Alpina E36 B6, B3 et B8 : alternatives à la BMW M3
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Alpina E36 B6, B3 et B8 : alternatives à la BMW M3

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 23/08/2022

Lorsque la BMW M3 E36 est apparue en 1993, j’ai été, comme tout le monde, admiratif. Quelle voiture, quelle efficacité reconnue par l’ensemble de la presse automobile que je lisais assidûment à l’époque, quelle ligne aussi (lire aussi : BMW M3) ! Malheureusement, elle avait un défaut pour moi : elle séduisait tout le monde. J’étais déjà avide de différence, de distinction, et à voir fleurir tant de M3 sur les routes, je finissais pas me dire que c’était décidément trop « mainstream ». Heureusement, un petit constructeur allemand à la réputation déjà bien installée proposait lui aussi une version vitaminée de l’E36 : Alpina (voir ici pour une rapide histoire de la marque: Alpina). Ouf, je pouvais aimer une série 3 sportive sans rentrer dans le rang !

Une Alpina B3 3.0 Coupé
Une Alpina B3 3.0 Coupé

En fait, Alpina avait déjà dégainé avant BMW. Depuis 1992, la firme de Buchloe proposait à ses clients sur la base de la berline ou du coupé 325i sa vision sportives des choses sous le nom de B6 2.8 ! Le 6 cylindres en lignes M50 de la béhème, une fois passé entre les mains des techniciens d’Alpina, passait alors de 192 ch à 240 ch. Voilà qui donnait un sacré coup de fouet à la voiture. Ajoutez à cela une décoration spécifique un peu voyante mais qui fait son charme particulièrement sur les teintes sombres (bleu ou vert), avec notamment un spoiler avant spécifique, un luxe encore plus grand (le client Alpina est en fait assez bourgeois), des suspensions revues et corrigées, ainsi que les freins, et la 325i se transformait en bête de course. Pendant un an, 362 exemplaires se vendront, mais c’était sans compter la sortie de la M3. Avec ses 286 chevaux, la B6 était larguée, d’autant qu’elle coûtait plus cher que sa rivale officielle. Il fallut donc revoir la copie.

Une B3 3.0 « Sedan »
Une B3 3.0 « Sedan »

Consciente que, pour pouvoir lutter, il fallait proposer autre chose qu’une rivale directe de la M3, Alpina décida donc de reléguer la B6 au placard. Place à une B3 toujours issue de la 325i, mais au moteur M50 porté à 3 litres et 250 chevaux. Certes, c’était moins que la M3, mais Alpina se positionnait comme une alternative plus bourgeoise, offrant de la puissance sans bestialité, avec plus de couple et donc de plaisir. Surtout, avec la B3 3.0, on pouvait choisir toutes les carrosseries, et donc le fameux Touring. 749 exemplaires seront fabriqués entre 93 et 95, ce qui en fait l’Alpina E36 la plus vendue.

Une B3 3.2 Touring, somptueuse dans sa tenue verte
Une B3 3.2 Touring, somptueuse dans sa tenue verte
Une B3 3.2 Touring vue de derrière

En 1996, tout comme la M3, la B3 passe en effet à une nouvelle cylindrée et devient B3 3.2, gagnant au passage 15 chevaux pour atteindre les 265. La base, quand elle, vient de la 328i. Extérieurement, mis à part le sigle, elle ressemble comme une sœur aux B6 et B3 3.0. Elle disposait en revanche d’une boîte Switch-Tronic, permettant de passer les vitesses au volant à l’aide de boutons. Elle se vendra entre 96 et 99 à 342 exemplaires toutes carrosseries confondues. Mais vous me direz (et vous aurez raison) que pendant ce temps là, la M3 passait à 321 chevaux. C’est vrai, mais rassurez-vous : la B3 3.2 devenait en quelque sorte une « entrée de gamme » malgré son luxe. Car Alpina, pour titiller un petit peu Béhème, avait eu l’idée d’offrir un haut de gamme doté d’un V8 : la B8.

