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Aston Martin DB5 Shooting Brake : un graal inaccessible !
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 20 juin 2014L’Aston Martin DB5 est une Aston mythique à plus d’un titre. Popularisée par James Bond, elle est immédiatement identifiée par le néophyte, malgré sa relative rareté (898 coupés et 123 cabriolets fabriqués) et sa courte période de production (1963 à 1965). Pour beaucoup elle est l’Aston Martin par excellence.
Elle inaugure aussi une drôle d’appellation chez le petit constructeur de Newport Pagnell : « Shooting Brake ». Aston Martin appartient à l’époque au charismatique David Browm (dont les initiales DB désignent encore aujourd’hui les modèles de la marque), riche industriel aux plaisirs de nanti : polo et chasse. Quand on est patron d’une marque automobile aussi exclusive, rien de plus facile que de se faire réaliser une voiture sur mesure. La DB5 était un peu juste pour son matériel de polo, ou, pour les week-ends de chasse, ses fusils et ses chiens (qui abîmaient sérieusement les cuirs de la voiture).
Qu’à cela ne tienne, David Brown décide en 1965 de faire réaliser une version adaptée à ses besoins, la DB5 Shooting Brake. C’est le carrossier Tickford, lui aussi propriété de Brown, qui réalisera cet exemplaire unique pour le compte du patron. Le break trois portes luxueux et sportif était né. Cet exemplaire, souvent garé sur le parking de l’usine de Newport Pagnell fit quelques envieux parmi les clients de passage, et ce qui devait arriver arriva : certains (sans doute richissimes) réclamèrent le même modèle.
Quand il y a de la demande, on ne refuse pas. Aussi Aston Martin accepta de répondre aux souhaits de ces clients. Mais problème : l’usine tourne déjà à bloc pour fournir les DB5. Et malgré un certain engouement pour ce modèle pour l’instant unique, la demande n’est pas assez forte pour investir. Un accord est donc passé avec le carrossier Harold Radford pour la réalisation de ces DB5 très spéciales.
Seuls 12 exemplaires de la DB5 Shooting Brake furent réalisés entre 1965 et 1967 (8 en conduite à droite, et 4 en conduite à gauche). Il faut dire que cette transformation augmentait le coût déjà faramineux de la voiture de presque 45 %. Harold Radford ne s’arrêta pas à la DB5, puisqu’il réalisa par la suite 6 exemplaires de la DB6 en version Shooting Brake.
Que ce soit une DB5 ou une encore plus rare DB6, acheter une Shooting Brake vous demandera un solide portefeuille, à tel point que je ne préfère même pas vous donner un prix. Autant dire que vous n’en posséderez jamais une, un coupé DB5 beaucoup moins rare pouvant monter à 180 000 euros.
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