Alfa Romeo Giulia : le retour du trèfle !
YOUNGTIMERS
ALFA ROMEO
BERLINE
ITALIENNE

Alfa Romeo Giulia : le retour du trèfle !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 06/03/2016

Cette année, je n’étais pas à Genève. Dommage car j’adore ce salon, suffisamment compact pour vraiment profiter du spectacle, où l’on retrouve facilement tout le « petit monde » de l’automobile, en terrain neutre, avec souvent la présence de petits constructeurs de « supercars » ou de modèles exotiques qui rend la balade toujours amusante, surtout quand on fait un site comme Boîtier Rouge. Mais une fois n’est pas coutume, la vie de famille est passée avant l’info qui, de toute manière, sort en même temps chez à peu près tout le monde. Pour une visite détaillée, je vous encourage d’ailleurs à vous rendre sur POA (http://petites-observations-automobile.com/) où Renaud vous retranscrit admirablement l’ambiance de ce salon, tout en vous présentant l’essentiel des nouveautés.

Giulia 05

Giulia 03

N’étant pas Auto Plus, je ne me sentais absolument pas obligé de parler des nouveautés de Genève. N’y étant pas, cela me semblait logique. Pourtant, je cède aujourd’hui face à ce que je considère comme l’une des informations les plus intéressantes du moment : l’Alfa Romeo Giulia. Sans être un alfiste pur et dur, j’ai toujours eu une certaine affection pour cette marque, et notamment pour ses voitures « haut de gamme » ! Depuis les années 70, Alfa se cherche sur ce segment, sans jamais réussir à trouver la martingale. De la 6 sortie trop tard (lire aussi : Alfa Romeo 6) à la 166 trop discrète malgré ses superbes moteurs (lire aussi : Alfa Romeo 166), en passant par la 164 issue d’un programme commun à Fiat, Lancia et Saab inaugurant la traction (lire aussi : Alfa Romeo 164), Alfa n’a jamais réussi à s’imposer dans un segment où la marque était pourtant légitime.

Giulia 12

Alors quand sort une nouvelle grande Alfa, forcément ça m’intéresse, surtout quand autant de rumeurs courent sur elle. Présentée en juin de l’année dernière, la version Quadrifoglio Verde, hyper agressive et musclée (V6 Turbo de 510 ch) avait permis aux impatients d’attendre un peu ! Mais tous attendaient les versions normales, Giulia et Giulia Super pour se faire une idée plus précise et pour s’emballer (ou non). Entre temps, les rumeurs avaient enflammé le net : la voiture serait retardée, ou bien elle ne passait pas le crash test ! Il faut dire que parfois la communication du groupe FCA est étonnante, et celle de Sergio Marchione encore plus.

Giulia 04

L’ensemble des critiques se concentrent d’ailleurs sur le flamboyant patron du groupe, à qui l’on reproche de faire de l’esbroufe pour cacher la misère. Beaucoup finissaient d’ailleurs par douter de la réalité de son plan de relance d’Alfa Romeo, malgré l’amuse gueule Giulia QV. Pourtant, les déclinaisons sages ont bien été présentées à Genève, avec des prises de commandes à partir d’Avril et des livraisons à partir de mai ! Les annonces sont trop précises pour douter de la sortie de la Giulia à ces dates là.

Giulia 07 Quadifoglio

Giulia 09 Quadrifoglio

Alors qu’en général, les versions sportives sont les plus désirables d’une gamme, c’est totalement l’inverse qui se passe avec la Giulia. A mes yeux, la QV était outrancière, et finalement pas trop dans l’esprit d’une grande berline Alfa. On sentait l’envie d’en découdre avec les allemandes surpuissantes dominant le marché, mais est-ce vraiment ce que l’on attend d’une Giulia ? Pas moi en tout cas, et en voyant les versions « standards », me voilà rassuré : la Giulia est assez convaincante. Pas forcément sur le plan du style, auquel j’ai du mal à adhérer. Ses phares avant un peu globuleux me semblent ratés, et la ligne générale, surtout de ¾ avant, fait furieusement penser à une BMW Série 3. Mais au niveau technique, le retour à la propulsion est une vraie bonne nouvelle pour tout Alfiste (et tout amateur de ce segment).

