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Fiat Abarth 500 Berlina Record : pour relancer la 500
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 10 févr. 2019On l’imagine mal aujourd’hui tant la Nuova 500 fait chavirer le coeur des collectionneurs et des collectionneuses, mais les débuts de la petite Fiat ne furent pas si facile que cela. Il fallut l’intervention du sorcier Carlo Abarth pour démontrer la fiabilité du modèle avec pas moins de 6 records internationaux battus à Monza. Voici l’histoire de la 500 Berlina Record, toute première 500 préparée par Abarth.
Le 4 juillet 1957, Fiat présentait sa petite dernière destinée à remplacer la 500 Topolino, la Nuova 500, persuadée de conquérir facilement le coeur des italiens et même des européens. Mais contre toute attente, le succès n’est pas tout de suite au rendez-vous. Malgré un tarif abordable, son petit bi-cylindres de seulement 13 chevaux, son toit en toile (par soucis d’économie d’acier plus que par plaisir de rouler cheveux au vent) et son intérieur spartiate ne plaidaient pas en sa faveur. Bien des clients préféraient s’orienter vers une 600 plus rassurante et plus cossue.
Des débuts laborieux pour la 500
Trois mois à peine après son lancement, Fiat rectifiait le tir avec une version économique (identique à la première Nuova 500) et une version normale au moteur poussé jusqu’à 15 chevaux, mieux équipée et dotée d’un toit en tôle. Mais il fallait aussi démontrer qu’un tel engin pouvait tenir sur la durée, malgré sa petite taille. A cette époque, et malgré un tarif attractif, s’acheter une voiture reste un investissement conséquent.
C’est ainsi qu’intervient Carlo Abarth. Soutenu par Fiat (la 500 économique fut directement prélevée sur les chaînes de production), il prépare à sa sauce la petite voiture pour en faire une bête de concours : si la cylindrée du moteur reste identique (478 cc), Abarth re-travaille tout l’environnement pour doubler la puissance à 26 chevaux. La voiture est aussi allégée de ses sièges (sauf celui du conducteur) et de ses pare-chocs.
Ainsi préparée, direction Monza pour établir le maximum de records. Du 13 au 20 février 1958, les 6 pilotes (dont un journaliste français) vont se relayer pour battre les records de distance sur 4, 5, 6 et 7 jours, mais aussi battre ceux du temps pour 15 000 km et 10 000 miles. Pour chacun de ces records, la voiture a roulé entre 107 et quasiment 109 km/h de moyenne (sachant que la vitesse de pointe de la 500 Berlina Record n’était que de 118 km/h).
Carlo Abarth à la rescousse
Cette série de records aura un retentissement international, permettant à la 500 de devenir l’icône qu’elle est aujourd’hui. L’histoire de cette 500 pas comme les autres ne s’arrête pourtant pas là. Conservée par Carlo Abarth, elle intégrera le musée Fiat en 1971 après le rachat de la firme Abarth. Elle sera alors remise en configuration 500 économique pour être exposée au public comme l’une des premières 500 produites.
Pourtant, dans les archives, on avait conservé pas mal de souvenirs de cette auto. Début 2018, les équipes de Fiat Héritage, et notamment Gianfranco Gentile, responsable de la communication, décident de rendre à cette 500 très spéciale sa robe initiale et ses couleurs Abarth. La petite Fiat avait été repeinte, mais sous la plaque d’immatriculation se cachait la teinte d’origine, ainsi que le lettrage Abarth. Ainsi pouvait commencer la restauration afin d’être prête pour célébrer en 2019 les 70 ans d’Abarth.
Cette petite Fiat est exposée au Salon Rétromobile sur le stand du groupe FCA. Elle aura permis à la 500 de décoller, mais elle donnera l’idée d’une gamme 500 siglée Abarth, les 595, 595 SS, 695 et 695 SS. Sans elle, la face du monde automobile en aurait été changée.