Toyota Prius IV : l'art difficile de la séduction !
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Toyota Prius IV : l'art difficile de la séduction !

Par - 29/02/2016

Ségolène lança la « bravitude » lors d’un voyage en Chine, et Oldelaf chanta la « tristitude » sur Europe 1. Toyota quant à lui inaugura avec la Prius, toutes générations confondues, le concept de « mochitude », ou comment se démarquer volontairement avec un design à contre-courant des modes (et c’est peu de le dire). Si tout le monde s’accorde (ou presque) pour louer sa laideur, force est de constater que la Prius s’en est pas mal sortie, jouant même de son physique « différent » avec habileté pour devenir une icône de l’hybride novatrice, créant presque de toute pièce un marché, et lui permettant toujours de jouer les excentriques.

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Les voitures que j’essaie habituellement sont suffisamment fortes en gueule, en personnalité ou en bruit pour que les passants se retournent à mon passage (surtout lors d’un voyage de presse ou plus d’une dizaine de bagnoles du même type tournent dans un périmètre relativement restreint) : la Prius IV ne fait pas exception à la règle, mais pour des raisons forts différentes ! Loin des sourires béats d’admiration provoqués habituellement par telle ou telle sportive, on est alors plus proche de l’étonnement, avec un regard non feint d’effroi et de curiosité : « mais qu’est-ce que c’est donc que cette bagnole » semblent dire ces yeux ébahis !

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La surprise est encore plus grande lorsque, en circulation urbaine, la Prius est passée en mode tout électrique. Généralement le passant, ne l’ayant pas entendu arriver, se trouve doublement étonné : de la voir arriver, et de la voir tout court ! Mais il serait un peu réducteur de se limiter au physique. Car aussi étonnant que cela puisse paraître, on finit par s’y habituer, et sous certains angles, par la trouver (parfois) jolies. De toute façon, il ne faut pas se leurrer, la Prius aujourd’hui n’est plus tout à fait ce qu’elle était à son lancement en 1997 (en 2000 pour l’Europe).

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Remettons-nous dans le contexte. Lorsqu’en 1997 Toyota lance la Prius de 1ère génération (appelée parfois P1), le marché de l’hybride n’existe pas. Avant de séduire par le physique, il fallait séduire par le concept. Alors on aura beau ce moquer, gloser sur ce dessin si particulier quelle que soit la génération, il faudra bien l’admettre : Toyota en aura vendu 3,5 millions d’exemplaires et rien que cela, ça force le respect. Depuis, toutes les autres marques ont elles aussi lancé leurs modèles hybrides, et Toyota lui, a décliné le concept sur la Yaris, ou l’Auris, mais aussi chez Lexus, sa marque premium ! Désormais, la Prius n’est plus aussi stratégique, et elle peut se permettre de jouer la diva, avec un design encore plus torturé que les précédentes générations : la Prius est un symbole, celui de la différence, de l’innovation et de l’audace, et elle peut se permettre des excès de style. De toute façon, elle n’est pas destinée à faire du volume, du moins en Europe, mais bel et bien à figurer la voiture du futur, et à représenter l’avant-gardisme ! Un véhicule d’image quoi !

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Les discours dithyrambique des communiqués de presse parlent d’un « design high tech mais humain, au fort pouvoir émotionnel, qui exploite pleinement les possibilités stylistiques offertes par la faible hauteur du centre de gravité ». En discutant avec les responsables de Toyota, le discours est plus nuancé : ce design est avant tout destiné aux deux marchés principaux du modèle, le Japon et les Etats-Unis. On peut remarquer d’ailleurs que cette Prius IV se veut certes très moderne, mais aussi très japonisante. A la voir dans la campagne espagnole, j’avais l’impression d’être dans un manga.

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Astéro-hâche ?

