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Audi A8 Coupé: prudence est mère de toutes les vertus !
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 22 juin 2016En 1994, Audi sortait du bois en présentant sa toute nouvelle Audi A8 (dite « D2 », lire aussi : Audi A8), au design superbe rompant avec les lignes carrées de sa devancière V8 (lire aussi : Audi V8). Avec ce tout nouveau modèle à la carrosserie en aluminium pour plus de légèreté, Audi atteignait enfin son but : être totalement crédible sur le terrain du haut de gamme face aux BMW Série 7 ou Mercedes Classe S.
Avec son style lisse, pur et simple, l’A8 ringardisait d’un coup la référence de la catégorie, la Mercedes W140 (lire aussi : Mercedes Classe S W140), qui paraissait alors bien lourde face à sa nouvelle rivale d’Ingolstadt ! Dans cette logique de concurrence avec Mercedes, les dirigeants d’Audi se disent qu’une version coupé de leur vaisseau amiral pourrait être une bonne idée. Il existe une clientèle pour ce genre de voiture, même si le marché est réduit, et surtout, un tel modèle contribuerait encore plus à ancrer Audi dans son nouveau statut de constructeur haut de gamme.
Audi n’est pourtant pas encore l’Audi que l’on connaît, même s’il commence à y ressembler. Rappelez-vous qu’à l’époque, les grands constructeurs maîtrisent mal la production de modèles en petite série, à tel point que la marque aux anneaux avait déjà sous-traité en partie la production de son fabuleux break RS2 à Porsche (lire aussi : Audi RS2). C’est donc auprès d’IVM Automotive, un spécialiste allemand du prototypage et de l’ingénierie automobile qu’Audi va s’adresser.
IVM va donc s’atteler à la tâche. Il s’agit de réaliser un prototype roulant industrialisable rapidement pour répondre à un éventuel feu vert de la direction. Partant d’une base d’Audi S8 (comme en témoigne la calandre du prototype), il faudra beaucoup de travail et d’ingéniosité à IVM pour le réaliser. En effet, l’essentiel de la monocoque en aluminium, ainsi que la plupart des panneaux de carrosserie, doivent être retravaillés. En outre, il faudra utiliser en partie un intérieur d’Audi Cabrio pour s’adapter à la nouvelle partie arrière forcément plus petite que sur la berline.
Il faudra atteindre 1997 avant de voir ce coupé s’exposer au Salon de Genève. Cette date correspond avec le début de la commercialisation de l’A8 en Amérique du Nord, et il n’est pas sorcier de comprendre que c’est ce marché qu’Audi vise avec ce coupé ! Il fera bien entendu sensation, tant sa ligne est encore plus légère que celle de la berline dont il dérive. Pourtant, la décision de lancer la production se fera attendre… Pour finir par un « niet » sans appel. Dommage car en 1999, IVM rachetait le carrossier allemand Baur (lire aussi : Carrosserie Baur), se dotant de capacités de production en petite série.
En fait, Audi continuait sa stratégie des petits pas, et en refusant de se lancer dans l’aventure du coupé A8, la marque se donnait le temps de s’installer petit à petit… Il faudra attendre l’Audi A5 en 2007 pour voir revenir un coupé dans la gamme, avec succès. Comme quoi, la patience est une vertu ! De son côté IVM présenta son coupé dans divers manifestations avant d’être rachetée en 2002 par la société d’ingénierie suédoise Semcon !
Le dernier proto d’IVM produit sous la marque Baur !C’est cette année là qu’elle présentera son dernier projet sous la marque Baur, un Mercedes Classe G LWB redessiné en Landaulet. Le G comme l’A8 furent remisés, et appartiennent (apparemment) encore à la société Semcon. N’espérez donc pas voir le coupé réapparaître de sitôt, à moins que vous n’y alliez au culot, en proposant à Semcon de le lui racheter ?
Merci à Sjoerd Plezier qui m’a transmis ces photos via un groupe Facebook en attente de crédit donc !