzavia, Jean Daninos n’a pas oublié son passage chez Citroën de 1928 à 1935 et son amour pour l’automobile. Il remarque vite que l’avenir passe par le développement de l’automobile et va réorienter l’entreprise vers la sous-traitance de carrosserie pour des constructeur. Son premier client sera Panhard, pour le compte duquel il fabriquera 45 000 carrosserie de Dyna X84 jusqu’en 1954. En 1948, c’est avec Simca que Daninos va dealer pour la fabrication des carrosserie et le montage de la Simca 8 Sport (une collaboration qui se poursuivra avec les Simca Plein Ciel et Océane, lire aussi : Simca Plein Ciel et Océane). Enfin, en 1951 lui confie la production de la Ford Comète.

Un autre prototype Cresta, avec sa calandre plus large et moins haute

Mais revenons en 1948. Cette année-là, Jean Daninos a l’idée de proposer un coupé Bentley 4 places aux lignes plus modernes. Il a déjà en tête l’envie de produire une voiture de luxe à sa convenance. Il va pendre contact avec la société anglaise Rolls-Royce, propriétaire de Bentley depuis 1931, et obtient son accord pour la réalisation de prototypes. Rolls Royce a justement dans l’idée de proposer un coupé aux lignes plus fuyantes que ses actuels modèles. Daninos va donc contacter Pinin Farina (des Stabilimenti Farina, la société de Giovanni, son frère, factotum pour l’occasion) qui va dessiner et construire 2 prototypes (peut-être 3 selon certaines sources), sous le nom de Bentley Cresta.

Un prototype Cresta encore roulant aujourd’hui

La Bentley Cresta est présentée au Salon de Paris 1948, puis au Salon de Genève 1949, et fait sensation. Difficile de reconnaître l’imposante Bentley Mark IV sous cette robe élégante, profilée, à la calandre moins massive. Parlons en de la calandre : Bentley va demander de retravailler la copie sur ce point là, et les Cresta seront ensuite dotées d’une calandre plus haute. Jean Daninos obtient de la marque britannique le droit de la produire en petite série. Durant l’année 1949, 11 à 12 exemplaires sortiront des ateliers de Facel-Métallon (9 en calandres verticales, et 2 à 3 prototypes en calandre large). De prestigieux clients en seront les propriétaires : Rainier de Monaco, Pamela Churchill, Yves Montand entre autre, et Jean Daninos lui-même bien entendu. Ces modèles étaient distribués par la Franco-Britannic à Paris. Les modèles sont signés de l’emblème FF ressemblant à celui de Pininfarina aujourd’hui : FF pour Farina / Facel bien entendu.

Une publicité pour la Bentley Cresta: notez la nouvelle calandre imposée par Bentley, et la coquille, il s’agit bien d’une Mk VI

L’histoire ne s’arrête pourtant pas là. Car le patron de Facel-Métallon a vu en cette Cresta un premier galop d’essai, et désire pousser son idée d’un coupé de luxe moderne un peu plus loin. Sur la même base Bentley, il va faire réaliser en 1951 un unique exemplaire (dont il se servira personnellement), la Cresta II (nom officieux), dont le dessin est dû entièrement à Daninos (et pas du tout à Pinin Farina). Si la Cresta était d’apparence un lourd coupé, la Cresta II, elle, s’apparente à un coupé encore plus profilé, plus bas, et à la face avant plus personnelle, avec deux doubles optiques de chaque côté, une calandre moins monumentale et deux ouïes plus petites entre les deux. Moins logeable, il devient, selon les termes de Facel-Métallon, un 3-4 places.

La Cresta II inspirera les Facel-Vega avec son dessin profilé et sa face avant

Observez bien cette Cresta II : déjà on aperçoit les futures lignes des Véga, qui apparaîtront 3 ans plus tard. Il s’agit en fait d’une esquisse du projet qui se dessine dans la tête de Jean Daninos : créer sa propre marque (lire aussi : Facel Vega II, Facel Vega Excellence et Facel Vega III). De son côté, la Cresta première du nom inspirera Bentley pour son coupé Continental réalisé par Mulliner et qui apparaîtra en 1951. Les Cresta seront donc les inspiratrices d’une double lignée, française d’une part et britannique de l’autre : une petite série de voiture qui a son importance.

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22 mars 2023 - 15:30
Straton

Merci pour ce très intéressant article. Mais comme beaucoup de Français vous ne connaissez pas très bien la géographie car ce n’est pas la Loire qui traverse le département de l’Eure-et-Loir mais le Loir. Donc Loir sans « e » comme cela : Eure-et-Loir.