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De Tomaso Mangusta : une histoire d’hommes !

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 25 mars 2020

Si l’Argentin Alejandro de Tomaso eut, du milieu des années 70 à la fin des années 90, les yeux plus gros que le ventre, rachetant (entre autres) Maserati, Innocenti, Moto Guzzi, pour former avec sa propre marque De Tomaso un étrange conglomérat nain (et manquant souvent de moyens), ses débuts furent pourtant plus prudents. Après un premier essai, certes peu rentable mais concluant, avec la Vallelunga, de Tomaso franchissait un nouveau palier avec la Mangusta, prélude à la Pantera et avec le soutien de Ford. Une Mangouste certes rare mais non dénuée d’ambition : n’est-ce pas ce petit animal à poil qui est capable de tuer des serpents tels que le Cobra ?

Ford en veut à Ferrari 

Rappelons le contexte en ce milieu des années 60 : Ford, vexé de n’avoir pu racheter Ferrari, s’engage dans une course à la victoire aux 24 heures du Mans avec une GT 40 réalisée en coopération avec Lola à partir de 1964. Ford finira par empocher la victoire en 1966 grâce à l’aide de Carroll Shelby. Un Shelby que la firme de Dearborn fournit en moteurs V8 pour transformer l’AC Ace en AC Cobra. Mais pour Henry Ford II, la victoire au Mans ne suffit pas. Dès 1965, il décide de soutenir un autre constructeur italien : De Tomaso.

Le choix de Henry Ford II n’est pas du tout idiot. Le jeune constructeur italien ne l’est pas vraiment : s’il a bien des origines italiennes, il vient d’Argentine et possède une culture plus compatible avec celle des États-Unis que Ferrari. En outre, sa femme, Elizabeth Haskell, est américaine (et héritière d’un des fondateurs de la General Motors) et il y a là motif à s’entendre. Mieux, De Tomaso, qui s’était lancé dans la production de la Vallelunga en 1963, fait déjà appel à Ford Europe pour la fourniture de ses moteurs. Désormais, c’est Ford US qui va apporter tout son soutien et fournir les moteurs de son nouveau protégé. 

De Tomaso en veut à Shelby

Du côté d’Alejandro de Tomaso, le choix est aussi logique : après avoir développé un projet de voiture de course (nom de code P70) avec Carroll Shelby, celui-ci l’abandonne pour… Ford et sa GT40. Alejandro en gardera un certain ressentiment : l’homme a le sang chaud, et le nom de Mangusta n’est sans doute pas étranger à cette brouille. Reste que les bases du projet P70 serviront pour la Mangusta qui deviendra, pour l’occasion et avec le soutien de Ford (autre revanche de Tomaso face à Shelby), une voiture routière capable d’aller égratigner Ferrari, pense-t-on.

Le châssis poutre en aluminium de la P70 s’inspire de celui de la Vallelunga et va être revisité pour la Mangusta : chez De Tomaso, rien ne se perd, tout se transforme. Sauf que le lourd moteur V8 américain dans ce cadre si léger oblige un certain déséquilibre (68 % du poids sur l’arrière) rendant la voiture délicate à conduire. Peu importe, le programme continue et la voiture est présentée au salon de Turin 1966. En position centrale arrière donc, on trouve le V8 4.7 ricain offrant 305 chevaux tout de même. Avec un poids de 1 185 kg, la bête s’offre les 250 km/h “à l’aise” avec l’aide de sa boîte ZF inversée à 5 rapports (un peu dure), et propose quatre roues indépendantes à quatre disques : freinage efficace, suspensions un poil souples, souplesse du bloc US, elle s’avère taillée pour aller bouffer du Cobra outre-Atlantique.

Mélange Pizza / Burger

Côté style, c’est Giorgetto Giugiaro qui s’y colle : il travaille alors chez Ghia qui passera sous le contrôle de De Tomaso en 1967. Il signe un petit bijou racé, ramassé, agressif, qui surtout exprime particulièrement bien l’alliance de l’Italie et de l’Amérique : les lignes sont italiennes, mais laissent transparaître la brutalité supposée du moteur (en réalité, le V8 américain est très souple). La Mangusta est une réussite et plaît instantanément et sa production commence fin 1966, prenant la relève de la Vallelunga après 58 exemplaires seulement.

On l’a vu, la Mangusta semble taillée pour l’Amérique. Bizarrement, cette dernière ne recevra pas le même moteur que l’Europe. Pour le client d’outre-Atlantique, il fallait se contenter d’un V8 certes plus gros (5 litres), mais moins puissant (220 chevaux) afin de supporter les nouvelles normes anti-pollution ! Autant dire qu’un exemplaire européen sera à privilégier. Malgré le soutien de Ford, la Mangusta ne rencontrera qu’un succès d’estime, avec 401 exemplaires produits entre 1967 et 1971. Peu importe pour le géant américain qui croit en son poulain au point de prendre 80 % des parts en 1969 et de soutenir De Tomaso pour son nouveau projet : la Pantera !

Un bout d’histoire de l’automobile

Si la Vallelunga est la première De Tomaso, la Mangusta est celle qui la première eut des ambitions. Certes, le résultat ne fut pas aussi flatteur qu’espéré, mais elle porte en elle une forte dose d’histoire : celle de la rivalité entre Ford et Ferrari, mais aussi celle de la déception d’Alejandro de Tomaso vis-à-vis de Shelby, celle de la victoire au Mans de Ford, mais aussi de l’émergence d’un nouveau constructeur “qui compte” en Italie. Autant de choses qui sont des détails pour vous, mais qui, pour moi, veulent dire beaucoup.

Tout ne se mesure pas à la performance, à la vitesse maxi ou au succès commercial. Il y a souvent des histoires d’hommes qui valent autant que l’efficacité pure et pour cela, la Mangusta est un témoin de l’histoire parfois irrationnelle de l’automobile des années 60. Alors si l’envie vous prend de craquer le PEL, d’être rebelle comme un de Tomaso, d’être totalement décalé, cette Mangusta est faite pour vous !

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