Steyr-Puch 650 TR: une Fiat 500 vitaminée !
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Steyr-Puch 650 TR: une Fiat 500 vitaminée !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 29/06/2015

L’incroyable succès de la nouvelle Fiat 500, devenue star des villes, et voiture « branchée » par excellence, a remis les projecteurs sur l’ancienne 500, celle des années 50. A tel point qu’il est devenu banal de croiser ces adorables petites voitures fleurant bon les trente glorieuses et la dolce vita. Aussi, même si la côte de ces petites autos a flambé aujourd’hui, vous ne risquez pas de rouler décalé avec elle. A moins de vous la jouer spécialiste, et d’épater la galerie avec un dérivé autrement plus rare et plus performant : la Steyr Puch 650 TR !

TR 01

Oui je sais, pour beaucoup d’entre vous, le nom de Steyr Puch vous ramène inévitablement au Mercedes Classe G plus qu’à une petite Fiat (lire aussi : Mercedes Classe G). Mais si, à partir de 1975, la firme autrichienne s’est spécialisée dans le véhicule militaire (avec le classe G donc, mais pas que!) et dans la fabrication pour compte de tiers (aujourd’hui encore, Magna Steyr fabrique par exemple des Peugeot RCZ, et a produit l’Aston Martin Rapide avant qu’elle ne soit rapatriée à Gaydon en 2012), elle fut une marque automobile à part entière avant cela.

Steyr est une ville d’Autriche, qui donnera son nom au plus important fabricant d’armes autrichien dans la deuxième moitié du 19ème siècle. Dès 1907, Steyr Puch devient constructeur automobile en s’associant avec Fiat au sein d’une société commune, Austro-Fiat. C’était l’époque où le marché commun européen n’existait pas, obligeant la société italienne à créer des sociétés un peu partout pour produire sans subir des droits de douanes importants, donnant naissance à Simca en France, ou à Neckar en Allemagne.

Les 500D et DL, premières Steyr-Puch à moteur spécifique !
Les 500D et DL, premières Steyr-Puch à moteur spécifique !

Mais venons en à nos moutons. A la fin de la guerre, Steyr-Puch se voit interdire (comme en 1918 d’ailleurs) pour un temps la production d’arme, et doit se réinventer. Malgré la difficile période de la fin des années 40 (ou la marque ne propose que des motocyclettes), l’Autriche reprend peu à peu son rang, et profite elle aussi des 30 glorieuses. Il faut proposer aux autrichiens des voitures qu’ils ont désormais les moyens de se payer. Malgré la période trouble de la guerre (Steyr Puch utilisera la main d’oeuvre des camps de concentration pour fabriquer armes et voitures), la marque est forte, et s’associe à nouveau avec Fiat pour se relancer.

La Steyr-Puch 650 T
La Steyr-Puch 650 T

Après quelques modèles comme la 1900 ou la 1400, c’est grâce à la 500 que Steyr Puch va vraiment renaître à l’automobile, à partir de 1957. Jusqu’en 1959, les modèles autrichiens diffèrent très peu de leur sœur italienne. Mais cette année là, la marque va prendre ses distances en proposant son propre moteur de 493 cm3, proposé en deux versions, 16 ou 20 ch (Steyr Puch 500D et DL), mais de conception nationale.

La TR, plus puissante
La TR, plus puissante

En lançant en 1961 une version break différente de la « Jardinnière » italienne, baptisée 700, la marque autrichienne propose alors un moteur plus puissant de 25 chevaux et une cylindrée de 643 cm3 ! « Mais la 650 TR alors ? Quand va-t-il en parler? » vous demandez-vous ! Justement, j’y viens ! En 1962, la 650 T (pour Thondorf, le nom de l’usine), équipée du moteur de la 700, vient remplacer la 500D, en offrant 20 ch. Dans l’optique d’équiper la police autrichienne d’un véhicule plus performant, la 650 TR sera lancée en 1964, et bientôt proposée au public, disposant de 27 chevaux, soit 11 de plus que la première 500 lancée en 1957, et d’une cylindrée réalisée à 660 0cm3. Cela paraît peu, mais la voiture est alors transfigurée.

La TR2 est une vraie voiture de rallye
La TR2 est une vraie voiture de rallye

Entre temps, la ligne de la petite autrichienne a pris ses distances et se différencie beaucoup de sa sœur italienne, malgré un gabarit et une silhouette encore relativement proches. Avec la 650 TR, on entre (presque) dans le domaine de la performance. Mais la « course à la puissance » ne va pas s’arrêter là. En 1965, la version sportive de la gamme va sortir sous le nom de TR 2, disposant de pas moins de 41 chevaux, et destinée à la course et au rallye.

La 126 remplacera les 500 et 650 sur les lignes de production à partir de 1973
La 126 remplacera les 500 et 650 sur les lignes de production à partir de 1973

La production des 650 T, TR et TR2 durera jusqu’en 1968, tandis qu’une Steyr Puch 500 sport (moteur de 20 ch) prendra la suite jusqu’en 1974, date à laquelle la 126 prendra sa place sur les châines (je vous en parlerai plus tard). En tout, entre 1957 et 1974, près de 60 000 dérivés de la Fiat 500 seront produits en Autriche sous la marque Steyr-Puch, dont 5400 exemplaires 650 T, et seulement 486 exemplaires des TR et TR2 ! Autant dire que ces modèles là sont des vraies raretés.

Pour en trouver une, il vous faudra sûrement vous rendre en Autriche, car l’accord de licence signé entre Steyr et Fiat interdisait l’exportation. Cependant, quelques modèles furent vendus en Allemagne, Finlande et Hongrie. La côte élevée de la Fiat 500, conjuguée à la rareté et aux performances des 650 TR et TR2, vous feront devoir prévoir un budget d’achat conséquent, mais qui vous permettra de rouler dans cet adorable pot de yaourt en jouant le spécialiste, et non l’amateur de vintage fortuné.


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