Une Alpina B8 4.0
la B8 4.0 ne sera fabriquée qu’à 5 exemplaires, exclusivement (à l’origine) pour le Japon.
Baie moteur de la B8 4.0

En fait, tout a commencer en 1994, avec la création de la B8 4.0 ! Sur la base d’une 328i toujours, on rentrait sous le capot le V8 M60 (issue de la 540i) de 4 litres de cylindrée porté à 313 ch. Ce premier modèle, destiné exclusivement à 5 clients japonais, ouvrait de nouvelles perspective. Pour l’Europe, Alpina décida de proposer une version encore plus performante, la B8 4.6 : le même V8, porté donc à 4.6 litres, et développant 333 ch. Outre 2 cylindres de plus que la M3, c’était aussi 12 ch de plus. Pour réussir ce tour de force (le V8 était lourd et gros), il fallut procéder à 42 points de modifications sur le châssis.

Une B8 4.6 et son V8 de 540i gonflé à la sauce Alpina
Une B8 4.6 et son V8 de 540i gonflé à la sauce Alpina
Intérieur de la B8 4.6

La boîte de vitesse est une Getrag 6 vitesses, tandis que les freins sont renforcés pour pouvoir ralentir la bête plus lourde que la B3. Avec la B8, Alpina disposait enfin d’une voiture plus rapide que la M3 à tous les rapports, et pouvait atteindre les 280 km/h, sans compter un 0 à 100 en 5,6 secondes. Elle fut fabriquée de 1995 à 1998 à 221 exemplaires tout de même !

Au total, les Alpina E36, que ce soit en B6, B3 ou B8, auront été produites à 1671 unités. On trouve d’autres chiffres un peu partout, mais l’ordre de grandeur est le même à chaque fois, entre 1600 et 1800. L’intérêt est donc là : avec une Alpina E36, à vous l’exclusivité qui vous différenciera d’un pur béhèmiste. En revanche, la voiture de vos rêves ne sera pas facile à trouver, et le blason Alpina engendre un surcoût à l’achat. Moi, idéalement, je choisirai mon E36 en B3 3.2, en Touring de préférence (même si la berline me plaît), car justement, cette déclinaison n’a jamais existé en M3. A vous de choisir votre préférée.

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Oui, le titre de cet article peut paraître paradoxal. Comment peut-on oser parler de tuning et de luxe dans la même phrase, quand le premier mot peut sembler de mauvais goût et inutilement tapageur, et le deuxième synonyme de discrétion et de bienséance ? C’était oublier une clientèle en plein essor dans les années 80, une clientèle « bling-bling » de plus en plus riche et de plus en plus ostentatoire. Les améliorations apportées par Alpina, devenu constructeur à part entière au début des années 80, restaient certes relativement discrètes mais semblaient davantage convenir à une BMW Série 3 ou, au pire, à sa grande sœur la Série 5. Pourtant, à Buchloe, on n’hésita pas à s’attaquer à la grande Série 7 E32 dès 1988, plus limousine que sportive, pour en décliner une atypique version B12. Cette dernière sera déclinée par la suite dans sa version E38, celle qui nous intéresse aujourd’hui.
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Au salon de Francfort 1985, BMW présentait la M3 (E30) au grand public, une déclinaison sportive de la Série 3 destinée à l’homologation en groupe A. Au menu : une version vitaminée remaniée chez Motorsport, avec un 4 cylindres boosté à 200 chevaux. Du côté de Buchloe, on n’avait pas attendu BMW pour proposer la B6 2.8 dotée d’un 6 en ligne poussé à 210 chevaux. Mais la sortie de la nouvelle M3 obligeait Alpina à offrir à sa clientèle exclusive une toute autre cavalerie avec la B6 3.5, une E30 récupérant le 6 en ligne d’une Série 7 gonflé à 262 chevaux.
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