Lotus Esprit V8 : mieux vaut tard que jamais !
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Lotus Esprit V8 : mieux vaut tard que jamais !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 15/10/2014

J’ai toujours eu un petit faible pour Lotus. Malgré une histoire tourmentée, avec des changements de propriétaires à intervalles réguliers, et un manque récurrent de moyen, cette petite marque britannique a toujours su proposer des modèles fantastiques, et développer ses talents de bureau d’étude et d’ingénierie. Une sorte de Vaillante à la crème anglaise !

Pour une fois, mon modèle favori n’est pas trop ancien, puisqu’il aura été produit entre 1996 et 2004, et correspond tout à fait à l’esprit Boîtier Rouge : ok mauvais jeu de mot puisqu’il s’agit de la Lotus Esprit justement, mais pas n’importe laquelle, puisque je vais vous parler de l’Esprit V8. Beaucoup gardent le souvenir de l’Esprit dessinée par Giugiaro, toute en lignes et angles, et conduite par James Bond (lire aussi : Lotus Esprit, star de cinéma), mais moi, ma préférée c’est cette dernière mouture avec un noble V8 réalisé par les brillants ingénieurs d’Hethel !

Jusqu’à présent, l’Esprit fonctionnait grâce à 4 cylindres, certes de feu, mais qui manquaient de noblesse pour une GT de ce type. Pourtant dès les années 70 Lotus avait envisagé de lui mettre un V8 sous le capot, mais faute de moyens, ce moteur restera un vœu pieu. En 1986, la firme anglaise passe sous pavillon américain et rentre dans la grande famille GM. Le bureau d’étude de Lotus se met à travailler pour l’ensemble du groupe, donnant naissance à de petites merveilles. Lotus réalisera d’ailleurs un V8 très « américain » (5,7 litres de cylindrée) pour la Corvette ZR1 (lire aussi : Chevrolet Corvette C4 ZR1) et donnera naissance à la monstrueuse et fantastique Opel Lotus Omega (lire aussi : Opel Omega Lotus).

On aurait pu croire que la présence de GM au capital de Lotus lui aurait donné plus de moyens. En fait non, et d’ailleurs GM s’en débarrassera en la revendant à Romano Artioli en 1993. Le patron de Bugatti devra revendre en 1996 à Proton, mais c’est sous son égide que seront réalisées deux « oeuvres » majeures à mon sens : l’Elise (du nom de sa petite fille) qui sauvera la marque, et ce V8 ultra-compact (seulement 40 kg de plus que le 4 cylindres) de 3,5 litres et 350 ch !

C’est donc en plein changement de propriétaire qu’apparaît cette Lotus Esprit V8. Enfin cette superbe GT qui n’en finit pas de se bonifier avec le temps dispose d’un moteur à sa hauteur, et peut rivaliser avec ses concurrentes, même s’il est un peu tard. La voiture a déjà 20 ans ! Pourtant, restylée au fil du temps, l’Esprit n’a pas perdu son sex-appeal, et devient encore plus désirable avec ce moteur spécifiquement conçu pour elle.

Ce moteur est fantastique, et la Lotus est toujours de grande tenue, mais elle garde les défauts de ses sœurs à 4 cylindres : une boîte de vitesse dépassée, d’origine Renault. Autant dire qu’avec une telle puissance et un tel couple, et bien qu’elle soit renforcée par les hommes d’Hethel, il vaut mieux ne pas trop la brusquer. Mais pour le reste, la V8 est superbe.

Cette version sera fabriquée au total à 1582 exemplaires entre 1996 et 2004, en plusieurs versions. La V8 « tout court » (96-98, 577 ex), la V8 SE un peu plus luxueuse (98-01, 375 ex), la V8 GT qui devient l’entrée de gamme (98-01, 204 exemplaires), la V8 Sport 350 très sportive et allégée (99-00, 46 ex), la V8 SE Sport 350 destinée aux USA, sorte de mélange entre la Sport 350 et la SE (00 : 8 ex), la V8 2002MY restylée (02-04 : 292 ex) et enfin des séries spéciales, comme la « Final Run Edition » (03-04 : les 65 derniers exemplaires) et la « Final Run Edition UK » (03, les 15 dernières à conduite à droite).

La version restylée de 2002 perd ses feux arrières d’origine Toyota pour se voir remplacer par des feux d’Elise (ce qui nuit à mon sens à la ligne). La production s’arrêtera en 2004 sans proposer de remplaçante à cette attachante GT. Désormais, Lotus se concentrera sur l’Elise et ses dérivés, montant légèrement en gamme avec l’Europa (on en reparlera) et l’Evora, mais sans jamais plus de 4 cylindres. Pourtant, le fantasque et éphémère patron de la marque Dany Bahar (lire aussi : Dany Bahar) ne jurait que par l’Esprit, et s’en fit rénover un exemplaire de 2002 à grand frais pour s’en servir de voiture de fonction.

Aujourd’hui, on trouve des Esprit V8 aux alentours de 40 000 euros, ce qui n’est pas si cher pour un tel véhicule. J’en ai même vu un bel exemplaire de V8 GT proposé à 35 000 euros chez un spécialiste reconnu. Si vous voulez goûter à l’univers envoûtant des GT à moteur V8 arrière, et montrer votre distinction, votre bon goût et votre originalité, voilà une alternative intéressante !

Pour en savoir plus sur la Lotus Esprit en général : http://lotusespritaddiction.unblog.fr/


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