Giulia 02

Si le haut de la gamme (les versions les plus puissantes) auront recours à la transmission intégrale, les versions présentées à Genève retrouveront, elle, cette propulsion abandonnée avec la 164, soit depuis presque 30 ans ! Un retour aux sources salutaires, mais aussi un passage obligé dans ce segment. Certains constructeurs français feraient bien d’y réfléchir : pour exister à ce niveau, il faut ce petit supplément d’âme, cet indéfinissable charme des roues arrières motrices. Ce sont des détails qui permettent à l’homo erectus du 21ème siècle ayant réussi dans la vie de se distinguer du commun des mortels, et de se croire un peu plus pilote que les autres. Les allemands l’ont compris depuis belle lurette !

Giulia 06

Côté moteur, deux diesels et un essence ont été dévoilés : 2.2 JTDm en deux puissances (150 et 180 ch) et 2 litres essence (200 ch). Sortiront ensuite un diesel de 210 ch, et un essence de 280 ch (pas besoin des 510 ch de la QV, cela suffira amplement). La plate-forme de la Giulia est quant à elle totalement nouvelle, la répartition des masses proche du 50/50, et les suspensions ont fait l’objet de toutes les attentions (avec semble-t-il des innovations brevetées de ce côté là).

Giulia 14 Quadrifoglio

Je ne suis pas un spécialiste du marketing automobile, et peut-être que cette Giulia n’arrivera pas à se faire sa place sur le marché, mais j’ai l’impression qu’Alfa a pour une fois mis toutes les chances de son côté. Les erreurs des précédents modèles ont été digérées, et la copie rendue semble très intéressante. La difficulté sera d’arriver à séduire les Alfistes (ce ne sera pas le plus dur) mais aussi de conquérir de nouveaux clients face à une concurrence bien établie (les allemandes) ou en devenir, comme la Jaguar XE (lire aussi : Jaguar XE). Une version Station Wagon serait un argument de plus, mais pour l’instant, rien ne filtre !

Giulia 16 Quadrifoglio

J’espère en tout cas avoir l’occasion de tester cette nouvelle voiture aux alentours de mai/juin pour vous en dire plus, mais l’offre est alléchante. Reste à savoir si le plan de relance promis par Marchione pour la marque au trèfle se concrétisera à tous les niveaux (le plan produit annoncé ou fuité était assez chargé), et si FCA a réellement les moyens de ses ambitions. En tout cas, après l’euthanasie de Lancia, et la (longue) traversée du désert d’Alfa avec une gamme réduite à peau de chagrin, je ne peux que me réjouir de voir se concrétiser la relance promise ! Affaire à suivre !


Autos similaires en vente

Alfa Romeo 75 Turbo
Alfa Romeo 75 Turbo
Alfa Romeo 75 Turbo
Alfa Romeo 75 Turbo
Alfa Romeo 75 Turbo
1989 / Manuelle / 202 567 km
Se termine dans
6j 7h
Enchère actuelle
2 700 €
Alfa Romeo Gtv 6 2.5 116
Alfa Romeo Gtv 6 2.5 116
Alfa Romeo Gtv 6 2.5 116
Alfa Romeo Gtv 6 2.5 116
Alfa Romeo Gtv 6 2.5 116
1982 / Manuelle / 61 470 km
Se termine dans
5j 7h
Enchère actuelle
2 300 €
Alfa Romeo Spider 2000
Alfa Romeo Spider 2000
Alfa Romeo Spider 2000
Alfa Romeo Spider 2000
Alfa Romeo Spider 2000
1983 / Manuelle / 39 000 km
22 000 €
Alfa Romeo Spider S4 2000
Alfa Romeo Spider S4 2000
Alfa Romeo Spider S4 2000
Alfa Romeo Spider S4 2000
Alfa Romeo Spider S4 2000
1992 / Manuelle / 67 000 km
Enchère terminée

Carjager vous recommande

Nicolas Fourny / 31 janv. 2025

Alfa Romeo : que faire de la 155 ?

« Le style Alfa se trouve profondément bousculé et l’auto ne s’encombre pas de références au passé »
BERLINE
ITALIENNE
YOUNGTIMERS
Nicolas Fourny / 10 sept. 2024

Alfa Romeo : que faire du Spider série 3 ?

