Partager cet article
Smarlinette : fruit des amours d'une A110 Berlinette et d'une Smart Roadster
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 1 juil. 20183 cylindres, 698 cm3, 82 chevaux, 815 kg. Ce ne sont pas tout à fait les mêmes caractéristiques que l’Alpine A110 d’origine, mais il faut l’avouer, la Smarlinette, contraction de Smart et de berlinette rappelle furieusement les premières A110, les 956 (55 ch SAE), 1100 (66 ch et 95 ch SAE) s’avérant moins puissantes mais moins lourdes, tandis qu’il faudra attendre les 1300 pour obtenir plus de 100 bourrins SAE. La Smarlinette s’avère donc tout à fait dans la lignée de la berlinette, tandis que l’Alpine A110 « 2017 » n’en est qu’une évocation moderne (lire aussi : Alpine A110).
La Smarlinette ? Kesako me direz-vous. Pourtant, il s’agit d’une voiture française qui s’affichera sous vos yeux ébahis (ou non, les répliques de ce genre ne trouvant pas toujours grâce aux yeux des puristes) au Mans Classique le week-end prochain : la société qui produit ce kit carrosserie d’excellente facture visuelle, Quelet Composite et Solutions, ayant décidé d’y présenter son modèle en espérant séduire ceux qui n’ont les moyens de s’offrir ni une A110 originelle, ni une A110 d’aujourd’hui.
L’idée vient d’un designer, repreneur en 2013 de cette société dédiée au travail des matériaux composites et au prototypage pour les constructeurs automobiles : Philippe Chalot. Celui-ci, ancien de l’école de design Sbarro, s’était déjà illustré en participant à l’aventure des Vaillante Grand Défi (lire aussi : Vaillante Grand Défi) sur base berlinette Hommell (lire aussi : Hommell Berlinette).
Avec la Grand Défi, il s’agissait de donner corps à une voiture qui n’existait qu’en bande dessinée, et force est de constater que le résultat était saisissant. Pour la Smarlinette, il s’agit plus d’une évocation qu’une fidèle réplique : pour proposer un produit relativement abordable tout en restant performant, Chalot a choisi une base de Smart Roadster, produit entre entre 2002 et 2007 en France, à Hambach, en Moselle. En plus d’être française, elle présente donc l’avantage de disposer d’un ensemble moteur/boîte situé à l’arrière, histoire de s’approcher de la philosophie d’une A110.
Le Roadster étant plus petit qu’une A110 (3,43 contre 3,85), difficile de parler de copie donc, même si certains détails sont assez bluffants : seule la cellule centrale très marquée « Smart » brise le mirage, alors que de loin, tout laisse croire à une Alpine authentique. Même de près, les phares (à l’avant) et les feux (à l’arrière) entretiennent l’illusion.
Pour 16 540 euros, en plus d’une Smart Roadster d’occasion (ce qui signifie qu’il est sans doute possible de présenter à la transformation une version Brabus plus puissante), vous disposerez donc d’un kit carrosserie avant et arrière monté chez Quelet, ainsi que d’un intérieur remanié avec une sellerie inspirée de la nouvelle Alpine, et d’un beau logo sur le volant. La peinture est comprise dans le tarif, châssis compris.
Bref, on aime ou pas, mais de mon côté, j’aime assez l’initiative et le résultat, avec une petite berlinette ne coûtant pas trop cher, des performances amusantes (sans nécessiter de grandes qualités de pilote, contrairement à son modèle initial), et pour un tarif relativement « abordable ». Je vous encourage donc à aller voir le résultat de visu sur le stand de Smarlinette, au Mans Classic, du 6 au 8 juillet 2018, ou de vous rendre sur le site du « constructeur » : Smarlinette !
Lire aussi : l’interview de Philippe Chalot, créateur de la Smarlinette