Lamborghini Latino America Coatl : la drôle de Diablo mexicaine
SPORTS CARS
COUPÉ
ITALIENNE
LAMBORGHINI

Lamborghini Latino America Coatl : la drôle de Diablo mexicaine

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 07/03/2014

Le 6 décembre 2013, je lisais la presse automobile, comme d’habitude, quand un communiqué AFP attira mon attention. Selon les déclarations de Danys Bentancur, directeur du parc industriel Las Piedras à Montevideo, Lamborghini s’apprêtait à construire une usine au sein même de son parc.

Cette information fut rapidement reprise par l’ensemble de la presse écrite ou internet qui traitait de près ou de loin d’automobiles, sans qu’aucune vérification plus approfondie ne soit faite : « une dépêche AFP fait force de vérité ». Seul le magazine Sport Auto (à ma connaissance) s’approcha de la vérité en fin d’article (l’article de Sport Auto).

Lamborghini SpA, filiale d’Audi (et donc par ricochet de VAG), ne communiquera jamais sur cette installation industrielle en Amérique Latine, mais toute personne un tant soit peu connaisseuse du monde de l’automobile aurait pu se poser la question du bien fondé d’un tel investissement.

D’ailleurs, comme le subodorait Sport Auto, Lamborghini n’avait jamais eu l’intention de construire une usine à Montevideo. Pourtant l’information n’était pas totalement fausse : il y avait juste méprise sur le constructeur, puisqu’il s’agissait en fait du constructeur automobile mexicain Automoviles Lamborghini Latino America. Vous êtes perdu ? C’est normal. Un peu d’histoire donc :

En 1994, cette société est créée à Mexico et signe en 1995 un accord avec Lamborghini (en la personne de son directeur marketing et commercial Nigel R. Gordon Stewart, un nom comme cela ne s’invente pas), autorisant la société à distribuer la marque italienne en Amérique centrale et dans les Caraïbes, mais aussi de produire une supercar sur la base de la Lamborghini Diablo. A cette époque, Lamborghini sort tout juste de sa période Chrysler et appartient désormais au fils du président indonésien, Tommy Suharto. On peut imaginer que l’avenir n’est pas très clair, et les finances exsangues, ce qui peut expliquer cette drôle d’autorisation. La visite du site du constructeur mexicain est d’ailleurs amusante, puisque tout est fait pour mettre en avant la légalité de cette accord, mauvaises photos du contrat à l’appui.

Ce qui aurait pu n’être qu’une annexe « improbable » à un contrat de distribution se transforme en réalité puisque Lamborghini Latinoamerica lance, sur la base de la Diablo, la Coatl. Si la Diablo était superbe, la Coatl est, elle, – comment dire ? – étrange (et je suis poli). La ligne est dénaturée partout où cela est possible, et le résultat est pour le moins surprenant et d’un goût plus que douteux. Pourtant il s’agit officiellement d’une Lamborghini, dotée du logo au taureau, et du V12 emblématique. C’est donc cette société, désireuse de se développer à l’export et sur les produits dérivés, qui projette de s’installer en Uruguay, au nez et à la barbe de nombreux journalistes qui ne seront jamais allé vérifier l’information.

Le site du constructeur: www.lamborghini-latinoamerica.com

A lire aussi: Lamborghini Diablo

Autos similaires en vente

Lamborghini Huracan Sto
Lamborghini Huracan Sto
Lamborghini Huracan Sto
Lamborghini Huracan Sto
Lamborghini Huracan Sto
2023 / Automatique / 850 km
380 000 €
Lamborghini Huracán Lp 610-4
Lamborghini Huracán Lp 610-4
Lamborghini Huracán Lp 610-4
Lamborghini Huracán Lp 610-4
Lamborghini Huracán Lp 610-4
2016 / Automatique / 33 000 km
209 900 €
Stock CarJager
Lamborghini Aventador Lp 700 -4 Roadster
Lamborghini Aventador Lp 700 -4 Roadster
Lamborghini Aventador Lp 700 -4 Roadster
Lamborghini Aventador Lp 700 -4 Roadster
Lamborghini Aventador Lp 700 -4 Roadster
2014 / Automatique / 22 500 km
Vendue
Stock CarJager
Lamborghini Urus
Lamborghini Urus
Lamborghini Urus
Lamborghini Urus
Lamborghini Urus
2019 / Automatique / 28 300 km
Vendue

Carjager vous recommande

Nicolas Fourny / 06 mai 2025

Lamborghini Aventador : une légende (presque) accessible

« Son V12 a permis à l’Aventador de se livrer à une course à la puissance échevelée avec les Ferrari F12 puis 812 »
ITALIENNE
LAMBORGHINI
SPORTS CARS
Nicolas Fourny / 15 mars 2024

Marcello Gandini : un maître s'en est allé

« À l’heure de sa disparition, chacun pourra détailler l’héritage considérable qu’il nous a laissés et qui a transcendé la césure séparant ordinairement le rêve de la réalité »
BERTONE
CITROËN
LAMBORGHINI
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 05 août 2022

