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Renault Twingo Lecoq : rare série de luxe
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 4 août 2022Voilà longtemps que je voulais faire un article sur la rarissime Renault Twingo Lecoq produite entre 1995 et 1996. Je l’avais évoquée dans un article consacré à la Twingo (lire aussi : Renault Twingo) sans pousser plus loin l’affaire, surtout par manque de photos. Or récemment, j’ai vu que le club de propriétaires Génération Twingo s’était mis en tête d’aller sauver une Lecoq accidentée récemment. J’ai suivi la petite équipée pour aller voir la belle dans le sud, et cela m’a redonné envie de parler de cette étrange variante de Twingo.
Lancée en 1993, la Twingo n’aura de déclinaison « luxe » qu’à partir de 1999 dans une définition Initiale. Entre temps, Renault aura sorti deux déclinaison très « mode », la Twingo Kenzo en 1995, ou la Twingo Elite en 1997. Si la petite voiture vise particulièrement une cible féminine, Renault n’a pas jugé utile d’en décliner tout de suite une version haut de gamme. Cela n’aura pas échappé au carrossier Lecoq qui se mettra en tête d’en produire « sa » version.
Une peu d’observation suffisait pour constater la forte représentation des Twingo dans les beaux quartiers de Paris. Voiture populaire certes, mais aussi et surtout citadine, et à la bouille craquante, elle sut faire craquer madame qui la trouvait idéale pour faire ses courses rue de Passy. Lecoq y vit un moyen de faire à nouveau parler de lui, sa période de gloire faisant partie du passé, se contentant d’une activité de restauration de véhicules anciens.
Pour sa Twingo « de luxe », André Lecoq va s’inspirer d’une marque française reconnue, Bugatti. C’est à sa peinture bi-ton à la manière des rarissimes Royale d’avant guerre que se reconnaissent les Twingo Lecoq. A cela s’ajoutent des jantes BBS équipées du logo Lecoq, mais siglées « Bugatti ». Pour s’assurer de sa différence, un monogramme Lecoq complète l’équipement spécifique extérieur.
A l’intérieur, c’est le luxe : sellerie cuir, Alcantara sur l’accoudoir, la plage arrière, ou le ciel de toit. Un peu partout, du bois (selon Lecoq) ou de l’imitation loupe d’orme (selon Artcurial) rehaussent l’impression de luxe. Sans compter la plaque numérotée, la moquette spécifique, et divers petites détails permettant de différencier une Lecoq, même repeinte, d’une Twingo normale.
Cette série spéciale n’était pas une initiative de Renault, mais bel et bien de Lecoq, mais le constructeur valida les transformations, à tel point qu’aujourd’hui, Renault Classic en possède un exemplaire dans ses réserves à Flins : elle fut présentée à Rétromobile en 2013. Un peu moins de 50 exemplaires furent fabriqués, et on estime qu’il n’en resterait qu’une dizaine en circulation.
La Twingo Lecoq était disponible en boîte manuelle 5 vitesses, voire avec la transmission Easy. Elle s’équipait du fameux Cléon-fonte de 1.2 litres pour ses 55 petits chevaux. Il est possible que certains modèles à la fin de la série aient pu être dotés du D7F 8 soupapes de 60 chevaux, mais sans certitude.
Cette Twingo Lecoq faisait payer cher sa différence, puisqu’il fallait rajouter 75 % du prix initial pour ces transformations. Le prix de l’exclusivité, certes, mais tout de même. Un beau modèle noir et bordeaux fut vendu en 2011 par Artcurial pour la modique somme de 10 722 euros. Aujourd’hui, la carrosserie Lecoq met en vente un superbe modèle, la numéro 13, jaune et noir, au prix de … 25 000 euros.
A moins d’être un passionné ultra fortuné, pas sûr qu’elle trouve preneur à ce prix là malgré son excellent état. En tout cas, vous ne pourrez pas dire que je ne vous avais pas prévenu : peut-être y-a-t-il moyen de négocier avec la carrosserie Lecoq. A vous de voir, et surtout à vous de jouer.
A voir : Twingo Lecoq à vendre à la Carrosserie Lecoq
A lire : https://www.generation-twingo.fr/
Crédit images: Carrosserie Lecoq