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Peugeot 405 : à la conquête de Taiwan

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 4 sept. 2018

Peugeot a toujours eu du mal en Extrême Orient malgré une présence précoce, et encore aujourd’hui, la marque semble avoir du mal à trouver la martingale. Si l’on excepte l’Iran plus à l’Ouest et devenu un marché important par hasard (un héritage de Chrysler-Rootes lire aussi : les 405 propulsions iraniennes), Peugeot a connu des débuts difficiles en Inde (lire aussi : les aventures de Peugeot en Inde) comme en Chine (lire aussi : Gangzhou-Peugeot). A Taiwan, Peugeot produira pendant presque 15 ans ses modèles, sans jamais vraiment réussir à décoller : petite histoire de Peugeot sur l’île de Formose, et de son fer de lance, la 405.

La 305 Taiwanais eut droit à un Facelift local

Tout commence en 1976. Cette année-là, l’industriel Taiwannais Yeu-Tyan Machinery, après s’être intéressé aux scooters en produisant des Piaggio, se demandait s’il n’allait se mettre à produire des voitures. Il apparaissait que la 504 pourrait être un bon produit pour la classe moyenne émergeant sur l’île, et un accord d’importation et de production fut signé avec Peugeot cette année-là. A l’époque, le constructeur français avait d’autres chats à fouetter (l’intégration de Citroën puis bientôt le rachat de Chrysler, lire aussi : le rachat de Chrysler Europe) et agissait plutôt par opportunité : l’exportation ou l’assemblage en CKD à l’initiative d’industriels locaux étaient un moyen de rentabiliser ses modèles : on songeait un peu moins global à l’époque. C’est ainsi que Kia se retrouva, par exemple, à fabriquer des 604 sous licence à peu près au même moment (à quelques centaines d’exemplaires, lire aussi : Kia 604).

Après quelques années d’importation de modèles français vendus au compte-goutte, la production commença en 1980 avec la 505 plutôt que la 504. Elle s’appelait là-bas 505 TR mais il fallait bien l’admettre : elle coûtait « une blinde » par rapport à la concurrence japonaise ou américaine, malgré le positionnement haut de gamme délibéré de Yeu-Tyan. Conscient du problème, l’industriel Taiwanais va alors opter pour une berline un peu moins grande, la 305. Là encore, la voiture va vivoter, se vendant à quelques centaines d’exemplaires par an. Pour percer dans le haut de gamme (car Yeu-Tyan voulait persister dans cette voie), il fallait une voiture moderne, qui allait être incarnée par la nouvelle 405.

Cette fois-ci, pas question d’un modèle en fin de carrière : la 405 venait d’être lancée, en 1987, et dès 1988, Yeu-Tian l’importait à Taiwan, avec sa présentation au salon Automobile de Taipei, et pour finir par l’industrialiser en 1989 sur l’île. Il s’agissait uniquement du moteur 1900 de 110 chevaux tandis que la Mi16 (celle qui illustre cette article est bien de Taiwan) était importée (à dose homéopathique, seuls 38 exemplaires seront vendus là-bas en 6 ans de présence). Enfin, la mayonnaise semblait prendre avec une voiture moderne, au style très européen, et plutôt bien équipée (vous noterez les inserts en bois sur la Mi16, Taiwan, c’est la Chine sans le communisme, mais avec les mêmes goûts). Une poignée de break furent aussi importés, mais le cœur du marché, c’était la 1900.

L’air de rien, la 405 commença à trouver son marché. Certes, il y eut une belle commande de la part de l’administration Taiwanaise, mais bon an mal an, Yeu-Tian vendait entre 2500 et 5000 berlines 405 sur l’île : au total, entre 1989 et 1995, il s’en écoulera 25 596 exemplaires. Cependant, les ventes qui avaient bien commencé, finirent par chuter lentement mais sûrement, jusqu’à atteindre les 400 unités en 1995. A cette période, Peugeot commence à s’intéresser sérieusement à l’extrême Orient et décide de reprendre la main avec un nouvel allié, le groupe Lio Ho : la stratégie est revue, avec l’abandon du montage sur place pour se consacrer à l’importation sur un positionnement plus généraliste.

Peu de temps après, il en sera de même pour Citroën, qui faisait assembler son C15 à Taiwan par un autre industriel, CAC (lire aussi : la C15 de Taiwan). Il reste pourtant un souvenir du partenariat Peugeot/Yeu-Tian que vous n’imaginez peut-être pas : Yeu-Tian, on l’a dit, produisait des Piaggio sous licence depuis 1972, et dans le cadre du contrat Peugeot, des scooters éponymes évidemment. En 1989, Yeu-Tian décida de lancer sa propre marque qu’elle nomma PGO… En phonétique, pi-yi-o, proche tant de Peugeot que de Piaggio pour des chinois. Pas bête. Une autre histoire s’écrivait, et celle-ci perdure, elle !

Images : Channel Auto


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