Lamborghini Gallardo : le renouveau du taureau

Depuis l’arrêt de la production de la Jalpa en 1988, le célèbre constructeur automobile italien Lamborghini n’avait plus de produit d’entrée de gamme en dessous de sa Countach puis de sa Diablo, fer de lance d’une production de plus en plus réduite comme une peau de chagrin. Malheureusement, jusqu’alors, les nombreux changements de propriétaires, durant les années 80 puis 90, n’avaient pas permis à la petite firme d’élargir sa gamme vers le bas, restant cantonnée à une production confidentielle malgré les nombreux projets. Pourtant, le rachat en 1998 par Audi changera la donne. En 2003 paraissait enfin la “baby Lamborghini” appelée Gallardo, du nom d’une race espagnole de taureaux de combat.
ITALIENNE
LAMBORGHINI
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 18 mai 2018

Lamborghini Bravo : la "petite soeur" de la Countach

Bertone et Marcello Gandini avaient déjà frappé un grand coup en 1971 avec la présentation du prototype de la Lamborghini Countach, projet accepté par la vénérable firme italienne (lire aussi : Lamborghini Countach), mais ils avaient soif de reconnaissance mais aussi de projets d’image. Quoi de mieux que Lamborghini pour être visible surtout que la marque, en acceptant la Countach, semblait prête à accepter pas mal de délires stylistiques ? Alors, histoire de trouver une remplaçante à l’Uracco, pourtant rentrée tard en production (1973), qui soit dans la même veine que la Countach, Bertone présenta, toujours sous la houlette de Gandini, la Lamborghini Bravo au salon de Turin 1974.
ITALIENNE
LAMBORGHINI
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 05 mars 2018

Lamborghini Murcielago : le point d'orgue d'une lignée

Lorsqu’une petite marque artisanale et historique se fait racheter par un grand groupe automobile, on a toujours peur d’un désastre annoncé. Le nouveau propriétaire édulcore ou dénature souvent ce qui fait l’âme de la petite marque, par avidité ou tout simplement par méconnaissance de l’importance de l’histoire. Aussi, lorsque le Groupe Volkswagen racheta, par l’entremise de sa filiale Audi, la petite marque automobile italienne Lamborghini, je n’en menais pas large. Et pourtant, dans un premier temps du moins, il fallait bien l’admettre : les germains firent des merveilles, même si c’est à un belge que l’on doit le dessin de la fabuleuse Lamborghini Murcielago.
ITALIENNE
LAMBORGHINI
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 25 janv. 2017

Lamborghini Islero : éclipsée par l'Espada

Même chez un constructeur mythique comme Lamborghini, il arrive qu’un modèle soit totalement éclipsé au point de ne laisser aucune trace y compris dans la mémoire d’un passionné comme moi. C’est pourtant le cas de l’Islero, GT météorique au catalogue pendant tout juste deux ans, entre mars 1968 et avril 1970. Comment un tel modèle avait-il pu passer entre les mailles de mon filet ? Voilà la question qui m’intéressait en réunissant un peu de d’information sur cette rare et étrange Lamborghini.
COUPÉ
ITALIENNE
LAMBORGHINI
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 23 mai 2016

Lamborghini P140: l'occasion ratée ?

Après avoir évoqué la période « Studebaker » de Mercedes aux Etats-Unis (lire aussi : Mercedes aux USA grâce à Studebaker), voici donc la petite histoire de la Lamborghini P140 !
COUPÉ
ITALIENNE
LAMBORGHINI
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 26 févr. 2015

Lamborghini Diablo : supercar à l'ancienne

Je fais partie d’une génération qui n’a pas connu et adoré Lamborghini pour sa Miura, mais pour sa Countach (lire aussi : Lamborghini Countach) ! Cette ligne était si étonnante par rapport au reste de la production, semblait tellement respirer la puissance et inspirer le respect qu’elle ne pouvait qu’impressionner le petit garçon que j’étais. Mais si la Countach a marqué mon enfance, c’est la Diablo qui a marqué mon adolescence, et presque aussi fortement. Tandis qu’en fin de vie, la Countach s’alourdissait d’appendices parfois malheureux et à la limite du tuning, la Diablo, elle, lorsqu’elle fut présentée en 1990, présentait une ligne d’une pureté à couper le souffle.
COUPÉ
ITALIENNE
LAMBORGHINI
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 09 oct. 2014

Lamborghini Asterion : enfin du neuf !!!!

Allez, rentrons dans le dur et parlons un peu de Lamborghini. Que dire? Depuis la reprise de la marque par Volkswagen/Audi, les ventes ont explosé. Difficile donc de dire que Lambo aujourd’hui, c’est nul. Pire, les lignes de la Murcielago (lire aussi : Murcielago), puis de la Gallardo, de l’Aventador ou de l’Huracan sont toutes séduisantes. Mais elles « s’audisent » : ce verbe veut dire pour moi qu’il n’existe plus désormais de ruptures entre les modèles, et qu’on tire la corde jusqu’au bout, comme pour rentabiliser des effets de style, et pour mieux « signer » une famille de voiture. Le résultat ? De beaux modèles, mais parfois un peu « froids ».
COUPÉ
ITALIENNE
LAMBORGHINI

Vendre avec CarJager ?