Lamborghini Bravo : la "petite soeur" de la Countach
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Lamborghini Bravo : la "petite soeur" de la Countach

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 18/05/2018

Bertone et Marcello Gandini avaient déjà frappé un grand coup en 1971 avec la présentation du prototype de la Lamborghini Countach, projet accepté par la vénérable firme italienne (lire aussi : Lamborghini Countach), mais ils avaient soif de reconnaissance mais aussi de projets d’image. Quoi de mieux que Lamborghini pour être visible surtout que la marque, en acceptant la Countach, semblait prête à accepter pas mal de délires stylistiques ? Alors, histoire de trouver une remplaçante à l’Uracco, pourtant rentrée tard en production (1973), qui soit dans la même veine que la Countach, Bertone présenta, toujours sous la houlette de Gandini, la Lamborghini Bravo au salon de Turin 1974.

L’idée a toujours travaillé Lamborghini : offrir à sa clientèle une voiture de sport plus abordable dotée d’un V8 en dessous de ses modèles V12.exclusifs et cher… Et ainsi faire du volume (enfin façon de parler). L’Uracco (déjà dessinée par Gandini) était dans cette veine, avec ses 4 places et son moteur V8, mais son style plutôt sage semblait presque en désaccord avec la brutalité et l’originalité de la Countach. Sentant un coup à jouer, Bertone tenta donc d’imposer une nouvelle vision pour une petite Lamborghini, avec un concept osé, reprenant quelques codes stylistiques de la grande sœur V12, mais en appuyant encore plus le trait, et en jouant encore plus de la règle pour obtenir une voiture toute en angles et arêtes assez séduisante. Celle-ci aurait été le pendant 2 places de l’Uracco.

Le prototype Bravo vert fut détruit en 1976 lors d’un crash test

En fait, mis à part le moteur venant de l’Uracco, un V8 3 litres de 300 chevaux, il s’agissait d’une toute nouvelle voiture. Sa ligne tout en coin offrait une surface vitrée incroyable, et l’absence de courbes n’enlevait pas l’agressivité, bien au contraire. A l’arrière, on reconnaissait la patte Gandini par son passage de roue biseauté. Présentée dans une belle teinte marron tout à fait digne des années 70 à Turin, elle attirait le regard, inévitablement.

Pour tenter de convaincre Lamborghini de produire son étude 114 dénommée Bravo (rien à voir avec la Fiat éponyme, il s’agit ici d’une race espagnole de taureau de combat), Bertone fit bien les choses : non seulement le concept-car était totalement fonctionnel, mais l’officine lui fit passer de nombreux tests, avant et après Turin, pour montrer le potentiel de la voiture. Avant qu’elle ne rentre finalement au musée Bertone, elle avait parcouru près de 40 000 miles de tests en tous genres. Un autre exemplaire de teinte verte avait aussi été fabriqué, lui aussi fonctionnel, fut utilisé en 1976 pour un crash test, preuve que Bertone espérait toujours à ce moment là !

Puisque la Bravo rentra au Musée Bertone, vous l’aurez devinez, c’est donc qu’elle fut refusée par Lamborghini. D’abord parce que l’Uracco avait tout juste commencé sa carrière tout comme la Countach, et que les moyens de la firme italienne, forcément réduits, ne lui permettaient pas de financer la Bravo. Ensuite parce qu’il fut décidé, pour la version 2 places de l’Uracco, d’avoir recours à de simples modifications ou évolutions du dessin initial qui donnèrent naissance à la Silhouette puis à la Jalpa, elles aussi dessinées par Gandini.

La Bravo rejoignit donc les rangs des protos refusés dans les réserves puis au Musée Bertone. En 1987, on ressortit de la naphtaline le projet. Alors que Bertone produisait sous sa marque le petite roadster X1/9 (lire aussi : Fiat/Bertone X1/9), on envisagea en effet de produire à ses côtés la Bravo, dotée de la même mécanique mais boostée par un Turbo : un projet qui tomba à l’eau quand Fiat annonça la fin de la production de ce moteur. Dans les années 80, Gandini proposa à nouveau à Lamborghini l’idée d’une « petite » Lambo à moteur V8, le projet P140, qui lui non plus ne verra jamais le jour (lire aussi : Lamborghini P140).

Puis, dans les années 2000, la Bravo connut une restauration complète, recevant au passage une livrée blanche plus conforme aux goûts actuels. Mais au début des années 2010, les difficultés devenant de plus en plus grande pour Bertone, il fut décidé de se séparer d’une partie de la collection, à l’instar d’Heuliez en France. C’est ainsi que la Lamborghini Bravo fut mise aux enchères en 2011 à la Villa d’Este. Elle fut vendue pour la modique somme de 588 000 euros.

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