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BMW E30 320iS : presque une M3, mais encore plus rare
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 19 août 2022S’acheter une BMW M3 E30 aujourd’hui demande un sérieux portefeuille. Même si je reconnais qu’en posséder une me plairait, je la trouve malgré tout un peu trop voyante, loin de mes aspirations à la sportivité discrète. Mais alors comment s’offrir une E30 puissante et sportive en même temps sans tomber dans la démesure d’une M3 ? Il y a bien entendu la possibilité de s’offrir une 325i, dotée du 6 cylindres en ligne de 170 chevaux, mais peut-on la classer parmi les sportives ? (lire aussi: BMW Série 3 E30)
Une spécificité des marchés automobiles italiens et portugais taxant fortement les véhicules de plus de 2 litres de cylindrées donnera naissance à la BMW ultime, celle que seuls les connaisseurs reconnaîtront, et qui vous fera intégrer la galaxie Motorsport sans en avoir tous les appendices aérodynamiques et les excroissances parfois de mauvais goût.
Devant les méventes de son haut de gamme 6 cylindres en Italie, BMW décide d’offrir pour la clientèle transalpine (mais aussi portugaise) une E30 utilisant les recettes de Maserati : sortir un moteur de moins de deux litres ultra-performant. Mais si Maserati battait les records de rendement de ses petits V6 en les gavant avec deux turbos, BMW préférait rester en mode atmosphérique. C’est ainsi que la BMW 320is promettait 192 chevaux pour un 4 cylindres de 1990 cm3 atmo (rien de moins que le record du monde du rendement atmosphérique). Pas mal non ?
Etrangement, c’est en version 4 portes qu’elle apparaît d’abord en 1987, bientôt rejointe par une version 2 portes en 1988. Mine de rien, à l’époque, elle n’offre que 8 petits chevaux de moins par rapport à la M3, et son moteur est bel et bien badgé du M de Motorsport, même si la voiture n’en porte pas le nom. Voilà qui en fait une curiosité digne d’être collectionnée. Réservée aux seuls marchés portugais et italiens, elle est en outre assez rare, puisque seuls 1205 exemplaires de la berline, et 2540 exemplaires du coupé seront fabriqués jusqu’en 1990. On est bien loin des 17 000 M3 E30 produites entre 86 et 91 !!!
Malgré ce que sa ligne très sage et sa configuration « berline » laissent entendre, la 320is est un authentique modèle sportif, aux suspensions revues (même si on atteint pas le niveau de la M3 de ce côté là, Motorsport ne s’étant occupé que du moteur) et au moteur bouillant et parfois violent. Il permet de s’approcher de très près des performances de sa sœur M3.
Cette 320is (plus homogène en version coupé) a donc tout pour que vous vous y intéressiez : reconnaissable que par les connaisseurs, elle pourrait réserver des surprises aux kékés qui au feu rouge n’imaginent pas combien de chevaux se cachent sous le capot et se feront fumer à la première accélération par ce qu’ils croiront n’être qu’une simple 320i ! Elle a aussi le mérite de la rareté et de la discrétion, tout ce qui peut me plaire dans une berline au quotidien. La vraie difficulté sera non seulement d’en trouver une (il vous faudra chiner en dehors de nos frontières, particulièrement en Italie) mais aussi de l’immatriculer une fois l’affaire conclue. Mais quand on aime, on ne s’arrête pas à ce genre d’obstacles, et rien que le plaisir de posséder un modèle décalé et si spécifique vous fera soulever des montagnes non ?
Image de couverture: bmwmregistry.com