La Prius, voiture de Manga ? Venant d’une marque dont le logo ressemble fortement à Goldorak, cela ne m’étonnerait pas ! D’ailleurs toute la Prius IV diffuse le parfum de ce fleuron de la Japanim’ de la fin des années 70 et du début des années 80. Littéralement en japonais, « Grendizer » (Goldorak) signifiait « le robot ovni ». Pour la Prius IV, il suffirait de remplacer robot par auto ! Regardez la voiture par l’avant et vous verrez des « astéro-hâches » en lieu et place des phares. A l’arrière, les feux sont taillés comme des « corno-fulgure ». Volontaires ou non, ces références renforcent l’identité manga de la voiture qui s’adresse clairement à un public japonais déjà conquis. On avait déjà pu voir les prémices de ce design avec la Mirai présentée l’année dernière à Genève.

Corno-fulgure ?

Pour les américains, la force de ce modèle sera certes le design, mais aussi son côté futuriste, et bien entendu sa motorisation hybride. Il aura d’ailleurs fallu l’adoption de la Prius par les stars de Hollywood pour voir les ventes décoller au début des années 2000. L’aspect écolo et économique, le côté tendance, et une certaine ouverture d’esprit d’une frange de la population américaine (notamment en Californie) auront permis à la Prius de s’imposer de l’autre côté de l’Atlantique (ou du Pacifique si l’on se réfère au Japon). De toute façon, en matière d’automobile, voilà longtemps que les yankees ont oublié Pearl Harbour, faisant même de Lexus leur marque premium préférée (lire aussi : Lexus LS400).

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Je ne suis pas un spécialiste de la Prius, loin de là, mais j’ai eu la possibilité de conduire les 4 générations. Toyota, en marque intelligente, m’avait invité à Genève l’année dernière essayer les 3 première génération (lire aussi : Toyota Prius XW10): il était donc tout à fait naturel de me convier à Valence essayer la dernière mouture. Force est de constater que, sans rupture, le style s’affirme de plus en plus, et que technologiquement, tout cela sent la maîtrise ! Il faut dire qu’avec 20 ans d’expérience dans l’hybride, Toyota commence à connaître son sujet.

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Les 4 générations de Prius de 1997 à 2016

Que dire sur cette nouvelle Prius ? Si l’on met à part son look, qui reste une affaire de goût, il n’y a pas grand chose à reprocher à cette berline relativement spacieuse (5 places), à la puissance suffisante (avec une puissance combinée de 122 ch, étrangement inférieure à celle de la Prius 3, sans que cela soit gênant d’ailleurs, avec un couple maxi présent plus tôt et plus longtemps), et adaptée aux besoins d’une famille moderne, dynamique et urbaine. En fait, la Prius IV, c’est une Prius 3 en un peu mieux, tout comme la Prius 3 vis à vis de la 2 et la 2 vis à vis de la 1 ! Pas de révolution, juste une constante amélioration qui viendra bientôt se greffer sur les autres modèles hybrides Toyota. Notons tout de même que cette dernière version inaugure la nouvelle plate-forme TNGA officiellement 60 % plus rigide (et avec un centre de gravité plus bas).

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La Prius IV est un « flagship », dont les ambitions restent mesurées en France (objectif 2016 : 2000 ventes), mais qui demeure indispensable pour l’image de marque et dynamiser les Yaris (fabriquées en France à Onnaing, près de Valenciennes, à 228 000 exemplaires cette année) et Auris qui disposeront bientôt des mêmes avancées technologiques en matière d’hybridation.

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Reste à savoir si vous êtes prêt à débourser entre 29 900 euros (pour l’entrée de gamme Dynamic 15 ») et 33 700 euros (pour la finition Lounge qui coiffe la gamme) ? Il y a un côté très militant à acheter une Prius, et tout le monde n’est pas forcémment prêt à assumer une telle monture. D’autres seront plus plus engagées, et seront prêts à payer le prix fort pour affirmer leurs convictions (et leur anti-conformisme). Une chose est sûre en tout cas : Toyota a su imposer ses idées, « forcer » le marché sans faire marche arrière à la première difficulté, oser un design pourtant clivant, et installer durablement la Prius dans le paysage automobile du monde entier. Le genre de bagnole dont on aurait dit ailleurs le fameux slogan « ça ne marchera jamais ». Contre toute attente, ça marche, et rien que pour cela je dis chapeau Toyota !

Images: Toyota

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