« Le Spider Alfa série 3 n’a pas que des défauts et, si votre imaginaire est plus déluré que la moyenne, il peut même présenter le charme ambigu des créatures égarées »
CABRIOLET
ITALIENNE
YOUNGTIMERS
Nicolas Fourny / 11 juin 2024

Alfa Romeo : le V6 "Busso", légende à tout faire

« Le plus grand mérite de ce V6, c’est sans doute d’avoir permis au plus grand nombre d’accéder à la magie d’un moteur à la noblesse authentique »
BERLINE
COUPÉ
ITALIENNE
Nicolas Fourny / 01 mars 2024

Alfa Romeo Alfetta GT/GTV type 116 : la vie commence à 50 ans

« Cette grande pourvoyeuse de plaisirs épicés – à condition que vous sachiez vous en servir – vous ensorcellera à coup sûr si vous en prenez le volant »
COUPÉ
ITALIENNE
YOUNGTIMERS
Nicolas Fourny / 25 mai 2023

Alfetta : le fromage d'Alfa Romeo

« Dessinée en interne, la voiture affichait une physionomie à la fois plaisante et équilibrée, suggérant la conduite active sans jamais se départir de l’élégance seyant à son blason »
BERLINE
ITALIENNE
Nicolas Fourny / 13 nov. 2022

Alfa Romeo 8C Competizione : quand le cadavre bougeait encore

En ce début de siècle, le prototype de la 8C Competizione témoignait donc d’un optimisme communicatif, d’autant plus que le concept-car présenté en Allemagne ne réjouissait pas seulement l’œil de l’esthète mais présentait de surcroît une fiche technique particulièrement alléchante.
ITALIENNE
SPORT CARS
YOUNGTIMERS
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 31 août 2022

Alfa Romeo 166: une affaire à saisir

Lorsqu’en 2012 je m’étais mis en quête d’une 2ème voiture « plaisir » en complément du monospace familial, je m’étais fait une petite liste de modèles susceptibles d’intégrer ma vie pour un budget raisonnable. Bien entendu, la Saab 9-5 était en bonne place (et emporta ma décision, lire aussi : La Saab 9-5 de Boîtier Rouge), mais n’étant pas sectaire, j’avais sélectionné bien d’autres modèles de toutes sortes. Mes critères principaux : suffisamment de place et de confort pour 4, dont deux enfants avec sièges auto, de la puissance, une certaine discrétion, un intérêt historique ou, à défaut, sentimental, un moteur puissant (et si possible avec au moins 6 cylindres), et un haut d’équipement.
ITALIENNE
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 20 mars 2020

Alfa Romeo 75 : désirable sparadrap

Au début des années 80, Alfa Romeo ne se porte pas très bien. Sa gamme est pléthorique, mais fouillie (et difficile à comprendre), les échecs ont été nombreux (et parfois cuisants comme celui de l’Alfa 6). Bien que nationalisée, la marque manque de moyens pour se développer, et tente de faire du neuf avec du vieux. C’est dans ce contexte étrange et alors que la concurrence européenne se modernise à vitesse grand V que va naître la 75, ainsi nommée pour célébrer les 75 ans de la marque. Une voiture ni belle ni moche, ni moderne ni ancienne, mais qui va connaître son petit succès commercial malgré tout grâce à des moteurs typiquement “Alfa”, souvent sportifs et toujours robustes.
ALFA ROMEO
BERLINE
ITALIENNE
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 11 févr. 2020

Alfa Romeo 156 : l’effet de style

Sans avoir démérité au début des années 90, la gamme Alfa Romeo manquait de sex-appeal et peinait à convaincre les Alfistes purs et durs du passage à la traction et de l’intégration au groupe Fiat. D’une certaine façon, ces aficionados refusaient le changement tout en considérant que la firme milanaise avait vendu son âme en 1986. C’était oublier un peu vite les errements du Biscione avant de passer sous la coupe turinoise mais, que voulez-vous, la mémoire joue parfois des tours. Aussi fallait-il regagner le cœur d’une partie des puristes avec une nouvelle voiture tout en conservant les acquis de la fusion. Grâce à un dessin subtil et à l’amélioration de la base technique, l’Alfa Romeo 156 allait enfin séduire largement et se poser en concurrente crédible aux berlines allemandes.
BERLINE
ITALIENNE

Vendre avec CarJager ?