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Citroën C15 : la version "made in Taïwan", clou de votre future collection

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 8 mai 2018

Vous connaissez ma passion pour la Citroën C15, la reine des campagnes, le 4×4 sans les 4 roues motrices (pas besoin, « ça passe tout seul »), la voiture « jamais à la mode » qui finit par toujours l’être (honnêtement, personne ne s’offusque d’en voir une aujourd’hui sur les route malgré ses origines datant de la Visa dans les années 70, lire aussi : la genèse du C15). Soyez donc prévenus, la C15 s’apprête à rentrer en collection, et vous finirez, de votre côté, par rentrer en religion : la C15 sera la nouvelle Méhari dans les années à venir, celle qu’on s’arrachera à prix d’or, et qu’il sera tellement cool de conduire à la plage ou ailleurs (lire aussi : C15, futur collector). Bientôt, pour se distinguer, il faudra aller de plus en plus loin : une 6 roues par exemple (on en reparle bientôt), une version électrique de 1989, ou bien une version « ludospace » ou pick up venue de Taïwan !

Le C15 « Made in Taïwan » du Conservatoire Citroën

Vous avez bien lu : Taiwan. Pour ceux qui pensaient que la C15 n’avait connu que des usines espagnoles (Vigo) ou portugaises (Mangualde), que nenni ! La C15 fut aussi produite dans la banlieue de Taipei ! Car en cette fin des années 80, PSA a des ambitions pour ses marques en Chine… continentale, avec Guangzhou-Peugeot (lire aussi : Guangzhou-Peugeot) mais aussi bientôt Citroën, avec la ZX qui sera déclinée là-bas en Fukang (lire aussi : Citroën Fukang). De toute façon, depuis le tournage du spot de l’AX sur la muraille de Chine, PSA n’en a plus que pour l’extrême Orient…

Faisant fi des « problèmes » entre les deux Chine, PSA va aussi s’intéresser à la Chine insulaire, plus connue sous le nom de Taïwan ! A cette époque, l’ancienne île de Formose est l’un des dragons asiatiques, connaissant une croissante bien plus fulgurante que l’antique Chine communiste pas encore vraiment de plain pied dans l’économie de marché. 1989, c’est aussi Tienanmen et l’Empire du Milieu n’a pas très bonne presse, tandis que chacun dispose d’une montre, d’une calculette, ou d’un walkman made in Taïwan.

En attendant le marché comme on attend Godot, PSA va faire des infidélités à ses partenaires chinois communistes (lui fera-t-on payer ensuite?) en dealant avec la Chinese Automobile Trading Corporation (la CAC, qui n’a rien à voir avec la SCEP d’OSS 117), un des multiples assembleurs de l’île. De cette coopération naîtra le projet de l’assemblage  de la C15, en trois versions : tôlée, pick-up et ludospace, le tout mu par un seul moteur, le 1.4 litre essence de 75 chevaux.

La production commence en décembre 1989 et se poursuivra jusqu’en 1996, sans que Citroën aujourd’hui ne sache vraiment combien d’unité auront été assemblées là-bas. Sans doute quelques centaines par an, quelques milliers au total tout au plus. Le plus étrange cependant, c’est que malgré le manque d’information, le Conservatoire Citroën en aura conservé un exemplaire, encore visible aujourd’hui : une version ludospace siglée à la chinoise, et dotée de pare-buffles, on ne sait jamais (je connais pas bien l’île de Taïwan, mais je ne suis pas sûr que cela soit indispensable là-bas).

Voilà, maintenant que vous savez que le C15 va entamer une remontée dans les charts, il serait temps de vous intéresser aux modèles les plus rares, les plus drôles, les plus malins : une version taïwanaise dotée de sa sérigraphie d’origine sera sans aucun doute une pièce de choix dans votre collection improbable. Vous ne pourrez plus dire que vous ne le saviez pas !

Merci au Conservatoire Citroën pour ses informations maigres mais précieuses

Photos : conservatoire Citroën / Paul Clément-Collin et Niko Laperruque / DR

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30 juil. 2024 - 10:16
FARANDOU. ERICK

Très fan du Citroën C15 depuis son lancement. D’abord en tant que militaire on en avait quelques-uns, puis commercial pour la marque j’en ai vendu pas mal, même quand son remplaçant a pointé son nez. Un certain Berlingo.