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Volvo 480 : break de classe
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 24 mars 2014Parfois, en pensant à l’appétit gargantuesque de ma Saab 9-5 et de son glouton V6 (lire aussi: Saab 9-5 V6 Griffin), je songe à une citadine originale qui viendrait suppléer ma vénérable et luxueuse péniche pour mes petits trajets. Difficile pourtant, dans cette catégorie, d’être véritablement original.
Pourtant, en feuilletant mes archives automobiles, je retombe sur une autre suédoise (enfin, presque), la Volvo 480. Quand on la voit, difficile de se dire qu’elle a été commercialisée en 1986. Difficile aussi de se dire qu’elle évoluait dans la gamme Volvo au milieu des 240 et 760 aux looks de parpaings. Difficile aussi d’imaginer qu’elle succède aux laides 300 aux relents de DAF hollandaises (lire aussi: Volvo 340/360). Et pourtant !
La 480 n’est pas vraiment suédoise, puisqu’elle est fabriquée aux Pays-Bas, dans les anciennes usines DAF rachetées par Volvo. En plus, elle est à l’origine destinée aussi aux Etats-Unis (ce qui vu sa taille semble une stratégie étonnante) mais le cours de dollar défavorable lui en fermera les portes. Pourtant, elle a des gènes Volvo puisqu’elle s’inspire du mythique break de chasse 1800 ES (lire aussi: Volvo P1800).
A la regarder aujourd’hui, elle n’a rien perdu de sa modernité, ni de son originalité. Phares escamotables, 4 vraies places, sorte de Shooting Brake en réduction, elle ne ressemble à rien dans sa catégorie.
Bon bien sûr, côté moteur, c’est moins enthousiasmant, avec son 1,7 d’origine Renault de 109 chevaux. En 1988, grâce aux bons soins de Porsche (qui se penchera sur sa gestion électronique), elle gagnera un turbo et 11 chevaux de plus sans pour autant se transformer en sportive. Un deux litres atmo de 110 ch sortira enfin en 1992. Une version cabriolet sera même au programme, mais restera sans suite, la faute à un partenaire défaillant (lire aussi: Volvo 480 Convertible).
Si l’intérieur ne respire pas la joie, la qualité reste en dessous des standards habituels de Volvo. Elle est cependant plutôt bien équipée, surtout dans les séries spéciales jalonnant sa fin de carrière (Côté Sud, GT). La GT de 1995 (sa dernière année de production) est devenu un collector recherché. En tout, 76 315 exemplaires de la 480 auront été fabriqués. Bien entendu, son profil atypique n’offre pas la même capacité de coffre qu’une 850 break, mais puisqu’on vous dit qu’une Saab ira très bien pour les longs trajets.
Merci à Nicolas Faloviez pour ses précisions et sa gentillesse malgré quelques erreurs dans la mouture initiale de l’article.